Il suffit de s’éloigner un tout petit peu du Geodis Park, d'à peine quelques pas, pour sentir la bonne odeur de l'Amérique profonde, celle des clichés, et entendre vrombir les bolides.
Nashville est la capitale mondiale de la country, et est justement reconnue comme telle, mais, dans le secteur du stade, c’est une autre musique qui réchauffe les coeurs des amateurs de décibels mécaniques et de tours de circuit ovale: le Nashville Fairgrounds Speedway se trouve juste en contrebas de l'enceinte de soccer, à cinq kilomètres du centre-ville, et cet anneau réserve régulièrement de belles émotions aux amateurs de sport automobile, nombreux dans le coin.
Si certains joueurs de la Nati, parfois friands de belles bagnoles, trouvent le temps de penser à autre chose qu’au ballon rond l’espace de quelques minutes lundi ou mardi, alors les belles Dodge, Chevrolet et Ford leur tendent les bras.
Les fans de la Nati, eux, sont attendus au nombre de 81 au Geodis Park, en haut du talus, ce mardi à 19h, et ils devraient être tout de même un peu plus nombreux devant leur télévision de Genève à Saint-Gall malgré l’heure tardive de la rencontre en Suisse (2h mercredi matin). L’horaire est inhabituel, et la Fédération américaine, qui invite gracieusement la Nati et paie quasiment l’intégralité de son séjour, n’a pas poussé l’hospitalité jusqu’à jouer à une heure «buvable» (ou même «mangeable») pour les fans suisses, ce qui se comprend. Le choc face au Mexique s’est joué à 14h, heure locale, un samedi, ce qui ne représentait donc qu’un problème de chaleur et de coup de soleil sur le pif, mais les Américains n’allaient tout de même pas jouer à un autre horaire qu’en prime-time, surtout un mardi, pour faire plaisir à Hans-Ueli, Birgit, Giacomo et Sandrine, quelque part en Suisse, désolé pour le choix aléatoire des prénoms.
Un violent orage lundi en fin de matinée
La Nati va donc jouer à 19h le mardi, pour elle, et il fera à coup sûr bien moins chaud qu’à Salt Lake City, où la température, bien qu'élevée, était tout de même déjà supportable, soyons honnête. Nashville dispose cependant d’un autre climat, et la délégation suisse a même eu droit à une (petite) tempête lundi à 11h, avec une pluie violente tombant sur la ville pendant deux bonnes heures, de quoi faire regretter l’Utah et son ciel sans nuage. L’orage est cependant vite passé et un rayon de soleil était même présent pour accueillir en milieu d'après-midi la Nati au Geodis Park, ce stade 100% «soccer», où joue le Nashville SC. Les Suisses ont donc été plus chanceux que les Américains, lesquels ont dû repousser leur entraînement matinal, tombé en plein pendant les trombes d'eau.
Le plus grand stade 100% soccer d'Amérique du nord
La Suisse a donc eu le beau temps, de justesse, et, contrairement à Salt Lake City, il n'y avait pas de risque que le terrain soit trop étroit. Autant le Rice-Eccles-Stadium sentait l’Amérique dans chacun de ses nombreux centimètres carrés avec sa structure sans aucune place couverte, autant ce stade du Tennessee ressemble à n’importe quelle enceinte européenne (et possède donc un toit), à la différence notable et bienvenue que les Américains n’oublient jamais de construire un parking de taille conséquente quand ils dessinent un nouveau stade. Ses 30'000 places en font le plus grand stade intégralement dévolu au soccer dans toute l'Amérique du Nord, et l'on n'inclut bien évidemment pas le Mexique dans ce découpage géographique.
Dominique Blanc a pris congé dans le restaurant de Roman Josi
Nashville et son centre ville ont eu le plaisir d'accueillir les 81 fans de la Nati, on l'a dit, et s'il en a pris à certains l'envie d'aller manger au «Twelve Thirty Club», ils auront eu la surprise d'y croiser, non pas l'un des patrons Justin Timberlake ou la star du hockey suisse Roman Josi, mais bien Murat Yakin et le staff de la Nati, lesquels y avaient invité lundi soir Dominique Blanc, le président de l'ASF. Une manière élégante de prendre congé du Vaudois pour son dernier voyage avec la Nati. Il ne lui reste désormais plus que l'Euro féminin pour vibrer.
Nashville et ses nombreux lieux dévolus à la country, au point d'être surnommée Music City, semble être une ville accueillante, où l’équipe nationale américaine pourrait se rendre de plus en plus régulièrement à l'avenir, dans ce stade pensé pour elle, et qui sera très bien garni mardi soir. A une année tout pile de sa Coupe du monde, la très jeune sélection américaine soigne sa cote de popularité et voudra réagir après sa très récente défaite face à la Turquie. Nashville n’en a d’ailleurs pas fini avec le football cet été, puisque trois matches de la Coupe du monde des clubs auront lieu ici-même, dont un du Boca Juniors de Lucas Blondel.