Le Chaux-de-Fonnier se confie
Marco Correia, 17 ans et déjà forgé par les épreuves

Motivé par la mémoire de son grand-père, Marco Correia a surmonté deux graves blessures avant ses 17 ans. Au Qatar, le jeune latéral vit enfin la récompense de sa persévérance.
Publié: 17:22 heures
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Dernière mise à jour: 20:19 heures
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Marco Correia vit «un rêve» avec l'équipe de Suisse au Qatar.
Photo: Nikola Krstic/freshfocus
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Bastien FellerJournaliste Blick

Marco Correia incarne à merveille cette équipe de Suisse M18, solide et joueuse, présente au Qatar. Le Chaux-de-Fonnier, titulaire indiscutable, fait partie d'une défense redoutable, qui laisse peu de chances à ses adversaires, tout en apportant sa contribution à une attaque qui a déjà inscrit dix buts en quatre rencontres de Coupe du monde.

«J'étais milieu à l'époque, rigole-t-il à Doha. J’ai toujours aimé jouer avec le ballon. Donc si je peux faire un peu plus que les autres, aller de l'avant, je ne vais pas m’en priver.» Pourquoi alors ce repositionnement? Un choix du destin, mais pas seulement. «Quand je suis revenu de ma très longue blessure, l’entraîneur m’a dit qu’il me verrait bien à ce poste. Il m’a essayé, et il y avait moins de concurrence. Je me suis dit: pourquoi pas, surtout si ça peut me donner du temps de jeu. Et je me suis assez vite adapté.»

19 mois d’arrêt

L’adaptation et la résilience sont deux caractéristiques dont le jeune Marco Correia a dû faire preuve, lui qui est déjà passé deux fois sur le billard à seulement 17 ans. «Ma première grosse blessure est arrivée en M15, pendant les play-offs. Je me suis fait mal en match et j’ai dû me faire opérer du ménisque, raconte-t-il. Six mois plus tard, j’ai repris avec l’équipe, mais la douleur est revenue. Après une IRM, on a vu que les ligaments croisés étaient touchés et que le ménisque s’était de nouveau déchiré. J’ai donc dû subir une deuxième opération.»

Puis une troisième. S’ensuit alors une très longue période d'inactivité. «Dix-neuf mois», précise-t-il. «Ce n’était pas simple, mais quand tu as l’envie et que tu es prêt à travailler, tu peux revenir», estime le latéral suisse, qui avoue avoir songé à tout arrêter. «Mais il y a aussi des choses qui te motivent, comme la famille et les amis. Pour moi, c’était surtout mon grand-père. Il a été une énorme source de motivation quand j’étais petit. Il est décédé, et ça m’a poussé à continuer, à me battre.»

«Je suis très dur envers moi-même»

Et d’ajouter: «J’étais très proche de lui. Il était toujours là pour moi. Quand il est parti, ça a été un choc. C’est lui qui m’emmenait à chaque entraînement, qui me suivait partout. Aujourd’hui, c’est une façon de lui rendre hommage: je veux le rendre fier.» Et il y parvient sans doute, au vu de ses bonnes prestations en Coupe du monde jusqu’ici. Même s’il estime pouvoir en faire bien plus. «Je suis très dur envers moi-même. Sur les matches que j’ai faits, je ne trouve pas avoir été incroyable», juge le joueur du FC Bâle.

Photo: keystone-sda.ch

Chez le champion de Suisse en titre, Marco Correia évolue encore principalement avec l'équipe M19. «J'ai joué un match complet en Promotion League avec les M21 et j’ai fait quelques entraînements avec eux avant de disputer la Coupe du monde», explique-t-il. Avant d’ouvrir un jour les portes de la première équipe? «Je n’ai pas encore de rêve précis. J'espère déjà devenir un jour professionnel», tonne le Chaux-de-Fonnier, modeste, car bien placé pour savoir que tout peut aller très vite en football.

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