La Nati face à une montagne
Lia Wälti: «Nous allons tenter de réaliser l’impossible»

Les Suissesses s’apprêtent à souffrir contre l’Espagne, vendredi en quarts de finale de l’Euro. Mais elles croient que l’exploit est bel et bien possible.
Publié: 15:07 heures
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Lia Wälti, capitaine-courage de cette épatante équipe de Suisse.
Photo: TOTO MARTI
Florian Paccaud

«Courir, courir, courir.» Smilla Vallotto et la Nati font face à une montagne sur le chemin qui mène au dernier carré de «leur» Euro. Vendredi à Berne, les Suissesses devront redoubler d'effort pour espérer faire tomber l'Espagne en quarts de finale. «Il faudra bien travailler ensemble pour fermer les espaces et les empêcher de trouver des solutions entre les lignes au milieu du terrain, explique la Genevoise. Et être très compactes pour ne pas qu’elles puissent déployer leur jeu.» 

Les championnes du monde ont l'habitude de monopoliser le cuir (près de 70% de possession de moyenne) c'est leur style, leur marque de fabrique. Et cette rencontre ne devrait pas déroger à la règle. «Je suis une joueuse qui aime avoir le ballon. Mais l'Espagne est une équipe qui a beaucoup de qualité, donc je sais que je ne vais pas beaucoup en toucher. Ce n'est pas grave, j'aime aussi courir et me battre», explique Smilla Vallotto, qui avale entre 11 et 12,5 kilomètres par match depuis le début du tournoi. La Nati aura besoin de onze guerrières sur le pré pour semer le trouble au sein de la troupe de Montsé Tomé.

En plus de courir, il faudra aussi partir à point, être concentré de la première à la dernière seconde. «Le meilleur moyen de les faire douter est de ne pas concéder de buts trop rapidement», ajoute Riola Xhemaili, auteure du but de la qualification à la 92e minute contre la Finlande. Sur le papier, c’est simple, sur le terrain c’est autre chose.

«Tout est possible»

«Ce sera un grand défi pour nous, reconnait Lia Wälti. Nous n'avons rien à perdre. Nous sommes des outsiders, nous n'avons pas de pression. Nous savons qu'elles sont très fortes individuellement, mais aussi qu'elles n'aiment pas qu'on soit physique. Je ne pense pas que ce soit la tactique qui compte le plus, mais surtout la manière dont on aborde les duels.» Les Suissesses entreront sur la pelouse du Wankdorf avec le couteau entre les dents, mais, pour réaliser le plus grand exploit de leur histoire, elles auront besoin du soutien de la 12e femme.

Smilla Vallotto s'attend à devoir beaucoup courir vendredi soir à Berne.
Photo: keystone-sda.ch

Lors de la rencontre contre l’Islande, l’ambiance avait déjà été incroyable dans la capitale, poussant les protégées de Pia Sundhage à se surpasser. «C’est un tournoi à domicile, nous sentons tout le pays derrière nous et cela nous donne énormément de force, affirme Nadine Riesen, dont les qualités athlétiques seront fort utiles vendredi. Dans le football, tout est possible.» Depuis le premier match, les footballeuses helvétiques ne cessent de remercier le public pour son engouement qui lui donne des ailes et des larmes.

Jouer avec le coeur

Le stade du Wankdorf sera à nouveau plein à craquer vendredi pour soutenir Heidi dans son combat contre Goliath. «Nous avons réussi à créer une excellente dynamique, nous avons les supporters dans notre dos, explique la capitaine aux 130 sélections. Cela nous donne un énorme élan qui nous a permis de réaliser des performances que nous n'avons peut-être pas été capables de réaliser ces derniers mois. Nous jouons différemment, de manière plus physique, avec plus d'intensité.» C’est ainsi que la Nati a conquis le cœur des Suisses. Les dernières déroutes contre la Roja? Un chapitre du passé. Ce duel se déroule dans un contexte totalement différent. «C’est notre momentum. Avec cette énergie, nous allons tenter de réaliser l’impossible», poursuit Lia Wälti, l’exemple en personne des qualités d’abnégation et de courage dont l’équipe va devoir faire preuve.

La préparation de la sélection nationale a toutefois été quelque peu perturbée mardi, avec un entraînement qui est tombé à l’eau, comme celui de la veille, raccourci en raison des intempéries. Comme cinq joueuses - Ana-Maria Crnogorcevic, Leila Wandeler, Julia Stierli, Coumba Sow, Elvira Herzog - étaient malades, la session a été reportée à mercredi, initialement imaginé comme un jour pour recharger les batteries. Mais il faut plus qu’un petit refroidissement pour gripper la machine helvétique. «C'était la solution la plus intelligente, affirme Smilla Vallotto. Comme ça, mercredi, nous pouvons avoir un bon entraînement tactique à 11 contre 11 pour nous préparer. On fait confiance à Pia, à notre staff et au plan qui va être mis en place.» Les Suissesses savent ce qu'elles doivent faire pour ne pas se faire enrhumer par la fièvre espagnole.

Groupe A
Équipe
J.
DB.
PT.
1
3
3
9
2
3
1
4
3
3
0
4
4
3
-4
0
Playoffs
Groupe B
Équipe
J.
DB.
PT.
1
3
11
9
2
3
-1
4
3
3
-4
3
4
3
-6
1
Playoffs
Groupe C
Équipe
J.
DB.
PT.
1
3
7
9
2
3
0
6
3
3
-4
3
4
3
-3
0
Playoffs
Groupe D
Équipe
J.
DB.
PT.
1
3
7
9
2
3
8
6
3
3
-4
3
4
3
-11
0
Playoffs
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