Les souvenirs de Georges Bregy
32 ans après, la Suisse retrouve la Coupe du monde aux Etats-Unis

Après une longue disette, la Suisse s’était qualifiée pour la Coupe du monde 1994 aux Etats-Unis. Georges Bregy revient sur cette aventure historique et compare l’équipe de l’époque à la Nati actuelle.
Publié: 08:13 heures
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Dernière mise à jour: il y a 59 minutes
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Georges Bregy exulte lors de la Coupe du monde 1994 aux Etats-Unis.
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Lucas Werder

Trente-deux ans après la dernière Coupe du monde aux États-Unis, la Nati s’est de nouveau qualifiée pour une phase finale en Amérique du Nord. Mais si cette fois-ci il s’agira de la sixième participation consécutive à la Coupe du monde, le tournoi de 1994 avait marqué la fin d’une longue période de disette pour la Suisse. Depuis 1966, le pays attendait de se qualifier à nouveau pour un Mondial.

L’un des grands héros qui ont permis à la Suisse de participer enfin à un grand tournoi est Georges Bregy. «C’était la plus grande aventure de ma carrière», confie le Valaisan à propos de son voyage aux États-Unis pour la Coupe du monde. Selon lui, cela a été un immense honneur d’être l’un des joueurs représentant la Suisse à un championnat du monde pour la première fois depuis 28 ans. «Pour moi, c’était bien plus que la réalisation d’un rêve», ajoute Georges Bregy.

La Nati s’échauffe… hors du stade

Au Silverdome de Detroit, le premier match de la Nati se déroule devant plus de 73’000 spectateurs, justement contre les États-Unis, pays hôte. Une atmosphère qui a donné des ailes au Valaisan et à ses coéquipiers. «À l’époque, nous n’avions pas beaucoup de mercenaires dans l’équipe. Pour les joueurs de l’équipe nationale d’aujourd’hui, qui jouent presque tous à l’étranger, il est presque évident de jouer devant autant de spectateurs», explique l'ancien joueur.

Pendant le tournoi, il y avait parfois même plus de supporters suisses dans les stades que lors des matchs de qualification dans leur propre pays. Le match d’ouverture est toutefois lié à des circonstances particulières. «Nous avions déjà commencé à nous échauffer lorsque nous avons dû quitter le terrain 45 minutes avant le coup d’envoi pour que la cérémonie d’ouverture puisse avoir lieu», raconte Georges Bregy. Les équipes ont donc poursuivi leur préparation à l’extérieur du stade.

Cette préparation inhabituelle ne perturbe pas le vétéran. Alors âgé de 36 ans, il donne l’avantage à la Suisse juste avant la pause grâce à son légendaire coup franc (1-0). Aujourd’hui encore, Bregy est ému en parlant de son but. C’était «incroyable», dit-il. Le duel avec les États-Unis se termine finalement sur un score de 1-1.

Visite avec escorte aux gyrophares

Après le deuxième match de groupe, au cours duquel la Nati remporte sa première victoire en Coupe du monde depuis 28 ans lors d’un spectaculaire 4-1 contre la Roumanie, les Suisses quittent Detroit pour Stanford, près de San Francisco. Après le 0-2 contre la Colombie, qui suffit toutefois pour la qualification pour les huitièmes de finale, le voyage de la Coupe du monde conduit l’équipe à Washington, D.C. – dans la direction exactement opposée.

Georges Bregy célèbre son but contre la Roumanie avec le Lausannois Stéphane Chapuisat.
Photo: Getty Images

«C’était déjà un défi avec des fuseaux horaires différents, des températures et des conditions météorologiques différentes», se souvient Georges Bregy. Dans la capitale, le milieu de terrain vit ce qu’il considère comme le moment le plus impressionnant aux États-Unis en dehors du terrain de football. «Nous avons fait un tour touristique de la ville avec le bus de l’équipe», raconte Bregy. «Nous avons été accompagnés en permanence par une escorte de police, gyrophares allumés.»

Bregy n’est jamais retourné aux États-Unis

Peu après, l’aventure de la Coupe du monde se termine pour Bregy en huitième de finale contre l’Espagne (0-3). Mais le héros de 1994 estime que l’équipe nationale actuelle est capable d’aller encore plus loin. «Je vois beaucoup de parallèles avec l’équipe de l’époque. Nous avions nous aussi onze, douze, treize joueurs qui constituaient la base de l’équipe», explique le Valaisan. «Lors de ces qualifications pour la Coupe du monde, j’ai vu une équipe consolidée et bien rodée, dans laquelle chaque joueur se bat pour l’autre. Je vois une harmonie incroyable dans cette équipe!»

Georges Bregy lui-même n’est jamais retourné aux États-Unis depuis son aventure en 1994. «L'occasion ne s'est tout simplement plus jamais présentée», dit-il. Peut-être que cela changera l’été prochain, lorsque, après 32 ans, une équipe nationale suisse se rendra à nouveau à un championnat du monde en Amérique du Nord.

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