«C’est incroyable les jeunes talents que nous avons dans cette équipe!» Lia Wälti, auteure d’un nouveau match de patronne au milieu de terrain, ne pouvait que féliciter la performance des cadettes de la Nati après la victoire helvétique contre l’Islande, dimanche à Berne (2-0). Parmi elles, deux Romandes, la Valaisanne Iman Beney (18 ans) et la Fribourgeoise Leila Wandeler (19 ans), qui ont fait très mal aux insulaires, en plus de l'infatigable milieu de terrain genevoise Smilla Vallotto bien sûr.
La future joueuse de Manchester City l’avait dit cette semaine, elle progresse à chaque sortie dans son rôle beaucoup plus défensif qu’à l’accoutumée. Elle l’a prouvé au Wankdorf, un stade où elle a été sacrée championne de Suisse avec Young Boys pour sa dernière saison dans la capitale et où elle avait particulièrement envie de briller, dans une ambiance magnifique. En plus de parfaitement museler l’attaquante de Wolfsburg Sveindís Jónsdóttir, la Saviésanne est parvenue à aller apporter le danger devant la cage de Cecilía Rúnarsdóttir. Au prix d’une énorme débauche d’énergie: «C’était dur, mais c’est pour l’équipe. Donc ça va», résume Iman Beney, le sourire aux lèvres.
La Valaisanne a failli ouvrir le score juste avant la pause d’une puissante reprise des 30 mètres qui a fait trembler les filets extérieurs. «Je vois le ballon arriver, je sens qu’il y a aussi l’adversaire qui approche, donc je frappe directement. Le ballon ne passe pas loin mais j’entends la musique, comme si j’avais marqué. Donc je regarde une deuxième fois pour contrôler qu’il n’y avait vraiment pas but.»
La joueuse de couloir s’est créé une autre belle opportunité juste avant l’heure de jeu, mais sa reprise de la tête a été repoussée en corner par la portière adverse, après un centre de Leila Wandeler qui avait fait son apparition trois minutes plus tôt. «Iman aura d’autres occasions de marquer, j’en suis convaincue», assure la surprise de la cheffe dans la liste des 23 de Pia Sundhage.
«Juste un match normal»
«C’est incroyable de pouvoir jouer un match de l’Euro à 19 ans, encore plus à domicile.» La Fribourgeoise, qui fêtait sa deuxième sélection seulement, est entrée en jeu à la 56e et n’a nourri aucun complexe, alors que le score était toujours de 0-0. «Pendant que je m’échauffais, pour rester calme, j’essayais de me dire que c’était juste un match normal, et que je faisais du foot car j’aimais ça.» Une formule aussi simple qu’efficace. «C’était quand même un début compliqué, relativise la jeune attaquante. Cela m’a pris quelques minutes pour me mettre dans le rythme.» La pression et le stress ne l’ont, toutefois, pas inhibée longtemps.
Au fil des minutes, Leila Wandeler a touché de plus en plus de ballons, lui permettant de montrer pourquoi elle avait été sélectionnée. Intenable sur le flanc droit, elle a d’abord touché la transversale sur une frappe enroulée du gauche, avant de servir Alayah Pilgrim pour le but de la sécurité. «La coach m’a clairement dit, quand tu rentres, tu essaies, tu frappes, tu fais ce que tu sais faire. C’est seulement en jouant librement qu’on arrive à faire les choses, donc je me suis laissé aller.»
Ses coéquipières, et notamment Ana-Maria Crnogorcevic, rentrée en même temps qu’elle, l’ont également rassurée et soutenue afin qu’elle puisse exprimer son talent. «Cette confiance m’a libérée», ajoute la Fribourgeoise. Avant de conclure: «On s’est promis de profiter de tous les moments qu’on aura. Donc là, je vais aller danser dans les vestiaires.» Un moment de joie bien mérité avant de remettre l’ouvrage sur le métier afin d’être prêtes pour le match décisif contre la Finlande, jeudi à Genève (21h).