Un but pour l'histoire
Robin Golliard, symbole gagnant du nouvel Yverdon Sport

Buteur décisif avec Yverdon contre le Lausanne-Sport mercredi en Coupe de Suisse, Robin Golliard découvre le monde professionnel à 26 ans. «C'est un rêve de gosse», sourit le héros du jour, qui symbolise ce nouvel Yverdon Sport moins tourné vers l'étranger.
Il est là, Robin Golliard!
Photo: keystone-sda.ch
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Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

Juste avant que les nouveaux propriétaires américains d'Yverdon Sport n'arrivent, à l'été 2023, le club nord-vaudois était allé chercher Brian Beyer en Promotion League et l'attaquant alsacien était vite devenu le héros du Stade Municipal, ce «cheval fou» qui cavalait sur le côté ou en pointe et terrorisait les défenseurs de Challenge League League. Dans la foulée de l'accession en Super League, les nouveaux boss ont tourné leur regard vers l'étranger, ne gardant au club qu'Anthony Sauthier, Kevin Martin et William Le Pogam, pour schématiser. Moins de Suissitude, plus de trading, telle était la philosophie.

Moins d'étrangers, plus de HTP

Il y a eu des réussites, avec Kevin Carlos par exemple, mais aussi des mauvais choix qui ont conduit dans la foulée à la relégation en Challenge League et à l'éviction de deux décideurs de haut rang, le président du football Jeffrey Saunders et le directeur technique Filippo Giovagnoli. Et cet été, Yverdon Sport a changé radicalement de stratégie, autant par choix que par nécessité, la deuxième division nationale requiérant un nombre élevé de joueurs formés en Suisse, ces fameux HTP, qu'YS avait délaissé pendant deux ans. Et voilà qu'entre en jeu Robin Golliard.

Une première face à autant de médias

Le Gruérien, âgé de 26 ans, a en effet été repéré par YS en Promotion League, comme Brian Beyer avant lui. Et il fait partie d'un nombre impressionnant de joueurs suisses débarqués cet été au Stade municipal, amenés entre autres par l'agent Lorenzo Falbo, lequel joue désormais le rôle de conseiller du président Jamie Welch, comme celui-ci l'a expliqué à Blick voilà trois semaines.

«Je crois que vous savez que je viens du monde amateur», a ainsi Robin Golliard glissé avec un clin d'oeil mercredi à l'heure de l'interview, lui qui a eu droit à sept journalistes pour lui tout seul, une nouveauté qu'il a géré avec humour, serrant la main de chacune et de chacun avant de commencer à répondre. «C'est tout le monde à la suite ou c'est comment?», a-t-il demandé, lui qui avait eu droit pour l'instant à La Télé, à La Gruyère et à La Liberté, autant de médias locaux fort respectables, lorsqu'il brillait avec le FC Bulle.

Le moment exact de la frappe victorieuse. Une seconde plus tard, le Stade municipal exultait.
Photo: keystone-sda.ch

Mais voilà, le meilleur buteur de Promotion League de la saison dernière (26 buts avec Breitenrain) est devenu professionnel cette année, un statut dont il rêvait. Et encore mieux: sans être titulaire pour l'instant avec Yverdon Sport, il marque les esprits, et les buts, cette saison, étant un remplaçant avec un impact immédiat à chaque fois. «Il a marqué ce soir, mais ce n'est pas un exploit isolé, il est souvent décisif quand il entre», a relevé son entraîneur Adrian Ursea, qui l'a introduit sur le terrain à la 96e ce mercredi à la place de l'excellent Elias Pasche. Dix minutes plus tard, le Gruérien inscrivait le but de la victoire et faisait exploser le Stade municipal.

«Je vois que ça passe, je frappe...»

«C'est un rêve de gosse, franchement. Anthony Sauthier me la donne, je la contrôle, je la pousse du gauche, je vois que ça passe, encore une fois du gauche, je frappe... Incroyable, le sentiment. Indescriptible», s'est-il ému, lui dont la joie sincère sur la célébration a touché tous les supporters d'YS. Professionnel à 26 ans, après avoir été formé à YB mais non conservé, le Fribourgeois ne se fixe pas de limites et ne s'interdit rien. Pourquoi le ferait-il? 

Et en plus, il a du caractère, ce qu'a confirmé Adrian Ursea après la partie. «Quand il est entré, il m'a dit qu'il allait marquer. Je lui ai dit que j'allais m'en rappeler», a confié le Roumain. Et alors, après le match? «Je lui ai dit que c'était un homme qui tenait ses promesses!» Tout simplement.

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