Certes, le match de mardi face au Pays de Galles se disputera à 12h, un horaire inhabituel, et se déroulera dans un stade vide, dans un pays neutre, en Andalousie. Mais que personne ne s'y trompe: cette rencontre, la deuxième de Rafel Navarro à la tête de la Nati, revêt déjà une certaine importance après la défaite de vendredi contre la Belgique (1-2). Et les Suissesses veulent la gagner.
Viola Calligaris est venue le dire avec conviction ce lundi, à quelques heures du coup d'envoi. «Oui, nous voulons gagner demain. Nous avons travaillé dur ces huit jours à Jerez de la Frontera et avons assimilé beaucoup de principes, et le processus est important. On veut progresser en tant qu'équipe et nous croyons beaucoup à ce que nous faisons avec Rafel Navarro. Mais c'est important de valider cette progression par une victoire, on en est toutes conscientes», a assuré la défenseure de la Nati, qui sait que les critiques peuvent aller très vite, y compris après l'euphorie de l'Euro.
Une défaite mardi ne serait pas une bonne idée
Depuis, l'ASF a choisi de remplacer Pia Sundhage par Rafel Navarro et la Suédoise s'en est allée sur deux succès en octobre (face au Canada et en Ecosse). Si le Catalan venait à perdre ses deux premiers matches, l'opinion publique, si cruelle, ne manquerait pas de le relever.
Rafel Navarro, lui, reste tranquille à ce sujet, mais a délivré un message clair à ses joueuses. «Je vais leur dire la même chose que pour le premier match: il faut gagner. Oui, il y a eu des bonnes choses, des très bonnes choses même, mais le résultat n'était pas bon. Nous écrivons un nouveau chapitre, avec une nouvelle manière de jouer, mais nous devons progresser dans tous les domaines», a expliqué le sélectionneur, qui sort de plusieurs jours extrêmement compliqués.
Le père de Rafel Navarro est décédé vendredi
«Mon père est décédé vendredi. Je suis parti dans la foulée du match et je suis revenu ce lundi», a-t-il expliqué avec une émotion bien légitime. «Il était malade depuis longtemps et ce ne sont pas des moments faciles.» Le fait que ce décès coïncide avec sa première semaine en tant que sélectionneur de la Nati est venu aborder un mix d'émotions qu'il faudra digérer à tête reposée dès mercredi lorsqu'il rentrera chez lui. Son père est décédé vendredi peu avant le match face à la Belgique, mais il n'en a été informé qu'au coup de sifflet final.
S'il a raté les entraînements de samedi et de dimanche, le sélectionneur a eu droit à des retours très précis de la part du préparateur athlétique Norbert Callau. «Samedi, c'était un entraînement de lendemain de match, le rôle d'un entraîneur principal est moins important. Il a parfaitement animé la séance de dimanche, même si ce n'était pas facile pour lui, car il s'agissait de sa première semaine avec l'équipe pour lui aussi. On a quand même pu bien travailler.»
Les joueuses et le staff ont également visionné des vidéos de la défaite face à la Belgique et les points à améliorer ont été clairement identifiés. «Le fait que des circuits de passe aient déjà pu être mis en pratique après seulement quatre séances d'entraînement prouve déjà que cette équipe a des qualités. Maintenant, nous devons progresser non seulement dans la conservation du ballon, mais aussi dans le fait d'aller plus vite de l’avant et de mieux finir les actions», enchaîne Rafel Navarro
Défensivement, il faudra aussi serrer la vis, à l'image du deuxième but inscrit par les Belges, une réussite sur laquelle la défense suisse a été trop passive, Viola Calligaris en tête. La défenseure de la Juventus l'admet d'ailleurs sans problème. «Même si on a envie de jouer avec le ballon, il est important d’être vraiment focalisées sur le travail défensif pendant 90 minutes. On doit être attentives, être plus compactes, plus proches», explique-t-elle.
Du changement dans le onze de départ
Si la Nati veut absolument gagner face au Pays de Galles mardi à midi, Rafel Navarro a également envie de concerner le plus de joueuses possible. «Il y aura des changements dans le onze, oui. Une partie du processus se passe à l'entraînement et c'est important de voir qui progresse et comment. Mais les matches sont également importants. Donc oui, il y aura du changement demain.»
Lia Wälti conserve le brassard
Une chose qui ne change pas: Lia Wälti va conserver son brassard de capitaine, comme l'a confirmé son coach devant la presse ce lundi. Et, bonne nouvelle, la Bernoise est prête à jouer, elle qui a manqué le premier match pour cause de soucis musculaires. «Elle sera sur la feuille de match, elle est apte.»