Et si la surprise suisse en Europa League venait du FC Midtjylland du Genevois Kevin Mbabu? Après deux matches, l’international suisse et son équipe comptent six points au classement après n’avoir laissé aucune chance à Sturm Graz à domicile et d’être allé gagner à Nottingham.
Blick a justement rencontré le latéral droit à l’issue d’une rencontre qui l’a vu affronter - et battre (2-3) - un certain Dan Ndoye en Europa League. Interview.
Tu as pris en quelque sorte une revanche sur le foot anglais ce soir après tes histoires compliquées à Newcastle et Fulham?
Oui et non (sourires). Il y a cette petite motivation en plus de montrer au football anglais que j'ai le niveau, oui. Je vais tout faire pour continuer, surtout en Europa League parce que c'est là où on est le plus exposé. Je suis content d'avoir pu délivrer une belle performance pour l'équipe et surtout de rentrer avec les trois points ce soir.
On a eu une nouvelle fois la preuve ce jeudi qu’en Angleterre, on vit le football comme nulle part ailleurs. Vous inscrivez le troisième but et le public commence à chanter pour dire à son coach qu’il sera «viré demain matin».
En Angleterre, le problème, c'est qu'ils veulent les résultats tout de suite. L’année passée, ils ont presque atteint la Champions League. Et là, ils font un mauvais début de saison avec un changement de coach il y a plusieurs semaines et pas encore de victoire avec lui. C’est comme ça quand tu joues au plus haut niveau, il y a énormément de pression, on veut des résultats tout de suite. Mais ils ont une très belle équipe et sur le papier, ils ont de quoi bien faire en Premier League. J’espère pour eux qu’à partir de maintenant, qu'ils pourront retourner la situation.
Pour le football danois en revanche, c’est une très belle soirée. Surtout que Copenhague a perdu face à Qarabag plus tôt dans la semaine.
On a montré que même une équipe d’un petit pays peut concurrencer une d’un grand championnat. On a réussi une très grande performance collective et je pense qu’au final la victoire est méritée. On peut être très fiers de nous et de ce qu’on a accompli.
Je t'ai vu parler un peu avec Dan Ndoye sur le terrain, après le match. Qu'est-ce que tu lui as dit? Tu l’as un peu chambré?
(Rires) Non, pas du tout. Je lui ai demandé comment ça allait la vie ici. Parce que je connais, j’ai vécu cinq ans en Angleterre. Je lui ai demandé comment ça se passait, s'il aimait. Les questions de base. On a parlé un peu de tout et de rien. Ça a été un plaisir de le revoir. Cela faisait un moment que je ne l’avais pas vu.
Quand tu sais que tu vas jouer contre un joueur suisse, comment ça se passe? Vous vous écrivez avant, vous faites un peu monter la sauce?
Oui, de temps en temps, on fait un peu monter la sauce (sourire). Là, je lui disais que j’espérais qu’il ne soit pas de mon côté. Parce que c'est quand même mon petit Dan. Du coup, j'étais content qu'il joue à droite, même si j’ai eu un sacré client avec Callum Hudson-Odoi. C’est toujours un plaisir de jouer contre des joueurs suisses au haut niveau. Je me réjouis de jouer contre un autre, mais je ne pense pas que ça risque d'arriver pour l'instant.
Comment tu te sens maintenant au Danemark? Début de deuxième saison, ça va toujours aussi bien?
Oui, ça va bien. On a eu un changement de coach, ça se passe très bien. C'est intense, on joue tous les 3-4 jours. Mais voilà, on ne va pas se plaindre parce qu’on joue le championnat justement pour ça. On veut jouer les matches européens, on veut jouer contre les grandes équipes. C'est une grande fierté de pouvoir représenter un des meilleurs clubs danois. En plus, on a un très grand match dimanche contre Copenhague. On va se focaliser sur ça, parce que c'est un match très important pour les deux équipes.
Justement, après la déception du printemps, cette année, l'objectif est vraiment de remporter le titre.
Oui, bien sûr, surtout que sur le papier, on a une meilleure équipe. Il y a un point qui nous a éloigné du titre l'année passée. Cette année, c'est à nous de montrer qu'on est bien meilleurs qu'eux, sur le papier et sur le terrain. Et on va tout faire. Le chemin est long encore, mais on va tout faire pour montrer qui est la meilleure équipe du Danemark dimanche déjà.
Ce jeudi matin, la liste de l'équipe de Suisse pour les matches d'octobre a été communiquée. Tu n’y es une nouvelle fois pas. Comment tu le vis? Tu crois encore à un retour?
Tant que je suis dans la liste élargie, je vais continuer à y croire et je vais essayer de réussir des belles performances en Europa League parce que je pense que c'est ça qui peut m'aider le plus. Mais voilà, je continue à faire mon travail de mon côté et si un jour je suis dans la liste, je serai un des plus heureux. Mais pour l'instant, ce n'est pas le cas. Je me concentre sur mon travail au Danemark. Ce qui arrivera sera un bonus.
Tu parles de l'Europa League, tu la joues contrairement à certains de tes concurrents au poste, qui eux sont appelés, c'est un peu frustrant ça?
Difficile à dire. Peut-être que les concurrents jouent dans une meilleure ligue. Ça peut être un autre argument, même s’il y a aussi des joueurs qui viennent de plus petits championnats que le Danemark. Il faut accepter les choix que le coach fait. Moi, de mon côté, je fais mon travail. Je me concentre sur moi et si un jour je reçois la convocation, je serai très heureux. Jusqu'à là, je vais fournir le travail sur le terrain et ensuite on verra ce qui se passe.
Tu en es où dans la préparation de ton après-carrière?
J’ai commencé le FIFA Executive Players Programme en avril. C'est un programme d'une année. Il y a de très beaux noms aussi qui sont dans ce cours comme Alexandre Pato, Javier Pastore, Bafétimbi Gomis... C'est très intéressant et je me réjouis de continuer à étudier parce que c'est vraiment un secteur qui m'intéresse. On a beaucoup de temps en dehors du terrain et j'essaie de l’utiliser le mieux possible. On verra où ça me mènera après ma carrière.