La Nati M17 au Mondial qatari
Luigi Pisino: «L’humilité et l’ambition seront nos forces»

À quelques jours de la Coupe du monde M17 au Qatar, Luigi Pisino détaille la préparation de la Nati et l’état d’esprit de sa jeune équipe. Entre ambition mesurée et chaleur écrasante, le sélectionneur garde le cap.
Publié: 29.10.2025 à 12:02 heures
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Luigi Pisino dirige l'équipe de Suisse qui disputera la Coupe du monde M17 au Qatar.
Photo: SFV/ASF
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Bastien FellerJournaliste Blick

Les choses sérieuses débutent gentiment, mais sûrement pour l'équipe de Suisse M17 en vue de la Coupe du monde au Qatar (3-27 novembre). Le 4 novembre prochaine, la formation de Luigi Pisino entamera sa compétition en affrontant la Côte d'Ivoire. Suivront le 7 et le 10 la Corée du Sud et le Mexique.

Mais avant ça, un dernier test, ce mercredi face au Maroc (13h). Un adversaire de haut niveau. «Ce sera un super test face au champion d’Afrique», se réjouit le Genevois depuis Dubaï, où la Nati prépare son Mondial. Interview.

Luigi, comment se passent vos derniers jours de préparation?
Nous sommes dans de très bonnes conditions. Nous sommes arrivés dimanche soir et avons pu bien travailler. Nous avons enchaîné trois jours d’entraînement et il nous reste un dernier match test contre le Maroc, champion d’Afrique, ce qui sera un excellent test. Le but de ce stage, c’est aussi de s’adapter à la chaleur et à l’humidité qui sont évidemment très différentes de ce que nous connaissons en Suisse. Nous gérons bien cette adaptation et nous sommes impatients d’être au Qatar.

La liste définitive a été déposée auprès de la FIFA le 20 octobre. Quels critères ont guidé vos choix?
C’est un peu particulier, car nous n’avons droit qu’à 18 joueurs de champ plus trois gardiens, pour un tournoi qui peut être long. Il nous fallait donc les meilleurs joueurs du pays, mais aussi des profils capables de s’adapter. Avec un effectif restreint, on ne peut pas doubler chaque poste. On a donc privilégié des joueurs polyvalents, capables de répondre présents en cas de blessure ou de suspension.

Quelle importance a une Coupe du monde pour de si jeunes joueurs?
C’est une expérience unique. Nous avons les meilleurs éléments disponibles et, pour eux, c’est la dernière étape avant le haut niveau. C’est aussi une occasion rare de se mesurer aux meilleures nations. La génération 2009, celle qui a remporté le titre mondial, reste un modèle et une source d’inspiration, mais nous devons écrire notre propre histoire.

«L’humilité et l’ambition seront nos forces», estime Luigi Pisino.

Vous devez composer sans Nelson Savonnier (FC Sion) et Gabriel Morisoli (Parme), deux absents de dernières minutes importants.
Oui, ce sont deux pertes importantes. Savonnier était notre capitaine, et Morisoli a réalisé un excellent début de saison. Mais la force de ce groupe, c’est le collectif. Ce ne sont pas les individualités qui font la différence, mais la cohésion. Les joueurs présents s’entraînent bien et sont prêts à assumer leurs responsabilités.

Quels sont les objectifs que vous avez fixés pour ce tournoi?
Nous abordons cette Coupe du monde avec humilité, mais aussi avec ambition. Le premier objectif est de sortir des poules. Ce sera difficile, mais nous voulons le mériter sur le terrain. Nous avons défini ces objectifs ensemble, avec les joueurs. Ils étaient pleinement impliqués dans la démarche.

Le tournoi sera très médiatisé, suivi par de nombreux agents et scouts. Comment gérez-vous cette exposition?
Nous y sommes habitués. Lors de nos matches internationaux, les tribunes sont souvent pleines de recruteurs. Notre rôle, c’est de garder les joueurs concentrés sur l’essentiel. Les réseaux sociaux, les scouts, tout cela fait partie du décor, mais les garçons savent qu’ils doivent avant tout être performants avec leur club et leur équipe nationale.

Sur un plan plus global, que peut représenter cette Coupe du monde pour le football suisse?
Déjà, s’y qualifier est une réussite. Il faut être dans les onze meilleures nations européennes sur cinquante-cinq. Des pays comme l’Espagne, les Pays-Bas ou le Danemark ne sont pas là. Cela montre que la Suisse a fait du bon travail dans la formation. Maintenant, il sera intéressant de se confronter à d’autres styles de jeu, hors d’Europe, pour continuer à progresser.

Justement, que pouvez-vous nous dire de vos adversaires de la phase de groupes?
Ce sont trois profils très différents. La Côte d’Ivoire est une équipe athlétique, très forte individuellement. La Corée du Sud est extrêmement organisée, disciplinée, rapide et dynamique. Le Mexique, lui, possède une grande culture du jeu. Les quatre équipes me semblent d’un niveau similaire. La différence se fera sur les valeurs et l’esprit d’équipe. Aucune équipe ne réussit sans ça.

Le premier match, contre la Côte d’Ivoire, sera déterminant. Comment l’abordez-vous?
Le premier match est toujours crucial. Tout le monde veut bien commencer. Nous gardons quelques éléments de stratégie pour nous, mais le plus important, c’est la mentalité et la détermination. C’est là-dessus que nous voulons construire notre tournoi.

L'équipe de Suisse prépare son Mondial à Dubaï avant de s'envoler pour Doha en fin de semaine.

Le climat au Qatar sera très différent. Comment vous y préparez-vous? Allez-vous tirer profit de l'expérience des A en 2022?
Il fait actuellement 35 degrés, avec beaucoup d’humidité. Les stades ne seront pas climatisés comme lors du Mondial 2022. Nous avons discuté avec la fédération et des personnes qui ont vécu cette expérience. Nous savons que la différence de température entre l’extérieur et l’intérieur des hôtels peut atteindre vingt degrés. Tout est extrême, mais nous sommes prêts et bien préparés.

Certains de vos joueurs, comme Olivier Mambwa (Young Boys), Adrien Llukes ou Ethan Bruchez ont déjà goûté au plus haut niveau. Quelle est leur importance pour le groupe?
Olivier est un excellent exemple. Il a une forte personnalité, une mentalité exemplaire et beaucoup de maturité. C’est ce qui fait la différence entre un espoir et un joueur de haut niveau. Il inspire les autres. En Suisse, peu de jeunes jouent régulièrement en Super League, mais ce qui compte vraiment, c’est combien d’entre eux parviennent plus tard à influencer l’équipe nationale A.

Pour vous, personnellement, que représente ce tournoi?
C’est une grande opportunité, aussi, pour nous, le staff. Nous sommes très motivés et heureux d’y participer, mais nous devons rester concentrés sur la compétition. Ce n’est pas un événement mondain, c’est un tournoi, un vrai défi sportif. Toute notre énergie est tournée vers l’équipe et sa préparation. Nous voulons être performants.

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