Pierluigi Tami s'attendait à être interrogé sur le «cas Noah Okafor» ce lundi à Lausanne, jour de rassemblement de l'équipe de Suisse en vue du match de samedi à Genève face à la Suède. Le directeur des équipes nationales a accueilli les joueurs au Royal Savoy avant de venir face aux médias, juste de l'autre côté de la route. «Mais quand même, je ne pensais pas que ce serait la première question», a-t-il glissé avant de répondre de manière détaillée, ayant préparé son intervention en amont.
Pour rappel, l'attaquant de Leeds, mécontent de sa non-sélection et du manque de dialogue, selon lui, avec Murat Yakin et l'ASF en général, s'est exprimé de manière très véhémente dans les colonnes du New York Times. Et c'est peu dire que Pierluigi Tami n'a apprécié ni le timing, ni la manière.
Pierluigi Tami tape du poing sur la table
«Cette déclaration n'est pas la bienvenue. Le moment est mal choisi, la forme n'est pas bonne. Si un joueur a un problème avec un entraîneur, il ne doit parler qu'avec lui. Tu peux toujours l'appeler, lui parler», a tonné Pierluigi Tami, allant même jusqu'à taper du poing, physiquement, sur la table.
«Je n'ai aucune compréhension pour ce qu'il a fait. Il doit avoir de la patience et de l'humilité. Et surtout il doit faire passer l'équipe avant ses problèmes personnels. L'équipe nationale doit être au-dessus de tout», a enchaîné le Tessinois, qui défend «à 100%» le choix de Murat Yakin de ne pas l'appeler pour ce rassemblement.
Murat Yakin fait confiance au groupe
«Murat ne veut pas faire d'expérimentations en novembre. Ce sont deux matches décisifs lors desquels chaque joueur doit être content de son rôle et l'accepter. Pour venir en équipe de Suisse, un joueur doit être performant en club et être en phase avec les besoins de l'entraîneur. Ces deux critères doivent être réunis. Aujourd'hui, chez Noah, ils ne le sont pas pour le staff technique. On ne parle pas de ses qualités footballistiques.» Ce qui explique que Cédric Itten, qui joue en 2. Bundesliga, et Andi Zeqiri (Widzew Lodz), passent aujourd'hui devant un attaquant de Premier League dans l'esprit du sélectionneur.
La porte n'est cependant pas fermée, assure Pierluigi Tami. «Elle ne l'est pour personne. Mais avec cette interview, Noah n'a rien fait pour que les deux parties se rapprochent. Après ce rassemblement, on va essayer de reprendre le fil avec lui, même si on n'est pas contents de ce qu'il a fait.» Le Tessinois, avant de se présenter face aux médias, a pris le temps d'appeler le Bâlois et de lui dire ce qu'il pensait de ses déclarations.
Pierluigi Tami l'a appelé
«Je lui ai parlé, je lui ai dit ce que je vous dis. L'équipe a un immense objectif durant ce rassemblement: se qualifier pour la Coupe du monde. Il ne doit pas faire passer son cas personnel avant. Je lui ai dit aussi que le fait qu'il était de piquet montre que la porte n'est pas fermée.» Y-a-t-il un avenir avec lui? «Si on veut avoir un futur commun, il faut clarifier la situation. On le fera après ce rassemblement. Aujourd'hui, on doit mettre toute notre énergie pour ces deux matches contre la Suède et le Kosovo.»
«A Milan et à Naples, il ne jouait que très peu»
Noah Okafor affirme que ni Murat Yakin ni Pierluigi Tami ne l'ont contacté dernièrement. Où est la vérité? «La balle est dans le camp de Noah. Murat lui a clairement dit ce qu'il attendait de lui lors de son dernier rassemblement contre la Serbie, il y a une année. A Milan et à Naples, il ne jouait que très peu. Il recommence à jouer depuis cette saison. Il sait ce qui est attendu de lui, Murat le lui a dit. Aujourd'hui, ce que je dis, c'est qu'on a besoin d'énergie positive et qu'on perd pour des choses comme ça. La priorité, c'est de garder l'équipe loin de ces problématiques. Je veux pas que ça impacte l'équipe.»