L’équipe de Suisse éliminée de la Coupe de Suisse M17, place à la suite pour les joueurs de Luigi Pisino. Mais quelle sera-t-elle? Quel héritage, notion beaucoup utilisée cet été après l’Euro féminin, pour cette magnifique épopée? C’est là toute la question. Si le sélectionneur genevois espère forcément voir plusieurs de ses protégés atteindre le niveau professionnel et y obtenir une vraie chance, rien n’est moins sûr.
Et pour cause: les clubs suisses, pour la plupart, manquent de «courage», terme de Pierluigi Tami, directeur des équipes nationales, sur ce plan. D'après une étude du CIES, la Super League, qui se veut formatrice, n'est que le 21e championnat européen à donner le plus de temps de jeu à ses joueurs de moins de 21 ans (4,8% des minutes).
Après un tournoi mondial terminé en quarts de finale, et donc parmi les huit meilleures nations du monde, l’idéal serait bien évidemment que la plupart d’entre eux obtiennent leur chance de montrer leurs qualités dans l'élite. Ou au moins en Challenge League dans un avenir plus ou moins proche. D’abord par bribes, forcément, avant que les meilleurs ne s’installent s’ils en ont les qualités.
Coup de gueule d'un ancien international
«Certains devraient déjà jouer des fins de matches», pestait d’ailleurs un ancien international suisse croisé à Doha. L’ASF va dans le même sens, elle qui a vu en novembre ses sélections M19 et M21 se ridiculiser - la première plus que la seconde - sur la scène européenne face au Danemark (0-7) et le Luxembourg (2-1). Il en va de la survie du football suisse de sélection qui ne voit plus l'Euro annuel des moins de 19 ans depuis 2009 et rarement celui des M21. Quant à la Coupe du monde M17, pas besoin de rappeler que la Nati a mis fin cet automne à une attente de seize ans pour fêter la deuxième participation de son histoire.
Les raisons de ces échecs? Elles sont multiples, bien sûr. Mais il est clair que l’absence de temps de jeu au plus haut niveau, contrairement aux footballeurs danois par exemple, joue un rôle énorme. Tant sur le plan physique que sur celui de l’expérience.
La solution pourrait donc être là, dans un avion rentrant actuellement du Qatar. Si tant est que les dirigeants de Super League aient jeté un œil aux matches de la Nati à Doha. Et qu’ils aient le courage de leur faire confiance, donc. Contrairement aux jeunes anonymes - au niveau souvent douteux - débusqués aux quatre coins du monde dans l’espoir de réaliser de grosses marges. Phénomène qui tend d’ailleurs à défaire le lien entre supporters et clubs. À bon entendeur.