Visite à la Maison-Blanche
Les joueurs de la Juventus pris en otage par un Donald Trump lunaire

La Juventus a débuté son Mondial des clubs par une nette victoire. Mais c'est surtout une visite des joueurs dans le bureau de Donald Trump qui fait jaser. Silence gêné, exposé sur la guerre au Proche-Orient et débat sur la transidentité, tout y est passé.
Publié: 11:02 heures
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Dernière mise à jour: 11:38 heures
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Quelques joueurs de la Juventus Turin se sont rendus à la Maison-Blanche avant le début de la Coupe du monde des clubs.
Photo: keystone-sda.ch
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Nicolas Horni

Devant un peu plus de 18’000 spectateurs, la Juventus a remporté dans la nuit de mercredi à jeudi sa première victoire au Mondial des clubs. Avant la victoire 5-0 contre Al-Ain, c’est surtout la visite de quelques joueurs de la Juve dans le bureau du président américain Donald Trump qui a fait jaser. Cette visite, à laquelle a également assisté le patron de la FIFA et ami de Donald Trump Gianni Infantino, n’a guère porté sur le sport. Le président américain a utilisé la présence des joueurs pour glisser quelques allusions à ses thématiques favorites et controversées. C’est notamment le cas de la transidentité dans le sport. 

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«Les femmes pourraient-elles jouer dans votre équipe?», a lancé Trump aux responsables du club et aux joueurs. Alors que ceux-ci se regardent entre eux, gênés, le directeur général de la Juve Damien Comolli tente de désamorcer: «Nous avons une excellente équipe féminine.» Et le président américain de relancer: «Mais elles ne devraient jouer que contre des femmes, non?» Comolli ne répond que par un léger sourire, avant que le président ne dise: «Vous voyez, ils sont très diplomates.»

Cette scène lunaire a pour toile de fond la campagne menée par Donald Trump depuis des années contre les personnes trans dans le sport. En février dernier, il a décrété que les sportives trans devaient être exclues du sport féminin.

Conférence et malaise

Une autre thématique est venue s’ajouter à la visite des Italiens, qui se seraient sûrement bien passés de tout cela: «Les gens viennent ici, mais ils doivent venir légalement. Comme les gars derrière moi. Ils doivent venir légalement. S’ils viennent légalement, nous les voulons. Ils doivent dire qu’ils aiment l’Amérique, qu’ils aiment notre pays. Et s’ils ne peuvent pas le dire, nous ne les voulons pas.»

L’homme de 79 ans ne s’est pas non plus privé de lancer des piques à l’attention de son prédécesseur Joe Biden tout en donnant une conférence sur le conflit au Proche-Orient. «Je n’ai pas encore décidé si nous allions attaquer l’Iran. Il pourrait y avoir un changement de régime, nous verrons», explique le président devant son audience interloquée.

L’international américain Weston McKennie, un joueur qui s’était déjà publiquement opposé à Trump, était aussi présent lors de la visite au bureau ovale. «Je ne pense pas que Trump soit l’homme qu’il faut pour être président. Je pense qu’il ne comprend pas la responsabilité qu’il a face au pays tout entier. Je pense qu’il est ignorant», avait-il déclaré en 2020 au journal «Bild», alors qu’il était encore au service de Schalke 04. «Je ne le soutiens pas du tout. Je ne pense pas que ce soit un homme de parole. A mes yeux, on peut le qualifier de raciste.»

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