Sur la trentaine de journalistes espagnols présents à la conférence de presse d'avant-match, une question était sur toutes les lèvres: dans quel état de santé se trouve la double gagnante du Ballon d'or (2023 et 2024), Aitana Bonmatí? Vendredi dernier, la Barcelonaise a été hospitalisée à la suite d'une méningite virale. La Roja allait-elle devoir se passer d'une de ses meilleures joueuses pour cet Euro 2025 en Suisse?
Si Bonmatí n'a pas fait le déplacement avec toute l'équipe dimanche, elle est arrivée le lendemain sur les bords du Léman, dans la chaleur de la nuit. De quoi rassurer un peu le peuple espagnol. Serait-elle par contre remise pour le début du tournoi, ce jeudi face au Portugal? «Elle a bien récupéré et s'entraîne avec le préparateur physique, confie Montse Tomé, la sélectionneure de l'Espagne. Son envie de jouer est très forte, mais le staff médical reste prudent.» C'est uniquement jeudi, vers les 20h, que le secret sera révélé.
Également absente en début de semaine à l'entraînement, la gardienne Cata Coll est une autre inconnue au sein de la sélection espagnole. «Elle a participé à l'intégralité de l'entraînement la veille, souligne son entraîneure. Sa progression est jugée positive.» Le dernier point d'interrogation pour l'Espagne s'inscrit dans la charnière centrale: la capitaine Irene Paredes est suspendue à la suite d'un carton rouge écopé il y a plus d'un an. Montse Tomé, selon ses dires, devrait partir avec une charnière centrale composée de Laia Aleixandri et María Méndez. Titulaire lors du dernier match de préparation face au Japon (3-1), Alba Redondo s'est entraînée à part du groupe à cause d'une gêne musculaire.
Le rôle de favorites?
Toujours est-il que malgré ses incertitudes, l'Espagne est évidemment la favorite de cette rencontre face au Portugal. Déjà car les nations se sont rencontrées à deux reprises cette année et que les victoires ibériques ont été éclatantes (7-1 et 4-2). Mais aussi et surtout parce que la Roja est championne du monde en titre et sera attendue au tournant dans cet Euro en Suisse.
«Au foot, je ne pense pas qu'on puisse mettre des étiquettes, tempère Patri Guijarro. Toutes les sélections se préparent à 200% pour gagner chaque match.» Bien sûr, l'équipe d'Espagne en fait de même. «À court terme, on veut finir premières du groupe. Mais vous savez que nous sommes ambitieuses et que nous voulons tout rafler», a ajouté la joueuse de Barcelone.
Du côté de sa sélectionneure, les propos sont un peu plus tempérés. «Le fait que les médias nous voient comme les favorites n'est pas un sujet en interne.» Pour Montse Tomé, l'Espagne a effectivement la qualité pour aller loin, comme les autres nations que sont l'Angleterre, les Pays-Bas ou l'Allemagne. Langue de bois ou pas, la Roja va en tout cas tenter de réussir son entrée en lice ce jeudi à Berne et de faire passer un message à ses principaux concurrents.