Le Bâlois sonne la charge
Xherdan Shaqiri: «Nous sommes clairement favoris pour le titre»

En stage à Schruns (Autriche), Xherdan Shaqiri évoque la saison à venir avec le FC Bâle et l’arrivée de Ludovic Magnin sur le banc. À 33 ans, le meneur offensif fixe les ambitions du club et pointe les axes d’amélioration après le doublé.
Publié: 02.07.2025 à 12:25 heures
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Dernière mise à jour: 02.07.2025 à 13:37 heures
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Xherdan Shaqiri est en camp d'entraînement avec le FC Bâle à Schruns, en Autriche.
Photo: Pius Koller
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Tobias Wedermann

Ibiza, l’Italie et quelques jours en Suisse. Xherdan Shaqiri a eu environ deux semaines et demie de vacances avant la reprise de l'entraînement. «Nous avons été les derniers à finir et les premiers à reprendre», constate le Bâlois, en lançant les grandes manœuvres pour défendre le titre et viser l’Europe. Il s’exprime devant un petit groupe de journalistes suisses au camp d’entraînement de Schruns, en Autriche.

Xherdan Shaqiri, qu’est-ce qui distingue Ludovic Magnin de Fabio Celestini?
C’est encore tout nouveau, mais on sent déjà que l’ambiance est très bonne. Il a de l’humour, toujours prêt à plaisanter. Et il sait ce qui l’attend. Il travaille dur, on voit qu’il veut réussir. C’est un battant.

Quelle est votre relation avec le nouvel entraîneur? En juin 2010, vous avez passé trois minutes ensemble sur le terrain avec la Nati contre l’Italie.
On n’a pas souvent joué ensemble, mais on s’est affrontés plusieurs fois. Même à l’époque, il parlait beaucoup pendant les matchs (rires). Je suis content qu’il soit au FCB, c’est une belle opportunité pour lui comme entraîneur.

Vu votre statut au club, difficile d’imaginer que la décision ait été prise sans vous. Avez-vous été consulté avant la signature?
Dani Stucki (le directeur sportif) m’a un jour demandé ce que je pensais de Ludovic Magnin. C’était juste avant un match contre Lausanne. Mais ce n’est pas moi qui décide, c’est la commission sportive.

Est-ce que vous ou l'entraîneur avez déjà annoncé les objectifs pour la nouvelle saison?
On sait très bien ce qu’on veut. Il nous a dit clairement quels sont nos objectifs communs, et je trouve que c’est bien d’être aussi direct.

En clair: qualification pour la Ligue des champions et conserver le titre en Super League?
On connaît ces soirées magiques de Ligue des champions à Bâle. On veut revivre ça, et bousculer les grands. On va tout donner pour y arriver. Mais la qualification ne sera pas une formalité, les deux matchs à venir seront un vrai test.

Et pour le championnat?
Après la saison dernière, le FCB est clairement favori. Ça doit être notre ambition. On veut aussi revenir en finale de la Coupe. C’est clair pour tout le monde: au FCB, on joue chaque année pour des titres.

Vous avez été élu joueur de la saison. Est-ce que les supporters vous le rappellent?
C’est sympa quand on me dit que j’ai contribué à ce succès. Mais ce que j’ai préféré, c’est de voir les fans heureux à nouveau, revenir au stade avec le sourire. Ce sont des souvenirs inoubliables, des émotions uniques – ça ne s’achète pas. C’est une grande source de motivation.

À la fin de la saison, vous avez plaisanté en disant que si vous aviez joué dès le début, vous auriez atteint 50 points (buts et passes décisives). C’est un objectif personnel?
J’ai dit ça? (rires) Bon, on a trois compétitions cette saison – c’est possible (sourire). Mais non, ce ne sont pas les stats qui comptent le plus. Ce ne sera pas facile de faire mieux, mais j’essaierai. Et si un autre joueur finit meilleur buteur, j’en serai très heureux. Je préférerais même que les buts soient mieux répartis.

Le FCB est désormais l’équipe à battre. Une position nouvelle, avec plus de pression?
C’est moi qui me mets le plus de pression, avec mes déclarations (rires).

Qu’est-ce qu’il faut améliorer par rapport à la saison passée?
À mon avis, on n’a pas été assez constants. On a bien terminé, mais on aurait pu faire mieux plus tôt. On a la qualité pour être réguliers.

Qui voyez-vous comme principal concurrent pour le titre?
L’année dernière, personne ne nous voyait favoris non plus. Il y a toujours des surprises. Mais Young Boys ou Lugano seront là. On verra ce que donne le FC Zurich. Lausanne a un nouvel entraîneur. J’espère un championnat disputé, avec trois ou quatre équipes en lice pour le titre.

Champion en titre, matchs européens, et enchaînements intenses. Ce sont de nouveaux défis pour beaucoup de vos coéquipiers.
C’est une phase d’apprentissage pour toute l’équipe. Beaucoup de jeunes découvrent ce niveau. Avant, à Bâle, c’était normal. Ce sera un vrai changement. En Super League, on a souvent la possession, et en semaine, on joue à l’extérieur, peut-être au Real Madrid, on court après le ballon pendant 90 minutes et on espère deux ou trois occasions.

Vous avez 33 ans. Est-ce que vous ressentez l’âge dans votre jeu?
Physiquement, ce n’est plus comme à 18 ans. Le corps a besoin de plus de récupération. Mais avec l’expérience, on connaît mieux ses limites, on sait comment gérer l’effort. Je me sens très bien, je prends soin de moi et je suis toujours aussi motivé.

Quel est votre secret pour récupérer?
Les jours qui suivent les matches, j’aime aller au spa, dans des hôtels calmes. C’est là que je décroche, que je recharge mes batteries. Ça m’a beaucoup aidé la saison passée.

Vous étudiez déjà le calendrier pour identifier des périodes de repos?
Je ne me dis pas: «dans deux mois, on joue à Winterthour, je me repose». Pas du tout. Je veux jouer un maximum. Mais avec trois compétitions, tout le monde aura besoin de souffler. Pour ça, il faut un effectif de qualité. Et j’espère que les jeunes vont saisir leur chance.

Après le départ de Taulant Xhaka, vous êtes le joueur de champ le plus âgé. Avez-vous besoin d’un coéquipier expérimenté en plus?
Ce serait utile, oui. Il y a Marwin Hitz dans les buts, puis moi… et c’est tout. Lors de mon premier passage, on avait quelques cadres qui savaient gérer les moments chauds. Un joueur qui reste calme, stabilise, donne des repères. Ce serait un vrai plus, surtout en défense. Mais ce n’est pas moi qui décide.

On vous demande tout de même votre avis?
Oui, on échange. Mais la direction sait ce qu’il nous faut. Je suis quasi certain qu’il y aura encore du mouvement. Ce n’est pas toujours facile de trouver le bon profil sur le marché.

Vous avez sûrement des anciens coéquipiers à appeler...
Il y en a plein (rires). Mais le budget n’est pas illimité. Dani Stucki a très bien travaillé jusqu’à présent. Je lui fais confiance pour la suite.

Lors de votre dernière conférence de presse, la Nati et Murat Yakin sont revenus sur le tapis. Avez-vous finalement écouté son message vocal?
Oui, je l’ai vu. Il m’a contacté.

Vous avez répondu?
Pas encore.

Depuis un an, on écrit beaucoup sur votre relation avec Yakin. Que répondez-vous à cela?
C’est très simple: j’ai quitté l’équipe nationale. C’est tout. Ce sont les médias qui spéculent sur un retour. Lors de la dernière conférence de presse, mon message était clair. Je n’ai pas besoin de me répéter. J’ai arrêté et je suis en paix avec cette décision. Je regarde les matches à la télé ou au stade avec plaisir, mais je ne pense plus à la Nati. On ne peut jamais dire jamais, mais pour l’instant, ce chapitre est clos.

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