Un talent inattendu
Alisha Lehmann, motivatrice en cheffe

La Bernoise a développé un talent inconnu du grand public: motiver ses coéquipières avant les matches. Depuis le début de l’Euro, les Suissesses entrent bien dans la partie. Ce qui n’a pas toujours été le cas.
Publié: 09:10 heures
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Dernière mise à jour: 09:11 heures
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Alisha Lehmann est exemplaire dans cet Euro: même si elle joue très peu, elle accepte son rôle sans se plaindre. Mieux: elle a même un impact positif sur l'équipe.
Photo: IMAGO/Shutterstock
Florian Paccaud

N'en déplaise à ses détracteurs, Alisha Lehmann est un élément essentiel du bon tournoi réalisé par l'équipe de Suisse lors de «son» Euro. Alors qu'elle est régulièrement la cible de critiques, la Bernoise a laissé son côté star des réseaux sociaux à Miami et Dubaï pour se consacrer uniquement au ballon rond et à la Nati. C'est ainsi, et ce n'était pas gagné d'avance, qu'elle a convaincu Pia Sundhage de la conserver dans la liste des 23 au terme des deux premières semaines de préparation. «Elle s’est donnée, et elle a fait les efforts défensifs nécessaires. Elle a montré qu’elle avait vraiment envie de jouer au foot et d’être dans cette équipe», avait justifié l’entraîneure.

Alisha Lehmann doit se contenter d'un temps de jeu très réduit, mais, contrairement à ce qui a pu se produire dans le passé, elle accepte parfaitement son statut. Comme «Blick» l'avait déjà écrit, la Bernoise joue un rôle très important dans la vie de groupe. Lors de ce rassemblement, elle a même enfilé une nouvelle casquette, celle de motivatrice. Avec succès. «Tes discours d’avant-match sont les meilleurs», résume Nadine Angerer, entraîneure des gardiennes de la Nati, dans un commentaire sur Instagram.

Elle trouve les mots justes

Tout a commencé lors du match amical contre la République tchèque, juste avant l'Euro. L'ailière de la Juventus avait pris la parole avant le coup d'envoi, la sélection nationale entamant cette répétition générale le couteau entre les dents. Une équipe était née, avec un objectif commun: écrire l'histoire. Chose faite depuis jeudi dernier et la première qualification pour les quarts de finale d'un championnat d'Europe. Pourtant, après la défaite contre la Norvège, les Suissesses étaient dos au mur.

La Bernoise est toujours la plus populaire.
Photo: TOTO MARTI

«C’est toujours la question de savoir qui, avant le match, va faire le discours, explique Viola Calligaris. Avant la rencontre contre l’Islande, Lia (ndlr: Wälti, la capitaine) m’a demandé de le faire. Je lui ai répondu que les deux fois où je l’avais fait, nous avions perdu. Donc je lui ai suggéré de proposer à Alisha de prendre la parole. Elle l’avait tellement bien fait avant le duel face aux Tchèques, elle avait su trouver les mots justes.» La Bernoise a accepté et cela a de nouveau porté ses fruits, puisque la Nati s’est imposée 2-0 contre les insulaires, faisant un grand pas vers les quarts de finale. «Après ce match, je suis allé dire à Alisha qu’elle devait faire cela à chaque fois», ajoute la défenseure internationale.

«Elle parle avec le coeur»

Il restait encore à obtenir au moins un point contre la Finlande, jeudi dernier à Genève, pour valider la qualification pour les quarts. C’est à nouveau Alisha Lehmann qui s’est chargée du speech d’avant-match, avec le résultat qu’on connaît. «Elle le fait vraiment bien, elle parle avec le cœur et sait quoi dire pour nous motiver à fond», affirme encore Viola Calligaris. À l’image de toutes les joueuses de la sélection helvétique, du staff aux remplaçantes, tout le monde tire à la même corde et accepte de jouer son rôle pour le bien de l’équipe. Sur le but de la qualification historique, Alayah Pilgrim, Alisha Lehmann, Ana-Maria Crnogorcevic et Riola Xhemaili, toutes les quatre entrées en jeu en cours de match, ont touché le ballon. Le signe que tout le monde est concentré et impliqué.

Elle s'est montrée décisive sur le but égalisateur face à la Finlande.
Photo: IMAGO/Shutterstock

Entamer une rencontre pied au plancher est très important, tant pour mettre le public dans de bonnes dispositions que pour se mettre en confiance. Si la Nati le fait très bien depuis le début du tournoi, cela n’a pas toujours été le cas. Avant ce Championnat d'Europe à domicile, la Suisse, sous la houlette de Pia Sundhage, a rarement bien négocié ses débuts de partie. Lors des quatre derniers matches de Ligue des nations, elle a, à trois reprises, concédé l'ouverture du score dans le premier quart d'heure. Et lors des éliminatoires pour l'Euro, même face à des adversaires d'un calibre plus faible tels que la Hongrie, la Turquie et l'Azerbaïdjan, elle ne réussissait pas à mettre son adversaire sous pression d'entrée. Il n'y a guère qu'à Bakou qu'elle avait trouvé l'ouverture du score dans les vingt premières minutes. Mais tout a changé depuis qu’Alisha Lehmann a mis ses qualités de motivatrice au service de l’équipe.

Groupe A
Équipe
J.
DB.
PT.
1
3
3
9
2
3
1
4
3
3
0
4
4
3
-4
0
Playoffs
Groupe B
Équipe
J.
DB.
PT.
1
3
11
9
2
3
-1
4
3
3
-4
3
4
3
-6
1
Playoffs
Groupe C
Équipe
J.
DB.
PT.
1
3
7
9
2
3
0
6
3
3
-4
3
4
3
-3
0
Playoffs
Groupe D
Équipe
J.
DB.
PT.
1
3
7
9
2
3
8
6
3
3
-4
3
4
3
-11
0
Playoffs
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