Dans les rues de Nottingham, le nom de Dan Ndoye n’est déjà plus inconnu. Depuis son arrivée à Forest cet été contre environ 40 millions d’euros, l’international suisse a tout de suite réussi à se faire une place dans le quotidien d’une ville qui respire le football. Ici, chaque joueur est rapidement jugé. Certains disparaissent dans l’anonymat des rotations, d’autres parviennent à s’imposer et gagnent le respect. Le Vaudois a, lui, commencé à franchir ce cap, aidé par un but lors de sa première apparition face à Brentford et par une superbe passe décisive le week-end suivant contre Crystal Palace.
Ce qui frappe d’abord les supporters, c’est son énergie qui semble inépuisable. Dans les pubs voisins du City Ground, l’antre du champion d’Europe 1979 et 1980, on parle de l’international suisse comme d’un joueur qui ne triche jamais. «Ce que j’aime, c’est qu’il ne s’arrête jamais de courir», glisse Tom, un abonné de la tribune Trent End. Sa vitesse, ses courses répétées, sa volonté de provoquer l’adversaire font partie des qualités immédiatement reconnues. Et appréciées par un public attaché à l’engagement, valeur qui compte presque autant que les buts.
L’attente était immense
«Cela fait très longtemps que notre équipe ne joue plus les premiers rôles. Mais on revient petit à petit vers les sommets. On a manqué de peu la Ligue des champions la saison dernière. Pour y arriver, nous avons besoin de joueurs comme Dan. De ceux qui donnent tout sur le terrain, mais qui ont aussi du ballon», souffle-t-on encore à quelques heures du premier match européen de Forest au City Ground depuis 30 ans. Un événement qui pouvait difficilement passer inaperçu, des drapeaux rappelant l’événement étant accrochés sur plusieurs centaines de mètres le long de la route menant au stade.
L’attente était immense donc. Un show pyrotechnique était même organisé pour donner à la partie un aspect encore plus festif. Les fans, de leur côté, ne manquaient pas de souligner la singularité du rendez-vous. «Pour une nouvelle génération, notre heure est venue», inscrivaient-ils sur un magnifique tifo déployé à l’entrée des équipes, prêts à vibrer comme leurs aînés lors de la fin des années 70.
Nouveau but du Lausannois
Malgré tout cet enthousiasme, tout ne s’est pas passé comme prévu. Sauf pour le Vaudois, qui a, lui, livré la marchandise. Une fois de plus. Malgré un rôle initial de piston, il se retrouve en effet dans tous les bons coups de Nottingham. D’ailleurs, le danger vient presque exclusivement de ses pieds. D’abord une frappe dangereuse des 20 mètres après avoir repiqué dans l’axe. Puis, logiquement, c’est lui qui égalise d’un vrai but de numéro 9, en coupant bien un centre venu de la droite. Cette réussite ne suffit cependant pas à faire gagner Forest. Ni même à lui offrir un point pour son retour sur la scène européenne devant son public (2-3).
L’international suisse a, lui, tout de même marqué des points. Pas au classement de l’Europa League, mais dans le coeur des supporters. «Il est très précieux. On sent que quelque chose peut se passer à chaque fois qu’il touche le ballon», souffle-t-on à la sortie du City Ground, alors que la pluie a fait son apparition.
Depuis le retour du principal club de Nottingham en Premier League à l'été 2022, les investissements sont massifs et les recrues se succèdent à un rythme effréné. Nombre d’entre elles passent sans vraiment marquer les esprits. Dan Ndoye, lui, commence donc à s’imposer comme un visage familier et apprécié.