Le Kosovo vendredi, la Slovénie lundi
La Nati et Murat Yakin ont quatre jours pour créer l'euphorie

Le Kosovo vendredi, la Slovénie lundi: les quatre prochains jours seront déjà décisifs pour l'équipe de Suisse. La qualification pour la Coupe du monde ne peut pas se gagner cette semaine, mais elle peut largement se perdre.
Publié: 17:22 heures
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Dernière mise à jour: 17:35 heures
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L'Amérique, c'est par là!
Photo: TOTO MARTI
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Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

Parmi les nombreuses choses qu'a réussi Murat Yakin depuis sa reprise en main de l'équipe nationale au sortir de l'Euro 2021 figure sans conteste le changement de génération. L'opinion publique est systématiquement bien trop sévère avec le sélectionneur national et n'arrive même plus à reconnaître ses mérites, alors même que voilà quatorze mois à peine, il menait l'équipe de Suisse en quarts de finale de l'Euro, et à un tir au but du dernier carré.

Pourtant, Murat Yakin a réussi à laisser de la place -et des responsabilités- à des joueurs comme Dan Ndoye et Ruben Vargas, tout en laissant les cadres -Ricardo Rodriguez, Granit Xhaka, Remo Freuler, Manuel Akanji- bien accrochés. Cette transition ne va pas de soi dans tous les pays du monde, y compris parmi les plus grandes nations du jeu, et l'Allemagne comme l'Italie sont en train de payer pour l'apprendre.

Murat Yakin sait se remettre en question

La Suisse, elle, continue son chemin et, osons-le mot quitte à fâcher les détracteurs de Murat Yakin, sa progression. Beaucoup de monde, à l'heure de juger le sélectionneur, fait de l'Euro 2024 une parenthèse enchantée, et rien de plus, ce qui est profondément injuste. Les bons résultats -et les bonnes performances- du tournoi allemand ne sont pas arrivés par miracle, ils ont été réfléchis et préparés, dans le sillage d'une remise en question opérée par le sélectionneur en début d'année.

Murat Yakin face à son groupe.
Photo: TOTO MARTI

Il y avait été forcé, du fait des qualifications compliquées pour l'Euro, mais il l'avait fait et il faut reconnaître à Murat Yakin une certaine facilité pour la remise en question, bien loin des certitudes faisandées d'un Ottmar Hitzfeld venu à l'ASF pour prendre son chèque mensuel plus qu'autre chose.

De la flexibilité ou un manque de rigueur?

Avec Murat Yakin, la Suisse a une idée de jeu, même si elle ne plaît pas à tout le monde, et que sa tendance à la flexibilité cache, pour beaucoup, un manque d'anticipation et de rigueur.

Sa gestion de l'année en cours prouve cependant que sa vision dépasse largement le court terme. Après avoir débuté en mars par un stage où les essais ont été nombreux (Stefan Gartenmann, Lucas Blondel, Isaac Schmidt), il a enchaîné avec une tournée américaine où il n'était plus question d'opérer un casting, mais bien de monter en puissance en vue de l'automne et de jouer la gagne, ce qui a été fait en battant le Mexique (4-2) et les Etats-Unis (4-0), deux résultats qu'il ne faut pas sous-estimer au vu du contexte. Le but était d'être prêt pour ce rassemblement de septembre, avec le plus de certitudes possible malgré le manque de matches officiels et donc de repères.

Breel Embolo et la Nati avaient été convaincants dans la chaleur de Salt Lake City en juin.
Photo: keystone-sda.ch

Alors, certes, il ne fait pas tout juste, il se plante parfois, et il arrive que ses idées, comme celle de se rendre cette semaine en Forêt Noire, se révèlent contre-productives. Et il serait mensonger de prétendre que la campagne de Ligue des Nations 2024 a été satisfaisante. Mais d'une manière ou d'une autre, Murat Yakin parvient toujours à ses fins, lui qui a pour l'heure rempli tous ses objectifs, de la Coupe du monde 2022 à l'Euro 2024. Le prochain grand défi est évident et imminent: amener son équipe au Mexique, aux Etats-Unis et au Canada d'ici dix mois.

Six points semblent indispensables

Pour ce faire, la Nati est déjà sous pression: si elle entend éviter des play-off forcément casse-gueule, avec potentiellement l'Italie et l'Allemagne en face (!), il faudra terminer en tête de ce groupe à quatre avec la Suède, la Slovénie et le Kosovo, son premier adversaire ce vendredi à Bâle, avant de recevoir les Slovènes lundi.

Quatre jours pour créer l'enthousiasme

Afin de faire la course en tête avant d'aller à Stockholm au troisième match, il n'y aura sans doute pas le choix: il faut impérativement commencer par six points d'ici à lundi. La qualification pour l'Amérique du Nord ne peut pas se gagner dans les quatre prochains jours, mais elle peut largement se perdre. Ces quatre jours sont en outre extrêmement importants pour créer l'euphorie autour de cette équipe et la porter vers l'Amérique. Année après année, encore plus avec Murat Yakin semble-t-il, le peuple suisse a besoin d'être convaincu par ce qu'il voit. Alors, aux joueurs de montrer dès ce soir, encore une fois, qu'ils méritent d'être aimés et soutenus.

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