Christoph Spycher, la période des transferts est désormais terminée ou sur le point de l’être. Quel bilan tirez-vous du mercato de Young Boys?
Nous avons pu réaliser beaucoup de choses que nous avions planifiées. L’objectif était de renforcer l’axe de l’équipe et de lui donner plus de stabilité, tout en faisant venir des joueurs expérimentés ayant évolué dans de grands championnats et assumé des rôles de leader. Nous voulions aussi amener un nouveau souffle avec des joueurs au profil intéressant. Sur ce point, nous sommes satisfaits.
Ce mercato envoie aussi un message fort aux autres candidats au titre, comme le FC Bâle.
Il ne s’agit pas de faire des déclarations par médias interposés. Ce qui compte, c’est ce qui se passe sur le terrain. Nous n’avons pas eu un début de saison facile, notamment parce que l’effectif était encore en pleine mutation. Mais on voit déjà des progrès.
YB reste discret, mais ces arrivées, pour un montant estimé à 15 millions de francs, parlent d’elles-mêmes. C’est un record pour le club.
Nous ne commentons pas les chiffres. Ce que je peux dire, c’est que le bilan est positif: nous avons gagné plus d’argent que nous n’en avons dépensé...
... environ 23 millions?
Nous avons toujours respecté le cadre budgétaire. Il est clair que nous avons les moyens d’investir et que nous sommes prêts à payer pour des joueurs de qualité. Mais le timing doit être bon, et ce n’est pas toujours quelque chose que l’on peut contrôler. Prenez l’exemple d’Edimilson Fernandes: nous le suivions depuis longtemps. Il y a un an, ça ne s’est pas concrétisé à la dernière minute. Cette fois, oui. C’est pareil pour Alvyn Sanches, son nom était sur la table depuis un moment déjà.
La saison dernière a été très décevante: troisième en championnat, élimination en Coupe contre Bienne (Promotion League) et zéro point en phase de groupes de Champions League. Presque un affront pour YB, non?
Il était temps de changer des choses. Nous avons été très réguliers ces dernières années, avec seulement deux titres qui nous ont échappé sur les huit dernières saisons. Mais chaque année, il y a beaucoup de déçus et un seul champion. Cette saison difficile ne nous a pas fait dévier de notre trajectoire. Je ne parlerais pas d’affront pour autant.
Le bénéfice de 6,7 millions et le transfert surprise de Zachary Athekame pour 10 millions ont-ils facilité certains investissements?
Non. Nous sommes économiquement stables et autonomes depuis 2017. La famille Rihs, qui a sauvé YB à une époque, n’a plus eu besoin d’injecter un centime depuis lors, et nous lui en serons toujours reconnaissants. La vente d’Athekame n’a pas été décisive pour notre mercato. Nous aurions aimé le garder plus longtemps, mais parfois, il y a des dynamiques qu’on ne peut pas stopper.
Venons-en à Alvyn Sanches. Il y a un an, on parlait d’un futur transfert à l’étranger pour environ 15 millions, et aujourd’hui, il signe à YB pour environ 5 millions. Comment avez-vous réussi ce coup?
Alvyn était une priorité pour nous, même avant qu’il n’explose. Mais à l’époque, Lausanne avait refusé nos offres. Puis est arrivée cette rupture des ligaments croisés, qui a tout changé. Sans cette blessure, il aurait été hors de notre portée financière. Nous sommes restés en contact, et au fil des discussions avec Lausanne, une solution s’est dessinée. Alvyn, de son côté, a clairement exprimé son envie de nous rejoindre.
Dans le communiqué du club, il est dit noir sur blanc qu’il ne voulait signer qu’à YB.
Alvyn sait que, lorsqu’il sera rétabli, il aura besoin d’un environnement où il pourra rapidement jouer un rôle important. Nous allons lui offrir ça, ainsi que le temps nécessaire pour retrouver son meilleur niveau. Notre objectif commun est qu’il revienne à 100% et qu’il puisse atteindre son rêve: participer à la Coupe du monde l’été prochain.
Mais il y a toujours un risque avec un joueur qui revient d’une rupture des ligaments croisés…
Bien sûr. C’est une décision que nous avons prise après avoir consulté nos médecins et examiné toutes les données transmises par Lausanne et le conseiller d’Alvyn. Nos spécialistes ont confirmé qu’il est sur la bonne voie. Mais dans un sport de contact comme le football, il n’y a jamais de garantie absolue. Nous avions déjà eu ce débat lors du retour de Christian Fassnacht, qui revenait lui aussi de blessure. Là encore, c’est l’avis médical qui a été déterminant.
À quel poste l’imaginez-vous évoluer?
C’est un joueur créatif, avec un gros volume de course et qui a besoin d’une certaine liberté pour s’exprimer. Il rend ses coéquipiers meilleurs. Il peut jouer en numéro dix derrière l’attaquant, en huit offensif ou même sur l’aile.
Qu’en est-il des départs possibles, par exemple David von Ballmoos? Les rumeurs parlent d’un transfert à Lugano.
Nous avons discuté avec tous les joueurs. Certains ont clairement exprimé leur volonté de changer d’air. Des solutions se profilent.
Même situation pour Meschack Elia?
Oui, c’est exactement pareil.
En Europa League, vous connaissez désormais vos adversaires: Stuttgart, Aston Villa, Lyon, Lille… un sacré tirage.
Oui, beaucoup de ces clubs ont l’expérience de la Ligue des champions. Nous devrons nous surpasser pour prendre des points.
L’objectif, ce n’est pas juste de faire mieux que la saison dernière, avec zéro point au compteur, j’imagine…
Évidemment. Le but est de progresser. Sinon, autant ne pas se présenter. Mais il faut être lucide: affronter à nouveau Stuttgart et Aston Villa, contre qui nous n’avions pas eu la moindre chance la saison passée, sera un énorme défi.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
---|---|---|---|---|---|
1 | 5 | 7 | 13 | ||
2 | 5 | 9 | 12 | ||
3 | 5 | 2 | 9 | ||
4 | 5 | 1 | 8 | ||
4 | 5 | 1 | 8 | ||
6 | 4 | 4 | 7 | ||
7 | 5 | -2 | 7 | ||
8 | 5 | -2 | 3 | ||
9 | 4 | -2 | 3 | ||
10 | 4 | -5 | 3 | ||
11 | 4 | -5 | 2 | ||
12 | 5 | -8 | 2 |