Rendez-vous avec le président
Didier Tholot a un bilan solide à présenter pour se défendre face à son président

Christian Constantin et Didier Tholot ont rendez-vous vendredi matin pour parler de la suite. Le coach du FC Sion a encore un an de contrat, mais son président a des reproches à lui faire, malgré le maintien en Super League acquis avant la dernière journée.
Publié: 09:41 heures
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Dernière mise à jour: 09:43 heures
Didier Tholot a un rendez-vous important vendredi.
Photo: keystone-sda.ch
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Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

L'atmosphère du vestiaire du FC Sion s'est allégée en une seconde samedi soir, lorsque la fin du match entre Winterthour et Yverdon a été sifflée. Les joueurs valaisans allaient pouvoir entrer dans la foulée sur le terrain face à GC l'esprit libéré, loin des soucis du maintien, et ils ont même pu fêter une victoire face aux Sauterelles (2-1), célébrant ensuite avec leur public ce sauvetage acquis avant la dernière journée.

Rien à voir avec 2023

«On ne va pas se mentir, on a suivi ça de près. Je n'ai jamais été aussi tendu, je crois», sourit Numa Lavanchy, en assurant que le fait que Winterthour n'ait pas gagné avait «tout changé, du tout au tout». Et permis à Sion de jouer avec moins de pression, bien sûr. «Si on était encore en potentiel danger de relégation, le match face à GC n'aurait peut-être pas été le même. On a tous pu jouer plus libérés». Et lui le premier, vu qu'il faisait partie des joueurs ayant participé au traumatisme de 2023, cette «année Balotelli» conclue par la relégation en Challenge League.

«Mais les deux saisons n'ont rien à voir, il n'y a aucun parallèle à tirer en termes d'éthique de travail, de professionnalisme, d'envie de gagner. Ce n'est pas que le vestiaire se tirait dessus il y a deux ans, non. Mais cette année, on est une vraie équipe, avec des joueurs qui se préparent bien, donnent tout, et ont envie de travailler. Comme des footballeurs professionnels, quoi...», ajoute le latéral droit vaudois du FC Sion, qui assure n'avoir pas eu peur de revivre le même scénario cette année. «Non, parce que les deux situations n'ont rien à voir. Oui, on aurait pu se retrouver barragistes. Mais le parallèle avec 2023 n'existe pas.»

Numa Lavanchy n'avait jamais eu un entraîneur deux ans

Ce qui a changé? Il existe deux raisons principales qui ne vont pas l'une sans l'autre: l'état d'esprit insufflé par Didier Tholot, qui pousse les joueurs à ne rien lâcher et à former une unité, fidèle aux valeurs de son entraîneur. «Je suis d'accord avec ce constat», approuve Numa Lavanchy, bien placé pour en témoigner. «J'ai donné une interview un peu plus tôt et le journaliste m'a fait remarquer que Didier Tholot était l'entraîneur avec lequel j'avais joué le plus de matches. Je ne m'en étais pas rendu compte, mais c'est vrai. C'est rare qu'un coach fasse deux saisons consécutives, à Sion comme ailleurs. Cela ne m'est jamais arrivé à Lausanne, Lugano et GC», constate le Vaudois, qui estime que ces deux ans passés avec Didier Tholot ont représenté une «continuité nécessaire».

«Il a eu le temps de faire passer son message et les joueurs adhèrent. Il ne tolère pas de ne pas être un bosseur. Il a une ligne, il la tient, quitte à écarter les joueurs qui n'entrent pas dans ce cadre. Et ça marche. Si tu as des tricheurs dans l'équipe, ça se voit tout de suite. Et depuis deux ans, il n'y en a pas», enchaîne Numa Lavanchy.

Un état d'esprit de solidarité et de cohésion

Bien sûr, il y a eu des turbulences et Sion n'a pas fait tout juste cette saison, mais le maintien, le seul objectif réaliste, a été obtenu avant la dernière journée. La mission est donc remplie. Surtout, le fait que le FC Sion ait à chaque fois réagi après des mauvaises passes, que ce soit dans la saison ou lors d'un même match, doit beaucoup à cet état d'esprit de solidarité et de cohésion. «Oui. Cette saison, on a raté des mi-temps et des bouts de matches, ce qui est normal. Mais on n'a jamais raté un match entier. Pour moi, ça veut dire beaucoup», enchaîne Numa Lavanchy.

Un bon exemple récent est le match de la peur à Yverdon où, à la pause, Sion aurait pu être mené de deux ou trois buts. Il y a deux ans, nul doute que l'équipe se serait écroulée. Mais pas cette fois. Sion est bien revenu sur le terrain en deuxième période, Numa Lavanchy lui-même s'est créé une occasion après quelques secondes et les Valaisans ont fini par prendre un point essentiel sur la route du maintien. Cette équipe, si elle n'est pas la plus talentueuse de Super League, ne lâche rien et c'est ce qui fait sa force. «C'est aussi grâce à l'entraîneur. Ça ne va pas l'un sans l'autre», assure Numa Lavanchy.

Une équipe qui a du caractère

Qu'en pense le principal intéressé? Quelle est pour lui la clé du maintien? «De n'avoir jamais cédé à la panique. Cela ne veut pas dire qu'on a toujours été positifs, loin de là. Il a fallu trouver des solutions et c'est le boulot d'un entraîneur. Il faut être lucide pour prendre les bonnes décisions. Le fait que cette équipe soit invaincue dans ce tour de relégation et qu'elle revienne au score quand elle est menée, cela montre que le groupe adhère et qu'il a confiance en toi», répond Didier Tholot.

Reste à voir la suite, maintenant. Vendredi matin, avant de partir en vacances, l'entraîneur du FC Sion sera reçu par son président Christian Constantin. A-t-il déjà une idée de la teneur des discussions? «On va parler de la saison prochaine, de voir comment on peut continuer à faire grandir l'équipe. J'ai encore un an de contrat, je suis très serein. Nous allons parler et voir ce qui ressort de cette discussion», répond le technicien. La donne est claire: il ne démissionnera pas et il n'a d'ailleurs aucune raison de le faire. Si son président ne veut plus de lui, il faudra trouver un accord.

Christian Constantin va se montrer critique

Didier Tholot le sait, les critiques principales de son président porteront sur l'utilisation de plusieurs joueurs sur lesquels son président comptait beaucoup, comme Anton Miranchuk ou Mohcine Bouriga. Christian Constantin aura des reproches à faire à son entraîneur, qu'il a déjà formulées à de nombreuses reprises cette saison et ce n'est pas un secret d'écrire que sans l'intervention bienfaisante et salvatrice de personnes bien avisées autour de lui, le président du FC Sion se serait à nouveau enfermé dans une spirale destructrice et se serait séparé de Didier Tholot, ce qu'il a voulu faire de manière concrète en tout cas à deux reprises. Il se serait alors replongé dans le même mécanisme que les dernières années et peut-être que le FC Sion serait aujourd'hui barragiste, voire pire.

Seul Benjamin Kololli a apporté un plus cet hiver

Cela n'a heureusement pas été le cas et, si Christian Constantin est mécontent du développement de plusieurs joueurs-clés cette saison, il ne peut pas s'exonérer de la responsabilité de ne pas avoir remplacé correctement Joël Schmied cet hiver. Federico Barba et Kreshnik Hajrizi sont deux défenseurs de bonne valeur, mais le premier souffre d'un déficit de vitesse et de rythme, tandis que le second sera un excellent défenseur de Super League (ce qu'il était à Lugano) après une bonne préparation estivale, lui qui sortait d'une demi-saison sans jouer en Pologne. Le bilan du mercato est cruel pour les dirigeants du FC Sion, puisque seul Benjamin Kololli a eu un impact (et quel impact!) en cette deuxième partie de saison. Et ça, ce n'est pas la faute du coach.

Super League 24/25 - Championship Round
Équipe
J.
DB.
PT.
1
FC Bâle
FC Bâle
37
44
70
2
Servette FC
Servette FC
37
9
62
3
Young Boys
Young Boys
37
11
60
4
FC Lugano
FC Lugano
37
-3
53
5
FC Lausanne-Sport
FC Lausanne-Sport
37
8
52
6
FC Lucerne
FC Lucerne
37
6
52
Qualification Ligue des Champions
Qualification Ligue Europa de l'UEFA
Conference League Qualification
Super League 24/25 - Relégation
Équipe
J.
DB.
PT.
1
FC Zurich
FC Zurich
37
0
53
2
FC St-Gall
FC St-Gall
37
1
52
3
FC Sion
FC Sion
37
-8
44
4
FC Winterthour
FC Winterthour
37
-27
37
5
Grasshopper Club Zurich
Grasshopper Club Zurich
37
-12
36
6
Yverdon Sport FC
Yverdon Sport FC
37
-29
36
Barrage de relégation
Relégation
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