Le FC Wettswil-Bonstetten, club de première ligue ambitieux et bien placé, a joué contre une équipe de LNA ou de Super League à six reprises en Coupe de Suisse. Le club zurichois n’a jamais réussi à s’imposer. Mais les choses se sont resserrées d’année en année. Il y a deux ans, Winterthour s’était imposé avec deux buts inscrits au-delà de la 87e minute. L’année dernière, il s’en est fallu de peu pour que le score soit de 1-2 contre le même adversaire. L’entraîneur s’appelait alors pour la première fois Stephan Lichtsteiner. Il en sera de même cette année, après que le Lucernois a prolongé en mars son contrat d’une année avec l’équipe de son lieu de résidence. Dans cette Coupe de Suisse version 2025, son club affrontera le grand FC Zurich.
«Tout le monde se réjouit de voir le FCZ. D’autant plus que les gens du village sont majoritairement des fans de ce club», explique Lichtsteiner. Mais pour quelqu’un comme l’ancienne star de Juve, cela représente bien sûr plus que de la joie. C’est un travail. C’est l’ambition de progresser. «Je suis curieux de voir si nous pouvons mettre en œuvre notre idée du football. J’ai un bon groupe. Et pourtant, nous savons où est notre place. Nous sommes des amateurs qui jouent contre des professionnels.»
D’accord. Mais il faut rappeler que Wettswil-Bonstetten était tout près de la promotion en Promotion League la saison dernière. Sous la houlette de la légende de la Nati, les Zurichois ont atteint les matches de promotion, où ils ont échoué de peu face aux M21 du Lausanne-Sport. Ainsi, le niveau de l’équipe de Lichtsteiner ne devrait pas être très éloigné de celui des clubs de Promotion League qui ont créé bien des surprises ces dernières années et qui, avec Bienne, ont fourni le tout premier finaliste de la Coupe issu d’une troisième ligue.
Un soupçon de chance dans le jeu
«Il y a des différences claires», objecte Lichtsteiner. «Rien qu’en regardant les matches de promotion mentionnés. Mes gars ont travaillé entre les deux matches, qui se sont déroulés un mercredi et un samedi. En revanche, les joueurs des M21 d’un club professionnel sont au moins semi-professionnels et ont donc une autre possibilité de récupération et de préparation.» Un élément capital qui ne peut malheureusement pas être compensé par la passion. «Même si celle de mes gars est prononcée. Nous essayons de gagner. Et nous rêvons. Mais il faudrait des performances extraordinaires et un soupçon de chance pour y arriver.»
Des performances comme celles que le joueur a réalisées des dizaines de fois au cours de sa grande carrière. Et comme il le fait maintenant en tant qu’entraîneur. A savoir avec un engagement total. Pourtant, le travail avec des amateurs est complètement différent. N’y a-t-il pas un risque latent de surmenage des joueurs? «Je ne pense pas. Les joueurs doivent me donner un feed-back si certaines choses sont de trop. C’est ce que je veux aussi. Et je savais, lorsque j’ai signé, qu’il n’y aurait pas de sessions vidéo de plusieurs heures ou de longues séances de course. Mes joueurs travaillent ou étudient toute la journée, viennent sur le terrain et veulent avoir des entraînements sympas où ils apprennent aussi quelque chose. Cela se passe en grande partie avec le ballon, avec des formats de jeu dans lesquelles on peut emballer les parties tactiques. Mais encore une fois, le plus important est de prendre du plaisir.»
Prochain objectif: la licence pro de l’UEFA
On le sent, de son côté, Stephan Lichtsteiner prend aussi du plaisir à ce qu’il fait. À tel point qu’il a refusé en février l’offre de l’ASF de devenir co-entraîneur de Murat Yakin en équipe nationale. Qu’en est-il six mois plus tard? Était-ce la bonne décision? «Oui, à ce moment-là, ça ne collait pas. J’ai pris un engagement ici à Wettswil. Je voulais continuer à le faire.» Reste que tout cela est tout à fait possible dans le futur. «Peut-être… On verra. Il me manque encore le diplôme UEFA Pro. Je vais m’y atteler dans quelques semaines. La première partie aura lieu en Suisse, puis en Italie, d’où viennent la plupart des meilleurs entraîneurs du monde, pour peaufiner le tout. Je veux avoir un sac à dos aussi bien rempli que possible. Ensuite, toutes les portes me seront ouvertes.»
Malgré tout, cela ne signifie pas encore que l’ancien défenseur deviendra entraîneur professionnel. «Voyons si j’emprunte cette voie. Mais j’ai aussi des enfants en âge scolaire. Pour l’instant, mes pensées sont en vrac. Les choses se mettront en place quand je sentirai ce qui est juste ou non.»
CC s’intéresse à lui
Il faut dire que les intéressés sont là. Cet été, le Lucernois a reçu de premières offres comme entraîneur assistant. Mieux encore, le président du FC Sion Christian Constantin est un fan avoué de Stephan Lichtsteiner. «Il m’a dit: Lorsque Didier (ndlr: Tholot) aura terminé sa mission, j’aurai besoin d’un nouveau coach.» Les Valaisans ne seront certainement pas les seuls à s’intéresser au profil de l’ancienne star de la Nati.