Malgré sa campagne pour l'heure très décevante dans cette Ligue des Nations (deux nuls face à l'Islande, deux revers contre la France, une défaite en Norvège), la Suisse peut toujours espérer terminer deuxième de son groupe! Pour cela, il faudra battre la Norvège par deux buts d'écart ce mardi à Tourbillon (20h) et compter sur les Bleues, qui joueront en Islande.
Les Suissesses doivent ce miracle mathématique au carton plein des Françaises, lesquelles sont plus qu'impressionnantes dans cette campagne. Le sélectionneur Laurent Bonadei a pris des décisions fortes en écartant des stars vieillissantes et plus trop motivées comme Wendie Renard et Eugénie Le Sommer et en les remplaçant par des jeunes ayant faim. Un peu à l'image de ce que fait Luis Enrique avec le PSG, le sélectionneur des Bleues préfère des joueuses qui courent que d'autres qui se regardent jouer et se reposent sur leur statut. Cette métamorphose est payante et, vendredi à Nancy, la France a livré un récital face à la Suisse, tout en mouvement et en technique. Le spectacle a été total et l'addition aurait pu être bien plus lourde que ce 4-0 final.
La Nati doit battre la Norvège par deux buts d'écart
La Suisse, désormais, espère que les Bleues maintiendront ce niveau mardi en Islande, car une victoire française signifierait que la Nati aura une vraie chance de terminer deuxième de son groupe. La situation est la suivante: France (15 points), Norvège (5 points), Islande (4 points), Suisse (2 points). Et vu que le classement se fait à la confrontation directe, la Suisse, battue 2-1 à Stavanger, passera devant la Norvège en cas de victoire par deux buts d'écart. En cas de nul entre l'Islande et la France, tout ce petit monde se trouverait à cinq points et les calculs deviendraient alors savants, une triple confrontation directe étant alors au programme. A ce petit jeu, la Suisse compterait alors cinq points, l'Islande quatre et la Norvège cinq. La dernière place, synonyme de relégation directe, serait alors au moins évitée.
Laurent Bonadei: «On veut gagner mardi en Islande»
Reste une question: la France jouera-t-elle le jeu à fond mardi? La réponse est oui. Déjà, parce que les Françaises sont extrêmement professionnelles, elles qui ont envoyé une émissaire à Reykjavik en début d'année pour superviser la rencontre entre l'Islande et la Suisse. Rien n'est laissé au hasard et le discours de Laurent Bonadei est sans équivoque. «On a le respect de la compétition et de nos adversaires. On veut gagner mardi en Islande, il n'y a aucun doute. Même si on est déjà qualifiés dans ce groupe, on veut tout gagner et on l'a prouvé vendredi face à la Suisse. En Islande, ce sera un match compliqué, on le sait, mais on veut s'imposer», répond le sélectionneur français à la question de Blick. Même mentalité chez sa défenseur Elisa De Almeida, auteure d'un but fantastique contre la Suisse: «On veut gagner nos six matches, c'est tout.»
Plus de 800 passes bleues
Vendredi, face à la Nati, la France a réussi plus de 800 passes, pour une possession de balle de 71%. Des chiffres faramineux, qui montrent l'ampleur de la domination de la fantastique Sakina Karchaoui et de ses coéquipières. «On a eu le ballon, c'est vrai, et c'est ce qu'on voulait, mais je suis aussi très content de la façon dont on a défendu. Cette équipe de Suisse a des capacités en contre-attaque et on a su l'empêcher de se montrer dangereuse», analysait encore Laurent Bonadei, peut-être un peu trop poli avec la Nati.
Pense-t-il vraiment que cette équipe de Suisse a un coup à jouer à l'Euro? Il assure que oui. «C'est une équipe très jeune, qui avait 24 ans de moyenne d'âge ce soir. C'est une équipe qui se construit, avec des joueuses intéressantes comme Smilla Vallotto ou Sydney Schertenleib. Je vois de belles complémentarités dans cette équipe, qui peut avoir un avenir positif. Ce soir, elle a perdu lourdement, c'est vrai, et ça fait partie de l'apprentissage», estime Laurent Bonadei.