Le FC Courtételle, pensionnaire de 1re Ligue classique, n'est pas passé loin de réaliser un véritable exploit lors du premier tour de la Coupe de Suisse. Opposés à Young Boys, champion de Suisse à six reprises lors des huit dernières années, et à ses plus de 1300 fans (1-4), François Marque et ses joueurs ont livré une prestation remarquable, tenant tête aux Bernois durant de très longues minutes.
A la 78e minute de jeu, avant le tournant du match, le score était en effet d'un but partout et YB ne dominait pas clairement la rencontre. De quoi quitter le terrain déçu, mais tout de même très fier côté jurassien. «Je voulais avoir ce sentiment à la fin de ce match», reconnaît le coach français de la formation jurasienne. L'ancien défenseur central, passé notamment par le FC Bâle, Baulmes et Le Mont, regrette cependant le fait de jeu qui a fait tourner la rencontre en faveur d'YB. À savoir un penalty accordé pour une faute de main. «Il y a certainement penalty. Mais en première mi-temps, je ne sais pas si Tsimba contrôle le ballon du bras quand il marque le 1-0. Et je pense qu'il y en a une pour nous en fin de première période. Les règles sont les règles, mais il faut qu'elles soient appliquées des deux côtés.»
3547 spectateurs au Centre Sportif
L'unique buteur du club vadais (57e), Hugo Casano, regrette lui aussi cette décision qui aura finalement coupé les jambes jurasiennes (YB marque encore à la 82e et 90+2e). Elle n'a toutefois pas entamé son moral. «On a eu des frissons jusqu'à la fin», sourit-il, reconnaissant d'avoir eu la chance de vivre ce moment. «Franchement, ça a été magnifique. C'était un bel événement, on est fiers de nous. Même s'il y a eu une défaite, mais bon, c'est le foot, ils ont été meilleurs que nous. Mais on n'a rien lâché, on a tout donné. C'était un pur kiff.»
De la fierté, François Marque en a beaucoup pour son équipe. Notamment car elle n'a pas eu peur de jouer. «Le plan de jeu était clair. On a bien abordé le match. On a été très mature, je trouve. Au moment où on égalise, on était dans le dur physiquement. Ça nous a redonné un peu de boost. Je suis hyper fier d'eux. C'était nous. Par moments, on a pu jouer. On savait qu'on ne pourrait pas jouer autant, mais on a essayé. Peut-être qu'on aurait pu un peu plus, mais je pense que physiquement, c'était compliqué», analyse-t-il, conscient que le plus dur arrive pour lui avec le retour au train-train quotidien, dans le quasi-anonymat de la 1re Ligue, soit la quatrième division.
«J'y avais déjà pensé avant le match, peu importe la prestation. L'après YB. Il faudra les remotiver, parce qu'on a des matches très compliqués qui nous attendent. Et le championnat, ça n'a rien à voir. La coupe, c'est un aspect psychologique complètement différent. Ce ne sera pas forcément beaucoup plus simple», conclut le coach de Courtételle, heureux d'avoir pu faire vibrer ce petit village d'un peu plus de 2800 âmes. «On va maintenant aller boire quelques bières», sourit Tom Villemin au moment de quitter le terrain après un tour d'honneur plus que mérité. Place à la troisième mi-temps!