D’un point de vue strictement mathématique, Lugano conserve une infime chance de remporter le titre de champion. Mais la foi et l’euphorie se sont depuis longtemps dissipées au Tessin. En cause: une deuxième partie de saison décevante, au cours de laquelle les Bianconeri ont tout gâché en l’espace de quelques semaines. Et ce, dans trois compétitions différentes.
Jusqu’en décembre, l’équipe tournait à plein régime. Surtout en championnat, où elle avait terminé championne d’automne. Le premier titre national depuis 1949 n’était plus un simple rêve. L’entraîneur Mattia Croci-Torti (43 ans) en avait même fait un objectif déclaré. D’autant que la statistique jouait en leur faveur puisque lors des treize dernières saisons, le leader à la trêve hivernale a toujours fini champion de Suisse.
Mais au lieu de la progression espérée, Croci-Torti a traversé au printemps la période la plus difficile de sa carrière sur le banc. Les Tessinois se sont écroulés. Dans le classement annuel 2025 de Super League, ils ne figurent qu’à la huitième place. Rien d’étonnant, dès lors, à ce qu’ils aient été écartés de la lutte pour le titre. Leur position finale dans le groupe pour le titre est désormais presque secondaire. L’impression qu’ils ont laissé passer une occasion en or dans un championnat aussi serré ne s’effacera pas.
Les raisons de cet effondrement sont multiples. Trois d’entre elles méritent une attention particulière:
L'absence d'un avant-centre de haut niveau
C’est un sujet sensible. Mais le constat est clair. Pour viser les sommets au terme d’une longue saison, il faut un buteur digne de ce nom. Et Lugano en manque cruellement. Blick avait déjà tiré cette conclusion en début de saison, et les événements du printemps n’ont fait que la confirmer. Kacper Przybylko (32 ans) et Shkelqim Vladi (24 ans) ont trop souvent manqué leurs occasions. Quant à Georgios Koutsias (21 ans), il a montré des promesses, sans jamais réellement s’imposer. Conscient du problème, le nouveau directeur sportif Sebastian Pelzer (44 ans) s’est mis en quête d’un numéro neuf.
Mais l’avant-centre ne sera pas le seul dossier chaud du mercato estival. En effet, des mouvements d’ampleur sont attendus dans l’effectif. Six joueurs arrivent en fin de contrat, et plusieurs autres ne seront pas conservés. Mattia Croci-Torti l’a lui-même laissé entendre dans une interview au «Corriere del Ticino»: «Un nouveau chemin va s’ouvrir devant nous. Un nouveau cycle, avec un vent de fraîcheur».
L'embarras d'un effectif large
En début de saison, Lugano était à juste titre salué et envié pour la profondeur de son effectif. Chaque joueur connaissait précisément son rôle dans l’organisation collective, et cela se ressentait sur le terrain : peu importait qui entrait en jeu, ou combien de minutes il disputait, le système fonctionnait. Ce n’est pas un hasard si Mattia Croci-Torti était alors l’entraîneur qui effectuait le plus de rotations d'un match à l'autre en Super League.
Mais durant la seconde moitié de la saison, il a été dépassé dans ce domaine par le coach lucernois Mario Frick (50 ans), signe d’un déséquilibre nouveau dans la gestion de l’effectif. La raison en est une accumulation de fatigue chez plusieurs titulaires, qui a bouleversé les hiérarchies établies. Antonios Papadopoulos (25 ans) et Uran Bislimi (25 ans) incarnent parfaitement ce phénomène. Après une première partie de saison impressionnante, ils auraient eu besoin de souffler au printemps. Mais leurs remplaçants n’ont pas été à la hauteur, poussant Croci-Torti à rappeler systématiquement ses cadres.
Le constat est donc clair. Certains éléments de l’effectif tessinois sont de bons joueurs de complément, mais ne disposent pas du niveau requis pour endosser un rôle de titulaire dans une équipe ambitieuse. À long terme, c’est un véritable frein pour un club qui vise les sommets.
Le licenciement de Carlos Da Silva
Carlos Da Silva (41 ans) a été démis de ses fonctions de responsable de l’équipe première à la mi-février, de manière aussi soudaine que surprenante. L’annonce, réduite à un communiqué laconique, et le silence soigneusement entretenu par les personnes impliquées, ont immédiatement laissé penser qu’un événement inhabituel se cachait derrière cette décision. Blick a depuis appris, de sources fiables, qu’il ne s’agissait pas d’un incident isolé. Une chose est cependant certaine: la gestion de cette situation laisse à désirer.
La direction du club aurait dû anticiper l’ampleur des réactions. Une telle décision ne pouvait qu’alimenter les discussions, tant dans les médias que parmi les supporters. Il était tout aussi évident que les joueurs eux-mêmes s’interrogeraient sur ce départ inattendu.
Aurait-il été plus judicieux de reporter la communication, ou de l’accompagner d’explications plus claires? Nul ne peut l’affirmer. Mais une chose est sûre: le climat d’incertitude et de tension généré par cette affaire n’a certainement pas favorisé une préparation sereine pour une équipe censée rester concentrée sur ses objectifs sportifs.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
---|---|---|---|---|---|
1 | 3 | 9 | 9 | ||
2 | 3 | 3 | 9 | ||
3 | 3 | 5 | 7 | ||
4 | 4 | 1 | 6 | ||
5 | 4 | -1 | 5 | ||
6 | 3 | 0 | 4 | ||
6 | 3 | 0 | 4 | ||
8 | 3 | -1 | 3 | ||
9 | 3 | -3 | 3 | ||
10 | 3 | -2 | 1 | ||
11 | 3 | -5 | 1 | ||
12 | 3 | -6 | 1 |