En engageant Florent Mollet, pour une saison, avec une option pour une année supplémentaire, le Lausanne-Sport a réussi un joli coup sur le marché des transferts. Le Français de 34 ans était libre après 394 matches professionnels, marqués par 62 buts et 41 passes décisives. Pour Blick, il s'est livré en profondeur pendant la trêve internationale.
Quand on vient de Dijon, on a un rapport particulier avec la Suisse romande?
Forcément, on n'est pas très loin! Je n'étais jamais venu à Lausanne avant cet été, mais j'avais des connaissances qui m'en avaient dit du bien. Mais pour être honnête, mes premiers vrais liens avec la Suisse, c'est par rapport à mon meilleur ami, qui vit sur Genève depuis un petit moment maintenant, je dirais huit ou neuf ans. J'étais déjà venu quelques fois lui rendre visite.
Il est footballeur, cet ami, il joue à Servette?
Non, rien à voir (rires), il est loin du monde du football!
Et alors, Lausanne, c'est comment au quotidien?
Aujourd'hui, c'est une ville et un club qui me correspondent parfaitement. Je suis là avec ma femme et mon petit, qui vient d'avoir seize mois. J'ai trouvé ici un cadre parfait pour bien travailler, très sain, avec des gens chaleureux et avec une mentalité différente de ce qu'on peut trouver en France. En tout cas, j'adhère beaucoup plus.
Ah oui?
Oui. Lausanne, c'était l'endroit idéal pour rejouer au foot, tout simplement, parce que ça faisait un petit bout de temps que je n'avais pas joué. Et en dehors, il y a beaucoup de choses à faire avec le petit pour qu'il puisse grandir, avoir une bonne éducation. Ma femme se plaît aussi ici, donc c'est très bien.
C'est plus sympa que Gelsenkirchen en ouvrant les volets le matin?
Bon, on habitait un peu à côté, mais quand même (rires). Chaque endroit a ses qualités et ses défauts, on va dire! Lausanne est une ville atypique avec ses montées et ses descentes, et avec le Léman, c'est une très belle région.
Bon, on a fait le point Office du tourisme. Parlons de football!
Je n'avais jamais été dans ce cas-là, celui de joueur libre. C'était la première fois. J'ai connu beaucoup de joueurs qui sont passés par là, et ils m'avaient prévenu que ce n'était pas facile. Mais tant que tu ne l'as pas vécu, tu ne comprends pas. Même si je me suis entraîné avec un préparateur, je n'ai pas fait de préparation collective dans un club et pour revenir, c'est compliqué. Mais j'ai cette force en moi de pouvoir surmonter ça. J'ai énormément travaillé. Je me suis préparé physiquement tous les jours, j'avais des semaines planifiées. C'est important, il ne faut pas perdre le fil. Je voulais être prêt pour le jour où un club m'appellerait.
Cela a été le cas quand Lausanne vous a proposé ce contrat?
Oui. Même si je n'étais pas au même niveau que les autres, j'avais la base pour monter en puissance et me refaire un coffre pour arriver à 100%. Je n'y suis pas encore, je le vois sur certains aspects de mon jeu, mais ça va venir. D'ici quelques semaines, je serai au top. Et le principal, c'est que je prends du plaisir à jouer dans cette équipe.
Vous n'êtes pas au top, mais on a déjà vu le coup d'oeil et le coup de patte. Cette passe en profondeur pour Alban Ajdini à Zurich, cette passe décisive pour Enzo Kana-Biyik contre Sion...
Oui. Et ça va aller crescendo. Je suis là aussi pour les passes décisives et les buts, même si je trouve que des fois, on regarde un peu trop les chiffres bruts et pas le reste. Je suis plutôt de la vieille école, je pense qu'il faut bosser pour l'équipe. Marquer et faire marquer, ça fait partie du job pour un joueur offensif, je le sais. Je suis aussi venu pour apporter mon expérience, sur le terrain bien sûr, et dans le vestiaire aussi.
Ils sont à l'écoute, les jeunes Suisses?
Ici, oui. Mais ça va dans les deux sens. Je veux aussi qu'ils puissent se dire que s'ils ont quelque chose à me dire, ils peuvent le faire. Si un gars de 20 ans doit me recadrer sur le terrain, sur mon positionnement, qu'il le fasse.
Ça dépend comment c'est fait, non?
Il faut toujours du respect, mais dans les deux sens. Le jeune pour l'ancien et l'ancien pour le jeune. Pour l'instant, ça se passe bien à ce niveau-là.
Quand on est dans le vestiaire de Montpellier avec Andy Delort, Gaëtan Laborde et Téji Savanier, les formules de politesse peuvent être un peu oubliées, non? On imagine parfois un langage assez direct et fleuri...
Tous ces joueurs-là, avec un fort caractère, ils pensent la même chose et ils vivent le foot de la même manière. Le plus important, c'est de dire ce que l'on pense. Et oui, je suis d'accord avec vous, aucun des joueurs que vous avez cité n'a peur d'exprimer son opinion (sourire). A Montpellier, on pouvait se parler franchement sur le terrain, mais c'était pour aider l'équipe. Et on pouvait aller manger ensemble une heure après, il n'y avait aucun problème. Mais ce n'est pas comme ça partout en France.
Ah non?
Dans certains clubs, si vous avez un petit peu de caractère, ça ne plaît pas forcément... J'ai toujours combattu cette vision, parce qu'avoir du caractère, ce n'est pas un défaut. Ça veut dire que la personne en face de vous, elle est là, elle a du répondant, elle veut bien faire son boulot. Après, il ne faut pas dépasser les limites, c'est tout.
C'est à dire?
Il faut un respect de l'institution, du club. Et à Montpellier, on l'avait! Avoir du caractère sur le terrain, ça n'empêche pas de respecter les gens. En France, malheureusement, parfois, on n'accepte pas trop ces joueurs-là. Mais il faut que les mentalités évoluent. On ne peut pas avoir que des gentils dans une équipe.
A Montpellier, c'était parfois électrique...
Mais sur le terrain, on donnait tout, chacun pour l'autre. Et c'est ce qui fait qu'on a fait de très belles saisons. Ce qui est dur parfois en France, c'est que ton vestiaire est plus individualiste. Les joueurs veulent faire la meilleure saison possible pour se démarquer, quitte à enfoncer le gars d'à côté. A Montpellier, ce n'était pas comme ça. On y revient: mieux vaut avoir du caractère, tant que c'est pour l'équipe, que le contraire.
Comment un gamin de Dijon, une région qui ressemble au Jura suisse, entre Sainte-Croix et Porrentruy pour viser large, s'impose-t-il dans un vestiaire de grandes gueules comme Montpellier? Et avec la famille Nicollin à la présidence?
Ça a été une histoire incroyable dès le départ. On m’a tout de suite adopté, comme tous les joueurs, comme un fils. On a accepté mon caractère tel qu’il était, sans me juger. Et ça a fonctionné, parce que les gens du Sud sont souvent des gens sanguins, avec un fort tempérament, qui savent dire les choses quand il faut les dire. Ce sont de vrais gens, des gens gentils. Et moi, je fais partie de ce genre de personnes. Donc tout s’est très bien passé. Avec le président, c’est une histoire que je ne pourrais même pas vraiment expliquer. C’est quelqu’un qui m’a énormément apporté. Alors j’ai tout donné sur le terrain pour lui, pour le club. Et c’est ce que beaucoup de joueurs ont fait aussi: Gaëtan Laborde, Téji Savanier, Andy Delort, et j’en passe. Forcément, parfois, c’était électrique. Mais ça nous correspondait bien, c’est ce qu’il nous fallait pour atteindre nos meilleures performances. Et lui, il savait aussi qu’il fallait parfois nous rentrer dedans. Si demain vous appelez Laurent Nicollin, je suis sûr qu’il se souviendra très bien de moi et qu'il vous parlera de moi en bien.
Vous êtes un Bourguignon atypique alors?
Oui, sans doute. Pour être précis, je suis né à Fontaine-lès-Dijon, une petit ville collée à Dijon.
Et vous êtes d'ailleurs le premier joueur à passer pro depuis le centre de formation, c'est juste?
Oui, et ça me tient à coeur, parce que ça a montré la voie à d'autres. A travers mon exemple, on a pu voir qu'on pouvait signer pro en faisant toutes ses classes à Dijon, sans devoir aller à Lyon par exemple, mais en travaillant beaucoup. Il y en a eu quelques-uns après moi et j'en suis fier.
Et à 22 ans, vous partez à Paris.
Oui, à Créteil. C'est ce qu'il me fallait. Je suis parti de chez moi et c'était la bonne décision. Je n'aurais sans doute pas fait le même parcours si j'étais resté à Dijon. Je fais une belle saison en Ligue 2, puis je découvre la Ligue 1 avec Metz.
Et là, c'était comment?
Une première saison compliquée. Ensuite est arrivé un nouvel entraîneur, Frédéric Hantz, avec qui je me suis très bien entendu directement. On était super connectés, on avait la même vision des choses.
Lui aussi un sacré caractère...
Oh oui, avec lui aussi on pouvait se dire les choses comme elles étaient (rires). C'est avec lui que j'ai véritablement décollé. On fait huit mois ensemble, j'ai marqué sept ou huit buts en Ligue 1 et c'est là que j'ai commencé à me faire un nom, même si je n'aime pas utiliser cette expression.
Mais vous descendez, non?
Oui, malheureusement, et ça reste un gros regret. Un immense regret même.
Et là arrive l'offre de Montpellier. Votre plus belle expérience, suivie de deux plus compliquées à Schalke et à Nantes.
Exactement. Mais aujourd’hui, comme je l’ai toujours dit, dans tous les clubs où je suis passé, il y a eu des hauts et des bas. Je retiendrai surtout le positif. Et j’aurai toujours du respect pour les clubs qui m’ont accueilli, pour les gens qui m’ont fait venir, parce que ce sont eux qui m’ont donné l’opportunité de vivre de mon métier. Mon fils est né à Nantes, et jamais je ne cracherai sur un club. Dans le football, il y a forcément des périodes plus compliquées. Sur le moment, on peut être frustré. Mais quand on part vers d’autres horizons, on prend du recul et on se dit qu’on a quand même eu la chance d’évoluer dans de tels clubs. Nantes fait partie des grands clubs français, avec un stade et des supporters incroyables. Je me dis que j’ai vécu ça, que j’ai passé deux ans et demi dans un super club. Même si la fin n’a pas été idéale, c’est comme ça: c’est le football, c’est la vie d’un sportif.
Et là, fin juin, comment ça se passe quand le téléphone ne sonne pas? Vous avez reçu des offres quand même?
Je ne vais pas mentir, la réponse est non. C'était clair que je n'allais pas continuer à Nantes, la question ne s'est même pas posée, ni de leur côté, ni du mien. Arrivent les mois de juin et de juillet, ça ne bouge pas. Août, il commence à y avoir de l'intérêt, mais rien de concret.
Pourquoi, selon vous?
Parce que je n'avais pas joué depuis trois ou quatre mois. Et mon âge aussi, parce qu'en France, c'est beaucoup centré là-dessus, même si c'est une fausse idée. Plusieurs joueurs montrent qu'à 36 ou 37 ans, on n'est pas fini. Mais en France, à cet âge-là... Les clubs ne veulent plus que des jeunes. Mais les jeunes, il faut les encadrer avec des joueurs d'expérience, non? Bref. Pas d'offre concrète.
Là, on doit sérieusement gamberger...
Tout le monde me disait: du point de vue football, pas de problème. Mais vu ton âge et ton manque de temps de jeu, on ne te propose rien. Même si j'étais libre. Mais moi, je n'ai jamais renoncé. Comme je vous l'ai dit, j'ai énormément travaillé seul. Et Lausanne m'a appelé. J'ai beaucoup de reconnaissance pour le club, tout simplement parce que c'est le seul qui m'a fait une offre. Peu importe ce qui se passe par la suite, je dirai toujours merci à Lausanne.
Dans les petites lignes du contrat, en dessous du salaire, il y avait la petite mention «terrain synthétique». Ça ne vous a pas inquiété?
En jeunes, je me suis entraîné sur des synthétiques, à Dijon. Mais depuis que je suis pro, jamais. Au départ, c'était un peu délicat pour les muscles, j'ai eu quelques tensions, aussi parce que je n'avais pas fait de préparation collective. Mais du point de vue football, même si ça change, je me suis vite adapté. Un joueur plus grand, plus costaud, il aura plus de difficultés. Moi j'aime bien quand le ballon est au sol, qu'il circule vite, j'apprécie jouer dans les petits espaces, donc c'est peut-être même un atout pour moi au final.
Vous parlez beaucoup de jeunes et de transmission depuis le début de cette interview. Honnêtement, je ne m'attendais pas à ce que soit un thème qui revienne aussi souvent avec vous.
Vous aviez une fausse image (sourire). Ce rôle-là, il me tient à coeur, j'ai envie de bien m'intégrer dans ce vestiaire, mais pas en arrivant comme le gars qui a joué 200 matches de Ligue 1, non. Ça, ce n'est pas dans ma tête. J'ai envie que mes coéquipiers voient que je suis quelqu'un de simple et humble. Quand je vais partir d'ici, j'ai envie que les joueurs gardent une bonne image de moi qu'ils se disent: voilà, il avait de la bouteille, il nous a apporté sur le terrain, mais il nous a respecté.
Vous n'avez pas encore pu montrer votre coup de patte sur les coup-francs, ça va venir?
Quand j'avais 25 ou 26 ans, peut-être que je me serais battu pour des choses comme ça... Il faut aussi comprendre ce monde-là, même si je n'adhère pas forcément: marquer des coup-francs, ça peut t'aider à accomplir ta carrière. Aujourd'hui, je ne suis plus dans cette optique, je veux simplement prendre du plaisir sur le terrain. Si on doit se partager la tâche avec Olivier Custodio, ou si c'est mieux pour l'équipe qu'il les prenne tous, il n'y a aucun problème. J'ai beaucoup de respect pour lui, c'est le capitaine. Et lui aussi est comme ça! Il y aura des matches où je le sentirai, des matches où il le sentira. Ce que je peux vous assurer, c'est que quoi qu'on fasse lui et moi, ce sera pour le bien de l'équipe, sans ego.
On découvre Gaoussou Diakité depuis cet été. Comment évaluez-vous son potentiel?
J'ai vu pas mal de jeunes joueurs monter en pro et celui qui m'a le plus impressionné, qui était un crack, c'était le petit Elye Wahi. Malheureusement aujourd'hui, c'est un petit peu plus compliqué pour lui, mais je pense qu'avec le travail et le fait de comprendre certaines choses, ça va venir pour lui. «Diaki», il est de cette trempe-là. J'ai rarement vu des joueurs aussi doués avec le ballon, aussi déroutants. Il a quelque chose que peu de joueurs ont, il est très créatif. Avec lui, il faut toujours être connecté, il faut toujours être en mouvement, parce qu'il peut penser à quelque chose que tu n'auras même pas imaginé.
Il est parfois déroutant dans tous les sens du terme...
«Diaki», il faut l'accompagner, il faut savoir lui parler. Il ne faut pas lui crier dessus, parce que plus vous allez le faire, plus il va se renfermer sur lui-même et faire l'inverse de ce que vous allez lui dire. C'est comme ça que je le perçois. Il faut toujours rester positif avec lui et l'aider à corriger ses imperfections, qui sont normales chez tout jeune joueur. Ce qu'il montre déjà à son âge, c'est très fort. Et il va progresser dans ce qui lui fait défaut aujourd'hui, comme le bon moment pour lâcher son ballon, jouer en deux touches, faire la passe dans le bon timing. Mais il commence à comprendre et on voit qu'il essaie de lâcher le ballon un peu plus vite. Mais c'est son jeu aussi, il ne faut surtout pas le dénaturer, parce que sinon il deviendra un joueur lambda et ce n'est pas ce qu'il doit devenir! Surtout pas! Il faut qu'il garde son côté fou, créatif, dribbleur, tout en se disant qu'à un moment donné, il faut jouer plus simple.
Il peut finir dans un top club?
Il a toutes les qualités pour. Et après, il y aura tout ce qu'on va lui demander dans les grands clubs, à savoir travailler pour l'équipe. Il le fera, parce qu'il a le coffre pour. On va l'accompagner, mais c'est à lui de jouer.
Vous avez encore des contacts avec d'anciens coéquipiers? Ou le foot est trop individualiste pour ça?
Je suis toujours très bien entendu avec beaucoup de joueurs, c'est rare que j'aie eu des conflits. Mais j'ai des affinités particulières avec certains joueurs, oui, comme Loïs Diony, avec qui je suis resté en très bon contact. Jordan Ferri, Andy Delort à Montpellier, aussi. Je pourrais en citer plein, mais en fait, ce n'est pas parce que vous ne parlez pas régulièrement que vous n'êtes pas proches. Par exemple, Téji Savanier et Gaëtan Laborde, on ne se parle pas tous les jours, mais j'ai une énorme estime pour eux, si on se revoit, ce sera exactement comme quand on s'est quittés. Je peux parler aussi de Moussa Niakhaté, que j'ai connu à Metz et qui est aujourd'hui à Lyon, un super mec.
Le foot, ça a toujours été une évidence, depuis tout petit?
Oui. Depuis le début.
Vos premiers modèles, c'est qui?
Deco, du FC Barcelone. Je voulais jouer comme lui. Et puis Paul Scholes...
Non...
Mais pas pour ce que les gens disent et ce à quoi vous pensez (rires)! Pour la façon de jouer. Et Zinedine Zidane, bien sûr. On était tous fans de lui en France quand on était jeune. Ces trois joueurs me fascinaient. Mais après, il faut se faire sa propre carrière et sa propre image. J'ai eu la chance d'avoir des éducateurs magnifiques, qui m'ont inculqué les bases du football dès mes 8 ou 9 ans. Je ne les remercierai jamais assez.
Ils vous ont appris quoi à cette âge-là?
La gagne. La discipline. L'envie de réussir. Et puis, bien sûr, mes parents, qui m'amenaient à l'entraînement, qui venaient me chercher tout le temps. Ils ont une immense part de responsabilité dans ma réussite et je ne l'oublierai jamais. Et aujourd'hui, en tant qu'homme, c'est ma femme et mon petit. J'ai compris aujourd'hui qu'il y a le foot, mais aussi une vie à côté. Il ne faut pas confondre les deux.
Ca veut dire quoi?
J'ai la chance de faire ce métier, mais des fois, tu n'es pas content après un match ou même un entraînement raté. Mais quand tu rentres à la maison et que tu vois ton petit ou ta femme, tu comprends que tu ne peux pas ramener ta frustration. Avant, après un entraînement, je pouvais tirer la gueule une demi-journée à maison... C'était stupide. Aujourd'hui, j'arrive prendre du recul. Quand je rentre à la maison, je suis une personne normale. Enfin je crois (rires). On parlait des amis, j'en ai aussi en dehors du foot et c'est important. Ils peuvent me dire si je déconne ou si je ne donne pas une bonne image et j'aime ça.
Vous avez déjà une idée pour l'après-carrière?
Deux ou trois, forcément... J'aimerais rester dans le foot, mais pas comme coach.
Ah non?
Peut-être que ça changera, mais je ne crois pas.
A cause du caractère?
Non, pas forcément. Plus par rapport à la gestion des émotions. Etre entraîneur, c'est faire des choix, dire non, être dur. Et pour moi, ce serait difficile de dire à un jeune d'aller en tribunes ou avec la réserve. Je serais trop dans le sentimental. Et aujourd'hui pour être coach, il faut laisser les sentiments de côté.
Je ne pensais pas qu'on terminerait cette interview comme ça!
Et pourtant... Sur un terrain, je veux gagner, je suis dur. Mais je suis une personne totalement différente à l'extérieur et il faut vraiment me connaître pour le savoir. Je suis quelqu'un de bon, j'aime faire plaisir aux gens. Je suis généreux dans la vie de tous les jours, peut-être même un peu trop!
Donc entraîneur, c'est mort?
Je pense, oui. Mais pourquoi pas dans l'encadrement, dans la cellule de recrutement, dans la direction sportive... Quelque chose comme ça me conviendrait mieux pour amener ma patte et ma vision, je pense. Mais pour l'instant, je suis encore à fond sur le terrain, avec mon caractère (rires).
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
|---|---|---|---|---|---|
1 | 13 | 12 | 31 | ||
2 | 14 | 6 | 25 | ||
3 | 13 | 6 | 22 | ||
4 | 12 | 9 | 21 | ||
5 | 14 | 6 | 20 | ||
6 | 13 | 3 | 19 | ||
7 | 12 | 0 | 19 | ||
8 | 13 | 4 | 16 | ||
9 | 13 | -6 | 16 | ||
10 | 14 | -7 | 14 | ||
11 | 13 | -9 | 13 | ||
12 | 14 | -24 | 6 |