«J'en ai fini avec ça»
Accusé d'être pro-Poutine, l'ancien propriétaire de Chelsea sort du silence

Resté silencieux pendant trois ans, l'ex-propriétaire de Chelsea Roman Abramovitch s'est enfin exprimé dans une interview. Le Russe, accusé d'être proche de Vladimir Poutine, ne pense pas revenir un jour dans le monde du football.
Publié: 11.06.2025 à 10:01 heures
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Dernière mise à jour: 03:30 heures
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Roman Abramovitch a acheté Chelsea en 2003 pour l'équivalent de 155 millions de francs suisses.
Photo: AFP
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Joël Hahn

Pendant trois ans, Roman Abramovitch est resté silencieux. Depuis que l’oligarque russe a été contraint de vendre son club de cœur, Chelsea, après l’attaque du Kremlin contre l’Ukraine, il s’est complètement retiré de la vie publique. Désormais, il parle.

Dans une interview exclusive accordée au «Daily Mail», Roman Abramovitch a rompu le silence en annonçant clairement qu’il ne reviendrait pas dans le football. Du moins pas en tant que propriétaire. Le milliardaire retiré explique qu’il aime toujours Chelsea, mais que son temps dans le club est terminé. «Peut-être qu’un jour, la situation se présentera où je pourrai assister à un match et faire mes adieux comme il se doit, mais pas plus», explique-t-il. «Je ne suis pas intéressé par un rôle dans un club de football, et encore moins par un rôle professionnel.»

Le Russe, qui a acheté Chelsea en 2003 pour 140 millions de livres (155 millions de francs) a permis aux Blues de vivre une période faste avec cinq titres de champion et deux Ligues des champions. Mais il a été sanctionné par le gouvernement britannique après le début de la guerre en Ukraine. On lui a reproché d’entretenir des liens étroits avec le chef du Kremlin Vladimir Poutine, ce qu’il a toujours nié.

Un homme entre deux fronts

En 2022, il était non seulement sous pression en tant que propriétaire de club mais il aurait aussi été victime d’une tentative d’empoisonnement. Selon des recherches menées par «The Wall Street Journal», «Der Spiegel» et la plateforme Bellingcat, Abramovitch présentait des symptômes après des négociations de paix à Kiev. Des rougeurs sont apparues sur son visage, tout comme des douleurs dans les yeux ou des problèmes de peau. «Je ne pouvais rien voir pendant des heures», aurait-il raconté, selon «The Guardian». Pour l’heure, l’enquête officielle n’est pa clôturée et de nombreuses questions restent en suspens.

En parallèle, un nouveau livre de Nick Purewal intitulé «Sanctioned: The Inside Story of the Sale of Chelsea FC» dresse désormais le portrait du Russe, qui aurait été intensément impliqué dans les discussions de paix avec l’Ukraine, et ce, après les tentatives d’empoisonnement.

Le produit de la vente de Chelsea toujours bloqué

Dans l’interview qu’il a accordée, l’oligarque souligne qu’il n’a plus l’ambition de posséder un club. «J’en ai fini avec ça», lance-t-il. «Je pourrais peut-être aider des académies et des jeunes, donner de meilleures chances à des personnes issues de milieux difficiles», nuance-t-il toutefois. Il nie par ailleurs catégoriquement les allégations portées contre lui.

Le produit de la vente de Chelsea – pour une coquette somme de 2,5 milliards de livres (2,8 milliards de francs) – est toujours bloqué sur un compte britannique. Roman Abramovitch s’est engagé à reverser cet argent à des œuvres caritatives. Impossible toutefois de savoir quand cela se fera.

L’oligarque souhaite se montrer coopératif, comme il l’a souligné à plusieurs reprises. Mais il n’a visiblement plus confiance dans les systèmes politiques. Quant au football, le chapitre semble clos.

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