Héroïne de l'équipe d'Allemagne lors de son quart de finale de l'Euro 2025 face à la France samedi, Ann-Katrin Berger revient de loin. De très loin, même. En 2017, la gardienne se voit diagnostiquer un cancer de la thyroïde. Une histoire qui s'est ensuite répétée en 2022, durant l'Euro en Angleterre. Compétition que les Allemandes ont finalement perdue en finale face aux Anglaises.
Ann-Katrin Berger a de son côté pu fêter une deuxième victoire face à la maladie. Et pour la deuxième fois, elle a pu revenir au plus haut niveau. En 2024, lors des Jeux olympiques de Paris, la gardienne de Gotham FC, à New York, est de retour sous les drapeaux. Et elle brille, arrêtant deux penalties en quarts de finale contre le Canada avant de marquer elle-même le penalty décisif pour envoyer l’Allemagne en demi-finales. Puis, lors du match pour la troisième place contre l’Espagne, elle repousse le penalty d’Alexia Putellas à la 99e minute, permettant aux Allemandes de remporter la médaille de bronze.
Nouvelle page d'une histoire incroyable
A Bâle vendredi, quelques jours seulement après une prestation compliquée face à la Suède (4-1), contre une équipe de France en grande forme après sa phase de groupes très convaincante, la gardienne a écrit une nouvelle page de son histoire. Tout d'abord durant les prolongations, en repoussant de manière exceptionnelle une tête bien involontaire de sa coéquipière Janina Minge (102e). Arrêt qui est sans aucun doute le plus beau du tournoi jusqu'à présent. Puis durant la séance de tirs au but, où elle a repoussé deux tentatives tricolores et a inscrit son penalty, de fort belle manière, d'ailleurs.
«Je ne suis pas quelqu’un de très émotionnel», a-t-elle simplement réagi en conférence de presse, présente en sa qualité de «joueuse du match». «Je suis simplement contente et fière d’être là, d’être dans cette équipe.»
«Vous devriez parler des joueuses de champ»
Interrogée sur son parcours hors du commun, l'Allemande de 34 ans a préféré couper court, visiblement plus à l'aise sur sa ligne de but que face aux journalistes. «Le cancer est derrière moi. Maintenant, j’ai hâte de voir ce que l’avenir me réserve. Je me sens très bien, je suis en demi-finale.»
D'ailleurs, la gardienne espérait emprunter un autre chemin vers le dernier carré. «Pour être honnête, je n’étais pas ravie d’en arriver aux tirs au but. J’aurais préféré que ça se joue en 90 minutes», sourit-elle, avant de la jouer collective, comme à son habitude. «J’ai tenu mon rôle lors de la séance. Mais l’équipe a joué 120 minutes et a travaillé très dur. Oui, il y a eu des moments décisifs pendant les tirs au but, mais vous (ndlr: les journalistes présents) devriez parler avec l’entraîneur de la performance des joueuses de champ, qui a été époustouflante.» L'Allemagne aura sans doute besoin d'une gardienne et d'une équipe tout aussi exceptionnelles mercredi face à l'Espagne.