Ouf! C’est probablement ce que de nombreux supporters genevois ont pensé en toute fin de rencontre à la Praille en ce lundi de Pâques. Alors que leurs protégés tenaient le 2-1 face à Lucerne, Jakub Kadák partait seul face à Joël Mall et inscrivait ce qui aurait pu être le 2-2 au bout du temps additionnel. Un frisson a parcouru les tribunes avant que l’arbitre, Monsieur Schnyder, annule la réussite après une intervention de la VAR. Motif: une faute sur le portier servettien.
En conférence de presse d’après-match, l’entraineur du FC Lucerne Mario Frick fulminait: «Si c’est une faute, alors je n’ai jamais été footballeur. C’est inacceptable», a-t-il lancé. De son côté, l’entraîneur grenat Thomas Häberli était forcément plus mesuré: «L’attaquant aurait pu toucher le ballon. Mais c’est une décision difficile. La chance était de notre côté.»
Si Joël Mall avoue que la scène est difficile à juger, il l'affirme: «J'ai clairement le ballon dans les mains.» Pour lui, son équipe mérite de toute manière la victoire: «Lucerne n'a plus tiré au but en deuxième mi-temps. Ils n'ont donc pas à se plaindre maintenant. Ils ont fait une super première mi-temps. C'est une bonne équipe. Mais cela fait un peu mauvais perdant, je dois dire. Oui, c'est une décision controversée. Mais ils ont aussi obtenu un penalty et nous avons continué à jouer», explique-t-il à Blick.
Une superbe lucarne signée Anthony Baron
Il faut reconnaître que ce fait de jeu ne doit pas masquer la prestation genevoise, très convaincante dans son ensemble. Souvent critiquée pour son jeu peu attractif, cette équipe a d’emblée proposé un spectacle attrayant, dotée de vitesse et de précision, à l’image d’Anthony Baron, auteur d’une magnifique frappe en pleine lucarne dès la 3e minute.
Contre Yverdon à la mi-mars, le défenseur avait déjà réalisé pareille prouesse. Mais cette fois-ci, l’issue du match était positive pour son équipe: «On a gagné et c’est le plus important aujourd’hui. Ce but fait d’autant plus plaisir. Je ne marque pas beaucoup, mais quand je marque, en général, je mets des beaux buts», rigole le héros de ce lundi pascal. On ne peut pas lui donner tort, tant cette réussite, à la réception d’un corner tiré par Timothé Cognat, est un régal pour les yeux. «C’est quelque chose qu’on avait travaillé en combinaison à l’entraînement», confirme le joueur grenat.
Une bonne entame puis un recul
Plus globalement, le défenseur peut bien sûr se réjouir de la performance collective de son équipe. En marquant très tôt en première comme en deuxième mi-temps, les hommes de Thomas Häberli ont pris les choses en main au meilleur des moments: «On est très bien entrés dans le match. Je crois que nous avons montré une grande force collective», poursuit Anthony Baron.
Bien en place défensivement, Servette aurait tout de même pu voir les trois points filer sous son nez: «Sur les 15 dernières minutes, on recule quand même, là où on devrait continuer à avancer.» Un constat qui sonne comme un avertissement avant la phase finale du championnat. Il faut dire que Servette restait sur deux défaites et un nul avant ce match face à Lucerne et que les supporters pouvaient légitimement craindre une certaine crispation: «On voulait se rassurer, au final cette victoire nous donne beaucoup de confiance.» Et les Genevois vont en avoir besoin s’ils entendent vivre leur rêve de titre jusqu’au bout.
Soigner les détails et les bobos pour viser haut
Dans cette perspective, l’opération réalisée lundi est bonne à prendre d’un point de vue comptable. Avec deux points d’avance sur YB et à six unités du leader bâlois, Servette a en quelque sorte déjà lancé son tour de phase finale. Avec ces chiffres sous les yeux, hors de question bien sûr d’exclure à ce stade la possibilité d’un titre.
Mais il faudra une concentration de tous les instants pour profiter du moindre faux pas des adversaires. Thomas Häberli entend soigner les détails pour y parvenir: «Aujourd’hui (ndlr: lundi), nous avons gagné des ballons, mais nous avons aussi raté des occasions. Nous devons accorder de l’importance au dernier geste, à la dernière passe», explique l’entraîneur du SFC. Une façon de rappeler que les matches doivent se jouer à fond pendant 90 minutes: «Nous voulons avoir plus de contrôle, en marquant et en tuant des matches. Dans le football moderne, c’est quelque chose de très compliqué.»
Pour augmenter ses chances d’aller au bout, le staff grenat espère aussi les retours de certains blessés: «Cela nous donnera de la fraîcheur et nous offrira surtout des variantes pour le jeu», assure Thomas Häberli. Dans cette optique, le coach a bon espoir de voir Jérémy Guillemenot revenir cette semaine. Chaque nouvelle solution sera bonne à prendre pour se montrer conquérant sur le terrain. Peu importe finalement le titre, si Servette met la manière, cet élan pourrait perdurer au-delà des cinq dernières rencontres de la saison.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
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1 | FC Bâle | 36 | 48 | 70 | |
2 | Servette FC | 36 | 8 | 59 | |
3 | Young Boys | 36 | 7 | 57 | |
4 | FC Lucerne | 36 | 7 | 52 | |
5 | FC Lugano | 36 | -3 | 52 | |
6 | FC Lausanne-Sport | 36 | 8 | 51 |
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
---|---|---|---|---|---|
1 | FC Zurich | 36 | 1 | 53 | |
2 | FC St-Gall | 36 | 0 | 49 | |
3 | FC Sion | 36 | -9 | 41 | |
4 | Grasshopper Club Zurich | 36 | -11 | 36 | |
5 | FC Winterthour | 36 | -27 | 36 | |
6 | Yverdon Sport FC | 36 | -29 | 35 |