L’Allemagne est en mission. Après avoir puisé dans ses dernières ressources pour éliminer la France en quarts, évoluant notamment pendant plus de 100 minutes avec une joueuse de moins sur le pré, la troupe de Christian Wück s’apprête à livrer un nouveau combat. Mercredi au Letzigrund (21h), elle défie les championnes du monde espagnoles, grandes favorites de la compétition, pour s’offrir le droit de prendre sa revanche contre l’Angleterre en finale de l’Euro. «Nous n’aurons pas le ballon et nous allons devoir courir derrière. Nous ne sommes pas au bout de nos peines, nous allons beaucoup souffrir», a prévenu le sélectionneur.
Dans quel état de fraîcheur se présenteront les Allemandes? À bout de force après leur exploit de samedi dernier, elles ont eu besoin de deux jours de soins pour récupérer. «Nous avons passé passablement de temps dans des bains glacés et chez le physio. Les batteries sont rechargées et nous sommes plus que prêtes pour cette demi-finale», a expliqué Rebecca Knaak en conférence de presse d’avant-match. Le soutien du public aidera également les coéquipières de la défenseure de Manchester City à oublier les jambes lourdes.
Malgré l’expulsion précoce de Kathrin Hendrich samedi, les supporters germaniques avaient joué à fond leur rôle de douzième femme - onzième, en l’occurrence - pour permettre à leur équipe de mettre fin à la série de onze victoires de rang des Françaises. Contre la Roja, ce soutien sera à nouveau capital. «Nous devrons toutes nous surpasser, a confié Giovanna Hoffmann à la presse allemande. Lors du dernier match, on a vu que les difficultés ne nous font pas peur, mais nous rendent encore plus fortes. Dans cette équipe, nous faisons preuve d’un niveau de résilience incroyablement élevé.» L’attaquante du RB Leipzig est consciente que, pour résister à Alexia Putellas, Aitana Bonmati et consœurs, les Allemandes devront à nouveau aller au bout de leurs limites.
«Ramener la Coupe à la maison»
Leur courage et leur bravoure ont été fortement saluées au pays de Goethe, où l’on se met à rêver d’un neuvième sacre continental. «Ce match va nous apporter encore plus de supporters qui croient en nous, qui nous soutiennent et qui apprécient notre football», a raconté Klara Bühl à la presse allemande. Après la claque reçue contre la Suède (4-1) lors de la dernière rencontre de la phase de poules, cette victoire en quarts a donné une énorme confiance aux coéquipières de Sjoeke Nüsken: «Nous voulons maintenant ramener la Coupe à la maison, avait affirmé la milieu de terrain de Chelsea après la qualification. Nous avons une équipe tellement incroyable, je pense que nous pouvons y arriver.»
Pourtant, Christian Wück ne pourra pas aligner sa meilleure équipe pour défier les championnes du monde. Outre la capitaine Giulia Gwinn, qui s’est blessée lors du premier match contre la Pologne, la défenseure Sarai Linder est également à l’infirmerie. Hendrich est suspendue après son rouge, tout comme Nüsken, qui a reçu son deuxième jaune du tournoi face aux Bleues. «Elles peuvent effectuer des changements, elles ne perdent pas en qualité et gardent le même niveau», avait annoncé Lia Wälti avant le début de la compétition. De quoi laisser augurer un superbe duel, ce mercredi soir au Letzigrund.