Sans qu'il y ait été poussé -ou invité- par une question d'un journaliste présent dans la salle de presse de Tourbillon, Peter Zeidler a fait passer un message clair, dimanche après le match nul (0-0) face au FC Sion.
«Ce point ne nous fait pas avancer au classement, c'est vrai. Mais je pense qu'on peut dire aujourd'hui que le Lausanne-Sport n'est pas destiné à jouer les premières places. Peut-être qu’il faut le dire clairement et que c'est le moment juste. Ce n’est pas parce que le club a fini 5e la saison dernière que ça doit aller de soi cette année», a dit l'entraîneur du Lausanne-Sport et cette sortie n'est pas passée inaperçue au sein de l'auditoire.
Trois sur trois pour Ludovic Magnin
Depuis la relégation en Challenge League et l'arrivée de Ludovic Magnin pour une (deuxième) opération reconstruction, le Lausanne-Sport s'est chaque fois fixé des objectifs concrets. Tout d'abord, remonter en Super League, ce qui a été fait. Puis se maintenir (plus ou moins) confortablement, une mission là aussi réussie. Et enfin, aller chercher le top 6. Ludovic Magnin a réussi un trois sur trois, et la qualité de jeu est allée crescendo, ce qui ne gâche rien. La première saison, en Challenge League, a en effet été parfois pénible à observer depuis les tribunes, ce qui n'a pas été le cas de la dernière, plutôt sympathique et offensive avec deux vrais ailiers. Les objectifs, indéniablement, ont été remplis et «Ludo» a pu partir de la Tuilière la tête très haute.
Des départs importants cet été
Or, voilà quelques semaines, lors de la conférence de presse d'avant-saison, un moment toujours très attendu, ainsi que dans la prise de parole du président Leen Heemskerk dans Blick, à aucun instant n'a été prononcé un objectif clair. Peter Zeidler et le directeur sportif Stéphane Henchoz ont évité de se mettre trop de pression, avec plusieurs justifications tout à fait pertinentes, la principale étant évidemment les multiples mouvements au sein du contingent. Comment demander à Peter Zeidler de faire mieux que le top 6 avec une équipe amputée de son chef de la défense Noë Dussenne, de son leader offensif Kaly Sène et de son meilleur joueur Alvyn Sanches? Lors de la fixation des objectifs, ces trois joueurs étaient encore au club, c'est vrai, mais qu'ils soient partis avant ou après ne change pas grand chose, au fond: ce Lausanne-Sport 2025/26 s'avance dans l'inconnu, ce que Peter Zeidler n'a pas manqué de relever ce dimanche à Sion.
«Combien de titulaires de la saison dernière se trouvaient sur le terrain aujourd'hui?», a-t-il demandé. En l'absence de Jamie Roche (blessé), seuls Kevin Mouanga, Olivier Custodio, Karlo Letica, Karim Sow, Beyatt Lekoueiry et Alban Ajdini étaient présents dans l'effectif lausannois et ce n'est pas leur faire injure que de constater que tous n'étaient pas des titulaires indiscutables dans le Lausanne-Sport de la saison dernière. Ce LS est donc bel et bien en reconstruction, et son potentiel réel reste à évaluer précisément, à tous les postes.
Des recrues de qualité, c'est indéniable
Des joueurs de qualité sont arrivés, c'est indéniable, et Lausanne «mérite» probablement mieux que sa réalité actuelle, à savoir la onzième place devant Winterthour. Plusieurs joueurs recrutés cet été sont de qualité, et il est déjà possible de citer Bryan Okoh et Gaoussou Diakité parmi les plus-values, tandis que les débuts de Gabriel Sigua et de Brandon Soppy sont intéressants. Et que Theo Bair a un profil de percussion qui rendra service, à tout le moins, en espérant mieux.
Peter Zeidler, jusqu'à ce dimanche, communiquait de manière positive
Pour autant, le top 6 est-il une zone inatteignable, comme semble le dire Peter Zeidler, dont la communication était jusque-là toujours positive? Avant même d'éliminer Astana, l'Allemand avait surpris tout le monde, y compris à l'interne au LS, en disant que le but était non seulement de défier Besiktas, ce qui n'était pas encore acquis, mais aussi de l'éliminer! Une communication offensive et audacieuse, qui avait payé: en entrant sur le terrain, ses joueurs ne se sont pas sentis inférieurs au géant turc. Or voilà qu'un mois après, le même Peter Zeidler affirme, en forçant le trait, que Zurich, Sion et Lucerne sont de trop gros calibres pour son Lausanne-Sport. Quel est son but là-derrière? S'enlever un peu de pression? Ramener tout le monde sur terre? Exprimer une pointe de mécontentement vis-à-vis du mercato? Rien de tout ça. Cette sortie, tout sauf innocente et, on le répète, pas provoquée, vient en tout cas poser ces questions.
Une marge de manoeuvre très étroite
Du point de vue comptable, le top 6 s'est joué à 47 points la saison dernière, soit 1.4 point par match. Pour y arriver, le LS de Peter Zeidler devra en marquer 42 sur les 26 derniers matches de la saison régulière, soit une moyenne d'1.6. Pas impossible, bien sûr, mais il faut espérer que l'effectif soit épargné par les blessures et les suspensions, car sinon, il risque bien d'être un peu court. Le carton rouge infligé à Bryan Okoh à Sion ne laisse ainsi pas le choix au technicien: dimanche face à YB, il devra aligner Kevin Mouanga et Karim Sow en défense centrale, comme en fin de match à Tourbillon, et titulariser Brandon Soppy à droite. La marge de manoeuvre est infime et on ne parle là même plus de coaching ou de concurrence, mais simplement de mettre les joueurs disponibles sur le terrain. Et ça, sans compter la Conference League là au milieu...
Alors, ce Lausanne-Sport est-il condamné au bas de tableau, comme le suggère son entraîneur? Ou peut-on espérer mieux? En s'exprimant de la sorte, le coach a ouvert le débat. Et c'est peut-être, voire même probablement, justement ce qu'il cherchait.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
---|---|---|---|---|---|
1 | 7 | 8 | 15 | ||
2 | 7 | 4 | 14 | ||
3 | 7 | 3 | 13 | ||
4 | 7 | 1 | 13 | ||
5 | 7 | 3 | 12 | ||
6 | 7 | 3 | 11 | ||
7 | 7 | 1 | 11 | ||
8 | 7 | 0 | 8 | ||
9 | 7 | -5 | 7 | ||
10 | 7 | -1 | 6 | ||
11 | 7 | -4 | 5 | ||
12 | 7 | -13 | 2 |