«On a roillé contre la porte»
Le périple de l'humoriste Bouillon et de ses amis pour arriver à Stockholm

Bouillon est bien arrivé à Stockholm! Accompagné de plusieurs amis, le charismatique humoriste du Jorat vaudois a rallié la capitale suédoise après un périple dont lui seul a le secret. En ayant failli casser une innocente porte au passage.
Publié: 15:38 heures
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Dernière mise à jour: 18:13 heures
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Bouillon, tout à droite, et ses potes sont bien arrivés à Stockholm.
Photo: DR
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Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

Voyager avec Bouillon (et même passer une heure avec lui), c'est toujours une aventure. L'intrépide humoriste du Jorat vaudois, fondateur du FC Thierrens voilà un peu plus de cinquante ans, n'a peur de rien et surtout pas de faire des kilomètres, que ce soit en voiture, à pied, à vélo, en bateau ou à skis. Parmi ses exploits les plus retentissants, celui d'avoir amené sa Deux-Chevaux sur la Place Rouge de Moscou en 1970, en pleine guerre froide donc, figure en bonne place. Mais il en existe des dizaines d'autres, de ces exploits racontés et re-racontés, et qui tiennent désormais pour certains de la mythologie du Pays de Vaud.

«Il joue encore Zlatan?»

Grand fan de l'équipe nationale suisse, Denis Meylan, le vrai nom de l'artiste, n'est pas du genre à se glisser dans les voyages officiels organisés par les tour-opérateurs. Mais alors vraiment pas. Les matches à Paris, Rome ou Berlin ne lui disent rien: le Joratois veut de l'aventure, de la vraie. «Je préfère les déplacements à Tbilissi, Chisinau ou aux Îles Féroé, c'est plus sympa à organiser», explique le Vaudois, lequel en est à son quinzième voyage pour suivre la Nati. Parmi ses meilleurs souvenirs, la Géorgie et les Féroé donc, mais aussi l'Azerbaïdjan et un voyage épique à Bakou.

«C'était en 96, Murat Yakin avait raté un penalty. C'était qui déjà le coach, celui avec la moustache?» Raté pour une fois: il s'agissait de Rolf Fringer. Mais la mémoire de Bouillon ne le trahit (presque) jamais, lui qui s'amuse toujours à cultiver son image de «bon type de l'arrière-pays». «Il joue encore Zlatan?», fait-il mine de demander à Gilbert Carrard, président de l'Association cantonale vaudoise de football, croisé au hasard sur les rives de la capitale suédoise. Il faut dire que les rencontres fortuites entre fans de la Nati sont nombreuses, puisqu'elles et ils sont 1800 à avoir fait le voyage.

Stockholm, la ville aux quatorze îles

Ce vendredi après-midi, quelques heures avant le coup d'envoi du match entre la Suède et la Suisse, Blick retrouve en effet Bouillon à la sortie d'un bateau qui l'a transporté avec ses amis trois heures durant à la découverte de Stockholm et de ses canaux et ses 59 ponts, qui ont valu à la capitale le surnom (un peu trop flatteur) de «Venise du nord».

L'eau est d'ailleurs partout à Stockholm, puisque la ville est composée de quatorze îles. Mais pas question d'en rajouter dans le verre à l'heure de l'apéro au Grand Hôtel, juste en face du port. «Chablis pour tout le monde, en hommage à Guy Roux», tonne l'artiste, avant de poser sa carcasse de sportif sur un confortable canapé de l'hôtel.

«Le premier buteur de l'histoire du FC Thierrens» est là

Si Bouillon et ses amis apprécient le luxe des cinq étoiles le temps d'une bouteille de blanc, il n'en va pas de même pour leurs nuits. «C'est toujours une aventure. Il nous trouve de ces cahutes...», sourit Alfred «Freddy» Jaccaud, tout heureux d'accompagner son camarade à travers ce voyage dans le Nord de l'Europe, tout comme Gilbert Dizerens, auréolé de son titre (éternel) de «premier buteur de l'histoire du FC Thierrens», en 1971. René Crisinel, président d'honneur du club joratois, est lui aussi fidèle au poste, tout comme Michel Purro, acteur emblématique de la Revue du FCT. Bref, du beau monde pour ce voyage qui sort des sentiers battus, et l'expression n'est pour une fois pas galvaudée.

«Les villes, ça ne me dit plus rien. Je préfère largement les périples en pleine nature», complète Bouillon, qui se réjouit à chaque fois des tirages au sort pour découvrir de nouvelles destinations. «La Slovénie, on y est déjà allé deux fois. Le Kosovo, ça aurait été sympa, mais c'est en novembre... On a donc opté pour la Suède, mais pas juste l'aller-retour, hein, on prend le temps de visiter, sinon ça sert à rien», continue l'artiste, qui a imaginé un voyage fort sympathique pour ses copains.

Le Danemark d'est en ouest, puis du sud au nord

«On est arrivés samedi à Copenhague. On a passé une nuit là-bas, ce qui était une erreur avec le recul, puis on est partis en bagnole de location vers le Jutland». Odense, Kolding, Esbjerg: le Danemark est traversé dans la largeur par les cinq amis, impressionnés par la côte ouest du pays. Ils sont ensuite montés tout au nord, à Fredrikshaven, d'où ils ont pris un ferry pour traverser le bras de mer jusqu'à Göteborg et poser donc le pied sur le sol suédois pour la première fois. De là, ils ont rallié Stockholm la veille du match et, ce week-end, ils descendront vers Malmö, tout près de Copenhague où les attend l'avion du retour.

Bouillon, René Crisinel, Gilbert Dizerens, Michel Purro et Freddy Jaccaud: une équipe qui gagne!
Photo: DR

«On dort dans des chalets, c'est sympa, on est en pleine nature, dans la forêt ou au bord des lacs. Mais maintenant, la nouvelle mode, c'est qu'il n'y ait personne, tout se fait via des codes...», se lamente Bouillon, qui préfère largement le contact humain à celui des boîtiers. «Dans un premier chalet, on a tapé le code, mais la porte ne s'ouvrait pas. On a fini par comprendre qu'il n'était valable que depuis 16h, on a attendu dehors jusqu'à ce que soit bon.» 

Le pauvre locataire du 67 a failli voir sa porte être défoncée

La deuxième fois a failli tourner au drame. «On avait fait le bon code, mais la porte ne s'ouvrait pas. On a commencé à roiller dessus, jusqu'à ce qu'un de nous se recule un peu et remarque qu'on n'était pas au numéro 92, mais au 67. Celle-là, on pourra la raconter en rentrant.» Et d'autres aussi, bien sûr, le quintet étant friand des anecdotes narrées par l'infatigable GO du groupe, dont l'accent, la carrure et la grosse voix le rendent incontournables dès son entrée dans chaque établissement public. Le charisme ne s'achète pas, mais s'il se vendait, Bouillon serait milliardaire.

Un road trip aux Etats-Unis l'été prochain?

Le prochain voyage n'est lui pas encore agendé. Il faudra déjà se remettre de celui-ci avant de penser à la suite et, pourquoi pas, envisager de s'envoler pour un road-trip aux Etats-Unis l'été prochain. «Il faut déjà qu'ils se qualifient, ne parlons pas trop vite», tempère Freddy Jaccaud, lequel, expérience faite, n'est pas un grand fan des Etats-Unis. Pour le convaincre, il faudra sans doute que «Boubouille» organise un nouveau périple en voiture à travers des paysages magnifiques. Mais si d'aventure la Suisse jouait à New York, aucune chance qu'il soit motivé! Ce que Bouillon et ses amis cherchent, c'est l'aventure et l'authentique, pas les cinq étoiles de Manhattan. 

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