Ce supporter du Servette FC a été interloqué en voulant prendre son billet pour le match de son équipe préférée face au Shakhtar Donetsk, la semaine du 28 août. «Quand je me suis connecté, quelques jours avant, une place en Tribune nord coûtait 31 francs. Pour la Tribune sud, avec la même vue, mais de l'autre côté du stade, le prix était de 19 francs. Et une place assise en tribune N, avec une vue latérale et proche du terrain, était à 29 francs, donc moins cher qu'en nord derrière le but. Je n'arrive pas à comprendre», écrit-il à «Blick». La réponse tient en une expression, devenue populaire depuis le début de la saison chez les fans du Servette FC: les «tarifs EasyJet».
En clair, le prix des places dépend de l'évolution de la demande et du timing de l'achat, comme cela se pratique pour une compagnie low-cost. «Je comprends bien le principe. Mais chez EasyJet les avions sont pleins. Ce n'est pas le cas de La Praille», poursuit notre interlocuteur, employé d'une multinationale proche de Genève et utilisateur régulier de l'avion.
Au même moment, ou presque, un autre supporter du SFC s'adresse à «Blick». «Je trouve également cette politique totalement stupide. Le stade est toujours loin d'être rempli. Ils auraient dû faire comme à Lausanne, en proposant des prix attractifs pour remplir le stade lors de ces matches qui sont très importants pour le club», estime cet autre fan. Un autre, qui n'a pas souhaité prendre l'abonnement cette année, car déçu du jeu proposé l'an dernier, peine lui aussi à comprendre.
«Et après, ils se plaignent de ne pas avoir grand-monde au stade. C’est ridicule», grince un dernier supporter «occasionnel». Alors, le SFC s'est-il tiré une balle dans le pied avec ces tarifs? Contacté par «Blick» et confronté à ces critiques, le service de communication du club grenat a volontiers répondu, point par point.
Quel bilan provisoire le club tire-t-il de cette «politique Easyjet» et de ses tarifs évolutifs?
«Le bilan est positif», assure le Servette FC, qui n'ignore pas que quelques critiques se font entendre, mais les relativise. «La grande majorité de notre public a adopté ce système et nous constatons que les spectateurs prennent désormais leurs billets plus tôt. Cela traduit une bonne compréhension du fonctionnement et une adhésion croissante de nos supporters», assure le club grenat. De quoi tordre le cou au mythe du fameux: «A Genève, les gens prennent leur billet au dernier moment»? Ce phénomène a également été constaté lors de l'Euro où le choc entre le Portugal et l'Italie a longtemps inquiété l'UEFA, l'enceinte genevoise se remplissant au dernier moment.
Peut-on voir un lien de cause à effet entre l’implantation de ce système et la baisse des affluences pour les matches européens entre 2023, 2034 et 2025?
Le fait est que le Stade de Genève avait fait le plein face à l'AS Rome et Chelsea les saisons précédentes, mais n'a jamais dépassé les 15'000 billets vendus contre le Viktoria Plzen (11'716), Utrecht (11'744) et le Shakhtar Donetsk (13'224) cette saison. Une question d'affiche, les deux adversaires pré-cités étant plus attractifs pour le grand public, mais les matches à domicile de la saison 2023/24 avaient tout de même attiré plus de monde. La réception du Viktoria Plzen, par exemple, en 8es de finale de la Conference League avait réuni 15'354 personnes à La Praille. Les nouveaux tarifs y seraient-ils pour quelques chose? La réponse du SFC est claire: non.
«Nous ne voyons pas de lien entre la tarification évolutive et les affluences en compétitions européennes. L’expérience de ces dix dernières années au Servette FC montre que le prix n’a jamais été un facteur déterminant. Ce sont surtout l’affiche et l’adversaire qui conditionnent l’engouement du public. Si des clubs de renom comme Chelsea ou l’AS Roma s’étaient à nouveau présentés cet été, le stade aurait affiché complet, indépendamment du système tarifaire», assure le club grenat.
Quels avantages tire le Servette FC tire-t-il de ce système?
La question est pertinente: pourquoi le Servette FC a-t-il opté pour ce système? «Le but premier de la mise en place du 'dynamic pricing' est d’augmenter l’affluence», répond le club grenat, qui tirera un bilan sur le long terme.
Le Servette FC voit trois grands avantages à ces tarifs évolutifs:
1) Proposer des billets à des tarifs avantageux lors de l’ouverture des ventes, ce qui favorise l’accès au stade et incite les spectateurs à acheter tôt.
2) Encourager une meilleure anticipation des achats, offrant ainsi une meilleure visibilité sur l’affluence attendue et une gestion optimisée des matchs (personnel, buvettes, sécurité, animations, etc.).
3) Renforcer l’attractivité de l’abonnement, qui reste la formule la plus avantageuse et protège nos fidèles supporters des variations liées au dynamic pricing.
Des réponses claires, qui visent à changer les mentalités et à «forcer» les gens à se décider assez tôt. En gros, plus on attend, plus le prix est cher. Même au dernier moment.
Ce système est-il amené à perdurer?
«Un bilan complet sera réalisé à la fin de la saison. Si celui-ci s’avère positif en termes d’affluence et d’expérience au stade, le système a vocation à perdurer. Il est évident que si l’affluence progresse, l’impact financier sera également positif, mais ce n’est pas l’objectif premier poursuivi par le club», répond le Servette FC, qui ne veut pas du statut de pionnier, mais n'exclut pas d'être imité.
«Ce modèle existe déjà dans d’autres clubs suisses, notamment en hockey sur glace, et plusieurs clubs de football helvétiques se sont rapprochés de nous pour obtenir des informations sur notre expérience», informe le service communication du club grenat.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
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1 | 5 | 7 | 13 | ||
2 | 5 | 9 | 12 | ||
3 | 5 | 2 | 9 | ||
4 | 5 | 1 | 8 | ||
4 | 5 | 1 | 8 | ||
6 | 4 | 4 | 7 | ||
7 | 5 | -2 | 7 | ||
8 | 5 | -2 | 3 | ||
9 | 4 | -2 | 3 | ||
10 | 4 | -5 | 3 | ||
11 | 4 | -5 | 2 | ||
12 | 5 | -8 | 2 |