La Nati s’est réveillée avec la gueule de bois jeudi. Après avoir servi du football champagne en première période, les Suissesses ont pris l’eau en cinq minutes, noyant leurs espoirs de succès contre la Norvège pour leur premier match de l’Euro à domicile (2-1). La défaite subie au Parc Saint-Jacques, devant plus de 34’000 personnes, laisse comme un fort goût de bouchon. Mais, si on regarde le verre à moitié plein, leur performance a semé de prometteuses graines d’espoir pour la suite du tournoi.
Pour se qualifier pour les quarts, il faudra d’abord digérer ce cocktail d’émotions. Pas une mince affaire. «Je n’ai ni bien, ni beaucoup dormi, explique Noelle Maritz. Nous sommes rentrées tard à l’hôtel.» La frustration et la déception n’ont pas aidé. «Mais l’ambiance était tout de même bonne ce matin au petit-déjeuner», assure la défenseure d’Aston Villa, qui aurait préféré savourer une victoire pour célébrer sa 130e cape sous les drapeaux. «Voir nos proches et nos amis après la rencontre nous a permis de nous réconforter un peu.» Ce qui, au vu du crève-cœur engendré, n’a pas dû être de la tarte.
«Regarder vers l’avant»
Même si cette défaite ne compte, et de loin, pas pour du beurre, il n’y a pas de quoi en faire tout un fromage. «La Suisse était la meilleure équipe sur le terrain, assure l’internationale helvétique. Nous avons livré une grosse performance et nous sommes conscientes de nos qualités. Cela nous permet de rester positives en vue du match de dimanche. Il faut désormais regarder vers l’avant.» Et attaquer le reste du tournoi avec le couteau entre les dents, comme lors du début de match face aux coéquipières d’Ada Hegerberg.
L'entraîneure Pia Sundhage et son assistante Lilie Persson ont de la bouteille et elles avaient préparé l’équipe à l’éventualité d’une cuisante défaite en ouverture de tournoi. «Nous avions déjà parlé de cette situation avant, explique l'assistante. Que nous pouvions gagner le premier match, faire match nul, ou le perdre. Ainsi que les conséquences que cela pouvait engendrer. Malheureusement, c’est ce dernier cas de figure qui s’est produit. Mais nous allons continuer à suivre notre plan pour atteindre notre objectif: celui de marquer l’histoire.» Les footballeuses helvétiques croient au process et font confiance à la préparation physique et tactique effectuée jusqu’ici, signe de la bonne alchimie qui règne dans ce groupe.
Se montrer plus efficace
La Norvège était le plat de résistance de ce groupe A, et si la Nati montre le même appétit lors de ces prochains matches, elle pourrait ne faire qu’une bouchée de l’Islande, déjà en difficulté en raison d'une suspension et d'une blessure, puis de la Finlande. À condition de rajouter les ingrédients suivants pour régaler le public bernois: efficacité offensive et constance.
«Si on regarde les statistiques contre la Norvège, elles sont largement en notre faveur, souligne Lilie Persson. Quand on a autant d’occasions, il faut marquer plus pour espérer un autre résultat.» Mais on le sait depuis plusieurs années, les Suissesses peinent à trouver la bonne recette pour faire trembler les filets adverses.
Autre problème récurrent, les passages à vide. «À ce niveau, nous devons réussir à maintenir notre rythme et notre niveau de concentration durant 90 minutes», ajoute Noelle Maritz, en faisant référence à ces largesses au marquage aux 54e et 58e minutes, qui ont entraîné les deux buts norvégiens. Des petites erreurs, des détails, qu’il s’agira de corriger afin de ne pas être le dindon de la farce dimanche. Et Lilie Persson de conclure: «Nous devrons absolument gagner.»