L’accueil est chaleureux. Et il est plus qu’approprié. Lorsque Lia Wälti arrive au camp de l’équipe nationale ce mardi, ses coéquipières et le staff lui réservent une haie d’honneur devant l’hôtel de Saillon (VS) pour rendre hommage à leur capitaine. La joueuse de l’Emmental a été la quatrième Suissesse à remporter la Ligue des champions avec Arsenal samedi dernier.
«C’était un moment incroyable dont on se souviendra à jamais», a-t-elle déclaré. Grâce aux nombreux messages de félicitations qu’elle a reçus, elle a pu se rendre compte du nombre de personnes qui avaient suivi sa carrière ces dernières années et de l’émotion que ce succès avait également suscitée chez eux. «Chaque message était particulier, chaque larme versée aussi», confie-t-elle.
Une longue attente
Lia Wälti nie avoir déjà rêvé de cela lorsqu’elle était enfant, «car à mon époque, ce n’était pas possible». Si les filles d’aujourd’hui ont ce rêve, c’est parce que le football féminin est devenu visible. Chez Lia Wälti, cette perspective n’est apparue qu’au cours des dernières années. Au début de sa carrière à l’étranger, elle a manqué de peu de se qualifier pour la finale avec Potsdam en 2014. «Cela m’a fait très mal», admet-elle.
Une bonne dizaine d’années plus tard, elle a finalement atteint son grand objectif. Elle a fêté ce grand moment pendant trois jours. «Bien que je ne sois pas une fêtarde, je n’ai dormi que trois heures», explique la joueuse qui a profité de ce moment. «On ne sait jamais si l’on vivra encore une fois quelque chose de ce genre», lance-t-elle. Son père et sa sœur se sont rendus auprès d’elle, à Lisbonne.
Le retour à Londres s’est fait dès le lendemain. Dans la capitale britannique, l’équipe a d’abord fait la fête en interne avant de débarquer à l’Emirates Stadium avec des milliers de fans. «C’était la cerise sur le gâteau et un moment indescriptible dont nous n’aurions pas pu rêver sous cette forme il y a des années.» Les moments de bonheur avec Leah Williamson et Kim Little, ses meilleures amies à Arsenal, étaient particulièrement chargés d’émotion. «Elles sont parmi les plus anciennes du club et se sont battues pendant des années pour obtenir des changements. Elles ont travaillé dur pour atteindre cet objectif», explique Lia Wälti.
Une deuxième partie de saison difficile sur le plan personnel
Elle aussi est présente à Arsenal depuis sept ans déjà, mais ces dernières semaines, elle n’a joué qu’un rôle secondaire sur le plan sportif. Les séquelles de l’abcès qu’elle s’est fait enlever en novembre lui donnent encore du fil à retordre ce printemps. Physiquement, elle n’est plus parvenue à atteindre son niveau de performance maximal, alors que son équipe se portait bien en son absence. En finale, elle n’est pas entrée en jeu, ce qui n’a pas entamé sa joie. «C’est mon club, pour lequel je joue depuis des années et dans lequel je m’entraîne tous les jours. J’assume mon rôle», assure la Suissesse.
Sa faim n’est toutefois pas apaisée malgré le titre le plus important du football en club, bien au contraire. «Ce n’est pas encore fini. Gagner la Ligue des champions donne envie d’aller plus loin. Cet événement, ces émotions, la nervosité pendant toute la semaine, tout cela, on veut le revivre.» Elle possède encore un contrat avec Arsenal jusqu’en 2026. En championnat, le club espère aussi briser la domination de Chelsea dès la saison prochaine.
À 32 ans, Lia Wälti est à l’apogée de sa carrière. Avec ce camp de l’équipe nationale, un prochain temps fort se profile. Dans cinq semaines, elle sera capitaine de l’équipe nationale contre la Norvège lors de l’Euro 2025 en Suisse. «Les deux prochains mois seront encore une fois très spéciaux. Car nous voulons aussi allumer une flamme avec la Nati.» La championne y est déjà parvenue avec Arsenal.