Le PSG marche sur le monde entier depuis le début de l'année 2025, et notamment sur ses deux adversaires, pourtant pas les plus faciles à manoeuvrer. Le club parisien a explosé l'Inter (5-0) en finale de la Champions League, puis l'Atletico Madrid (4-0) lors de la première journée de la Coupe du monde des clubs.
Botafogo, son adversaire de jeudi, a donc objectivement du souci à se faire, mais les Brésiliens s'avancent confiants, eux qui ont battu Seattle (2-1) lors de la première journée. Le club de Rio est cependant prudent, car il sait bien que rien ne sera simple face à la force de frappe du PSG, qui impressionne autant dans l'efficacité que dans la qualité de jeu.
Le PSG, un vrai collectif en 2025
Luis Enrique a bâti une véritable machine de guerre, très jeune qui plus est, et a su tourner la page des stars qui ne voulaient pas courir pour le collectif. Désormais, le PSG ressemble à une équipe, une vraie, avec des individualités qui ne jouent pas que pour leur gueule, mais mettent leur talent au service du bien commun, à l'image de la finale exceptionnelle d'Ousmane Dembélé, lequel n'a pas marqué, mais a harcelé la défense de l'Inter et exercé un pressing de tous les instants sur le pauvre Yann Sommer. Paris brille dans l'état d'esprit autant que dans ses circuits de passe et ses fulgurances offensives, ce qui le rend beau à voir et jouer et même sympathique.
Renato Paiva va devoir trouver des solutions pour contrer ce bel ensemble et l'entraîneur de Botafogo sait mieux que quiconque que l'affaire sera compliquée, lui qui connaît très bien trois joueurs de l'effectif: Gonçalo Ramos, Joao Neves et Pacho.
Pour les deux premiers, rien de plus logique; il les a connus en juniors à Benfica et a contribué à les faire grandir. Pour le solide défenseur central, par contre, l'histoire est moins attendue, de prime abord, puisque les deux hommes se sont connus en Equateur.
Renato Paiva, un gentleman polyglotte
Après avoir entraîné la réserve de Benfica, le technicien portugais, véritable gentleman et polyglotte (il s'est exprimé en portugais, espagnol et anglais lors de sa conférence de presse d'avant-match face au PSG et maîtrise aussi le français) s'est en effet envolé pour l'Equateur en compagnie notamment de Ricardo Dionisio, l'ancien entraîneur du FC Sion, de Nyon et du FC Stade-Lausanne-Ouchy.
Les deux hommes ont pris les rênes de l'Independiente del Valle, un club formateur de très haut niveau, réputé en Amérique du Sud et qui commence à l'être en Europe, ayant notamment fait traverser l'Atlantique à des joueurs d'excellent niveau comme Cristian Ramírez (Krasnodar), Moisés Caicedo (Chelsea), Piero Hincapié (Leverkusen) et plus récemment Kendry Páez (Chelsea).
Renato Paiva et Ricardo Dionisio ont ainsi directement, et très concrètement, contribué à l'éclosion d'un certain Willian Pacho, l'un des hommes (très) forts de la récente saison victorieuse du PSG. Arrivé en décembre 2020 en Equateur, Renato Paiva a tissé une relation particulière avec le puissant défenseur central, qui avait à peine 20 ans à l'époque. Est-il surpris de le voir aujourd'hui sur le toit de l'Europe, potentiellement dans les 30 finalistes du Ballon d'Or?
«C'est facile aujourd'hui de dire que tout le monde savait, que c'était clair que Pacho allait atteindre ce niveau, répond Renato Paiva à la question de Blick. Mais la vérité, c'est que quand nous sommes arrivés en Equateur, et ceux qui étaient avec moi s'en rappellent bien, Pacho était dans l'équipe première, mais n'avait pas de contrat professionnel. Après deux semaines, j'ai tout de suite dit aux dirigeants: celui-là, il a un immense potentiel, il va partir bien plus vite que vous ne le pensez!»
Le coach portugais repère tout de suite le potentiel de Pacho
Renato Paiva, qui sortait de plus de quinze ans passés dans l'une des meilleures pépinières du monde, celle de Benfica, a l'oeil pour repérer les talents spéciaux, forcément. Le grand club de Lisbonne en a formé tellement... Alors, quand il remarque ce grand défenseur central, il décèle tout de suite qu'il a quelque chose de spécial. «Déjà, il y a sa taille. Ensuite, sa vitesse, sachant qu'il fait près de deux mètres. Ensuite, le fait qu'il soit gaucher et très habile balle au pied. Il a une technique extraordinaire et il est intelligent, c'est un très bon garçon.» Son point d'amélioration, celui sur lequel a dû travailler et insister? «Il était trop doux, trop gentil dans les duels.» Il a donc fallu l'endurcir et lui faire prendre conscience de son énorme potentiel.
«Son rêve est devenu réalité»
«Et ce que j'avais prédit s'est réalisé. Après six ou sept mois dans l'équipe première, il est parti. Je suis très fier d'avoir accompagné son développement. C'est un garçon fantastique, très humble. Jouer dans de grandes équipes, c'était son rêve, un rêve de petit garçon. Maintenant, il est devenu réalité. Alors, oui, l'avoir accompagné au début du chemin me rend fier», ajoute Renato Paiva.
Pacho a donc été transféré en 2022 au Royal Antwerp, en Belgique, avant de franchir encore un palier à l'Eintracht Francfort, puis de devenir champion d'Europe avec le PSG. A sa manière, Renato Paiva a ainsi contribué concrètement au sacre du club français, lequel a trouvé, enfin, le parfait complément à Marquinhos.
Une carrière 100% Amérique latine d après son départ de Benfica
Renato Paiva est-il toujours en contact avec le défenseur équatorien, d'ailleurs? «Oui, nous nous appelons régulièrement, mais pas cette semaine (rires). J'ai gardé une belle relation avec lui, comme avec Joao Neves et Gonçalo Ramos. J'ai beaucoup d'amis au PSG», sourit Renato Paiva, lequel se verrait bien un jour, pourquoi pas, revenir sur le banc d'une grande équipe européenne, lui qui, depuis son départ de Benfica, a enchaîné Independiente del Valle, Club Leon (Mexique), Bahia (Brésil), Toluca (Mexique) et donc, Botafogo depuis le début de cette année. Une belle prestation face au PSG ou face à l'Atletico Madrid pour le dernier match de poule lui ferait une belle publicité sur le plan personnel à lui aussi.
«Quand Botafogo gagne, les autres ne sont pas bons»
Ce qui est sûr, c'est que la pression n'est pas moindre à Botafogo qu'en Europe, voire même supérieure. Même si le club de Rio a gagné son premier match face à Seattle (2-1), la deuxième mi-temps bien moins maîtrisée a fait affluer de nombreuses critiques, auxquelles Renato Paiva n'est pas resté sourd. Sans nier ses responsabilités, ni la mauvaise deuxième mi-temps de son équipe, le technicien a tenu à relativiser un peu. «J'ai l'habitude que les victoires de Botafogo soient considérées comme acquises d'avance. Je n'aime pas le discours de victimisation, mais la vérité, c'est que quand Botafogo gagne, le discours que j'entends, c'est que les autres ne sont pas bons», sourit le Portugais, lequel tient à relever le niveau intéressant de cette Coupe du monde des clubs.
«Nous avions analysé l'équipe de Seattle et j'avais prévenu qu'elle savait jouer au football, dit-il. La MLS est un championnat difficile et nous en avons eu une preuve avec le Los Angeles FC, qui aurait très bien pu égaliser face à Chelsea, ils ont eu trois ou quatre occasions nettes avant d'encaisser le 2-0. Tout le monde pense que nous sommes les plus grands et que les autres sont mauvais, mais je suis un professionnel, j'analyse mes adversaires et je respecte tout le monde. De ce que j'ai vu dans cette Coupe du monde des clubs, c'est que le niveau est très homogène. Je mets Auckland à part, c'est une équipe amateure, revendiquée comme telle par son entraîneur, et ils ont eu le résultat qu'ils ont eu.»
«J'aime regarder la réalité en face»
Et pour le reste? Il sourit. «Ce que je constate, c'est que c'est toujours les mêmes théories. Ah, si Palmeiras, Botafogo ou Flamengo jouaient dans le championnat portugais, où se situeraient-ils? Et où seraient Benfica et le Sporting dans le championnat brésilien? Toutes ces suppositions-là, nous les avons toutes faites, mais j'aime regarder la réalité en face. Et ce qui est réel, ce sont les confrontations ici, qui sont très équilibrées. J'ai vu 60 minutes de Fluminense contre Dortmund, et c'était un très bon match.»
A lui et à Botafogo d'en faire de même face au PSG jeudi, dans ce qui s'annonce un joli défi pour le club de Rio, lequel sera soutenu par plusieurs milliers de supporters, probablement encore bien plus que lors de son premier match à Seattle. Il fera chaud au Rose Bowl de Pasadena, dans tous les sens du terme!