Au printemps 2024, la Nati sortait de qualifications pour l'Euro extrêmement compliquées, avec certes le «ticket en or» au bout, mais sans la manière. Granit Xhaka avait fixé l'objectif de gagner tous les matches et l'équipe de Suisse, dans un groupe extrêmement abordable, n'avait mêke pas réussi à battre deux fois chacun de ses adversaires (Biélorussie, Israël, Roumanie, Kosovo), à l'exception d'Andorre. Mais la suite est connue: la Nati a disputé un Euro formidable en Allemagne, dont les racines sont à trouver dans le stage du mois de mars en Espagne, à La Manga.
Le pacte entre Murat Yakin, Manuel Akanji et Granit Xhaka
C'est là, tout au sud de l'Espagne, que les Suisses ont commencé à former un vrai groupe dans le sillage de leurs deux leaders, Granit Xhaka et Manuel Akanji. Murat Yakin s'est remis en question et a scellé un pacte avec ces deux hommes. Le sélectionneur a adapté son système tactique, a écouté ses deux cadres, et ce triumvirat, l'image n'est pas trop forte, a mené la Suisse au succès.
Alors, si une formule a fonctionné, pourquoi ne pas la ressortir quinze mois plus tard, dans une situation a priori similaire? La Suisse sort d'une phase très compliquée, avec cette relégation en Ligue des Nations B sans avoir gagné un seul match contre l'Espagne, le Danemark et la Serbie et se trouve devant une échéance ultra-importante, ces qualifications pour le Mondial 2026, l'objectif absolu.
Granit Xhaka: «On doit élever notre niveau de jeu»
Alors, y a-t-il des similitudes à trouver entre cette tournée américaine et ce stage à La Manga? Pierluigi Tami assure qu'il en voit. «C'est aussi un moment important, avant des qualifications qui ne seront pas simples, face à des adversaires de valeur», explique le directeur des équipes nationales. «La Suède, le Kosovo et la Slovénie sont des équipes très inconfortables à affronter«, complète le capitaine Granit Xhaka, pour lequel il est également très clair que les qualifications débutent dès ce stage à Salt Lake City. «On doit élever notre niveau de jeu, tous. Et nous, les cadres, on doit prendre nos responsabilités.»
Le temps des expérimentations est terminé, la Suisse doit trouver son équipe-type et ne pas la lâcher, avec une inconnue importante: le mercato d'été. «Et c'est une différence avec La Manga. Là-bas, on préparait l'Euro, une compétition pendant laquelle on est regroupés pendant un mois et où l'on peut faire abstraction du reste. Oui, il y a aussi les questions de mercato, mais sur une durée resserrée et cela n'impacte pas le groupe. Cet été, par contre, tout peut changer pour de nombreux joueurs. Nous serons dépendants de la forme physique et mentale de nos joueurs», prévient Pierluigi Tami, lequel s'attend visiblement à pas mal de mouvements de la part des internationaux suisses cet été.
La dernière Coupe du monde de Granit Xhaka?
«Nous devons être attentifs à ce qui se passe en août pour être compétitifs en septembre», assure le Tessinois, lequel veut mettre toute son énergie sur ces six matches qui décideront du sort de la Nati pour la si importante «Mission 2026».
«Ce pourrait être ma dernière Coupe du monde», prévient Granit Xhaka, lequel aura encore «un peu de motivation en plus» par rapport à ses plus jeunes partenaires. Le monde du football est prévenu: le capitaine de la Nati veut absolument revenir aux Etats-Unis dans une année. Et il est prêt à tout pour y arriver.