Heureux, Murat Yakin! «Il y a beaucoup de positif ce soir, bien sûr. On a posé la première pierre», s'est réjoui le sélectionneur de la Nati après la convaincante victoire 3-0 face à la Slovénie au Parc Saint-Jacques. Interrogé sur la marge de progression de son équipe, le sélectionneur a souri. «Le simple fait que je doive chercher est bon signe, non?» Après un instant de réflexion, il s'est arrêté sur les deuxièmes périodes plus poussives de son équipe, que ce soit face au Kosovo (4-0) ou ce lundi contre les Slovènes. Il est vrai qu'au fond, la Suisse n'a gagné que deux mi-temps sur les quatre qu'elle a disputées pendant ce rassemblement...
La Slovénie n'est pas sortie de son camp
«Mais en y réfléchissant de plus près, je suis quand même satisfait de nos deuxièmes périodes. C'est vrai, tant face au Kosovo que ce soir on n'a pas marqué après la pause. Mais on a bien géré les deux fois. Ce soir, la Slovénie n'est pas sortie de son camp, même en deuxième période. Je crois que c'est la preuve que nous sommes respectés. Et pas seulement depuis l'Euro», a analysé Murat Yakin.
Le sélectionneur de la Nati le sait cependant très bien: rien n'est fait sur la route de la Coupe du monde aux Etats-Unis, au Mexique et au Canada. «Le Kosovo a battu la Suède et a montré une réaction après la défaite chez nous. Nous avons analysé nos adversaires en détail et nous avons vu que le Kosovo s'était bien développé ces dernières années. Ils ont été vexés par notre victoire 4-0 et chez eux, ils ont bien réagi contre la Suède. Cela montre aussi que nous avons bien travaillé contre eux, que nous ne les avons pas laissé développer leur jeu», a expliqué Murat Yakin, lequel constate, comme tout le monde, que la Suisse compte cinq points d'avance sur ses deux prochains adversaires, la Suède et la Slovénie, en octobre.
Pas d'excès de confiance
«Oui, mais nous avons joué deux fois à la maison. Les deux prochaines rencontres, à l'extérieur, seront très dures», a prévenu le sélectionneur, qui ne veut surtout pas tomber dans la facilité. «Le principal, c'est que j'espère que tout le monde sera fit et en forme pour les prochains matches.»
Si, d'habitude, il aime bien réserver des surprises à ses joueurs et aux suiveurs de l'équipe de Suisse, Murat Yakin a cette fois aligné deux fois le même onze, celui qui était attendu qui plus est. Le sélectionneur ferait-il dans le conservatisme désormais? «Il y avait peu d'arguments pour changer l'équipe entre les deux matches. Bien sûr qu'il faut la concurrence positive, mais nous avons vu lors de ces deux matches que l'équipe avait du vécu et des automatismes. Nous pouvons être dominants. Surtout, j'estime que ces deux victoires montrent que nous avons bien travaillé en mars au Portugal et en juin aux Etats-Unis. Nous avons travaillé tactiquement, nous avons progressé.»
La Suisse entre dans l'histoire
Et cela s'est vu sur le terrain, avec une statistique épatante: jamais, dans son histoire, la Suisse n'avait marqué trois buts lors de cinq matches consécutifs. Après avoir battu le Luxembourg (3-1), le Mexique (4-2), les Etats-Unis (4-0), le Kosovo (4-0) et la Slovénie (3-0), la Nati est donc entrée dans l'histoire. Est-elle capable de marquer trois fois en octobre à Stockholm? Murat Yakin et les supporters n'en demanderont sans doute pas tant...