Gilbert Gress est charmé par l'Euro
«Mettre en parallèle le football masculin et le football féminin n’a aucun sens»

Gilbert Gress (83 ans) a marqué le football suisse comme entraîneur emblématique de Neuchâtel Xamax et expert à la télévision. Aujourd’hui, l’Alsacien se laisse emporter par l’enthousiasme autour de l’Euro 2025. Et donne quelques conseils parfois étonnants...
Publié: 17.07.2025 à 09:21 heures
|
Dernière mise à jour: 17.07.2025 à 09:48 heures
Partager
Écouter
En 1966, Gilbert Gress n'a pas été autorisé à participer à la Coupe du monde avec le onze français à cause de ses cheveux longs. La France a échoué lamentablement.
Photo: IMAGO/Ulmer/Teamfoto
Ruth Brüderlin
Ruth Brüderlin

Monsieur Gress, que pensez-vous des matches de cet Euro?
J’ai vu plusieurs rencontres, notamment celles de la France, de l’Angleterre, de la Suisse, de l’Islande et de la Norvège. Mais plus encore que les matches, c’est l’enthousiasme du public qui m’a frappé. Les stades sont pleins, la tension est palpable: c’est formidable.

Les cortèges de supporters ont marqué les esprits, en particulier celui qui a traversé Berne, battant tous les records.
Cette ferveur, cette ambiance, font aussi beaucoup parler ici, en France, dans mon entourage. On est souvent étonné de voir à quel point la Suisse sait faire la fête. Cet Euro est une belle surprise à tous les niveaux, il faut le reconnaître. On a l’impression qu’il fait vibrer tout le pays. Il est vrai que la Suisse n’est pas réputée pour attirer les plus grandes foules, même dans le football masculin.

La marche des supporters en direction du stade du Wankdorf à Berne.
Photo: Claudio de Capitani/freshfocus

Qu’avez-vous remarqué lors des matches que vous avez vus? Qu’est-ce qui vous a semblé particulièrement réussi, et où voyez-vous un potentiel d’amélioration?
Je ne dirais pas que tout était parfait. Mais avant tout, il faut en finir avec ces comparaisons constantes. Mettre en parallèle le football masculin et le football féminin n’a aucun sens — c’est aussi absurde que de débattre sans fin pour savoir si Maradona était meilleur que Pelé.

Avez-vous relevé des points faibles en particulier?
Les Suissesses ont fait un très bon match, mais elles ont perdu trop de ballons évitables. La rencontre contre l’Islande était passionnante. 0-0, puis 1-0, et le deuxième but a suivi. Le public a exulté. C’est ça, la magie du football: tant que l’arbitre n’a pas sifflé la fin, tout peut arriver. Même à la 90e minute, on peut encore inscrire un but, voire deux.

Un match vous a-t-il particulièrement marqué jusqu’ici dans cet Euro?
C’est difficile à dire. Angleterre–France a atteint un très haut niveau. Et Suisse–Islande était vraiment palpitant en fin de match: Reuteler marque à la 76e, Pilgrim à la 90e. Ce sont des moments pleins d’émotion!

Avez-vous déjà une équipe favorite?
L’Angleterre et la France sont mes deux favorites. Mais il ne faut pas oublier l’Espagne, qui est très solide, avec d’excellentes joueuses. Cela dit, le football réserve toujours des surprises. J’en ai vu plus d’une dans ma vie.

Quelles joueuses vous ont particulièrement impressionné?
Du côté suisse, Sydney Schertenleib. Elle m’a marqué parce qu’elle joue, disons, avec une certaine détermination. Je pense à une action où une coéquipière était démarquée juste à côté d’elle, mais elle a préféré tirer au lieu de faire la passe. Dans ce cas, la passe s’imposait. Mais au final, elle a réalisé un très bon match.

Géraldine Reuteler (droite) a ouvert le score face à l'Islande.
Photo: Toto Marti

Pensez-vous que le football féminin a de belles perspectives après cet Euro?
L’avenir, c’est maintenant! Les stades sont pleins. On ne peut pas faire mieux. Personnellement, je suis un peu surpris par cet engouement incroyable. Attendons de voir ce que la suite nous réserve.

Les coiffures sont un sujet très commenté pendant cet Euro.
Oui, j’en ai remarqué quelques-unes aussi. Il y en a deux ou trois qui ont les cheveux vraiment trop longs... moi, je les enverrais d’abord chez le coiffeur. Franchement, avec une telle chevelure, je ne les ferais même pas entrer sur le terrain. Comment peut-on faire du sport dans ces conditions? Ça me dépasse.

Mais en quoi la coiffure des joueuses devrait-elle poser problème?
Je me souviens d’un but inscrit par l’Allemand Uwe Seeler en Coupe du monde, il l’avait marqué avec l’arrière du crâne! Avec une chevelure trop épaisse à cet endroit, le ballon perd toute sa puissance, il n’irait jamais au fond des filets. Ce n’est pas optimal.

(...long silence des deux côtés...) 

Bon, si l’une d’elles marque trois buts à chaque match, elle pourra garder ses cheveux.

L'attaquante islandaise Sveindís Jane Jónsdóttir a étonné Gilbert Gress avec sa coiffure.
Photo: Dukas

Beaucoup de jeunes filles rêvent désormais de devenir footballeuses. Est-ce une ambition réaliste ?
Quand nous avons été champions de France avec Strasbourg en 1979, le nombre de jeunes licenciés a augmenté de 25 à 30%. Le succès attire, la médiatisation donne envie. Il est tout à fait possible que 20 à 30% de jeunes filles en plus veuillent aujourd’hui se lancer dans le football. Et peut-être qu’un jour, parmi elles, naîtra la meilleure joueuse du monde.

Groupe A
Équipe
J.
DB.
PT.
1
3
3
9
2
3
1
4
3
3
0
4
4
3
-4
0
Playoffs
Groupe B
Équipe
J.
DB.
PT.
1
3
11
9
2
3
-1
4
3
3
-4
3
4
3
-6
1
Playoffs
Groupe C
Équipe
J.
DB.
PT.
1
3
7
9
2
3
0
6
3
3
-4
3
4
3
-3
0
Playoffs
Groupe D
Équipe
J.
DB.
PT.
1
3
7
9
2
3
8
6
3
3
-4
3
4
3
-11
0
Playoffs
Partager
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la
Mentionné dans cet article
Mentionné dans cet article