Tentative d'explication
Pourquoi l'Italie galère-t-elle autant?

L’Italie face à l’impensable: manquer une troisième Coupe du monde de suite! Entre fatalité sportive, génération en panne et talents bridés en Serie A, la Squadra Azzurra joue son avenir au printemps. Et peut-être même une partie de son identité.
Publié: 11:33 heures
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Dernière mise à jour: il y a 20 minutes
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L'Italie risque de manquer la Coupe du monde pour la troisième fois consécutive.
Photo: Anadolu via Getty Images
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Cédric Heeb et Carlo Emanuele Frezza

Une Coupe du monde sans l’Italie? Inimaginable pour beaucoup. Et pourtant: pour de nombreux enfants et adolescents, c’est devenu la norme. Ceux qui ont aujourd’hui onze ans ou moins n’ont encore jamais vu la Squadra Azzurra au Mondial. Et le pire, c’est que cela pourrait encore durer.

Le quadruple champion du monde a manqué la qualification directe, comme en 2018 et en 2022, lorsqu’il avait été éliminé en barrages par la Suède puis par la Macédoine du Nord. Les mêmes adversaires pourraient se retrouver sur sa route en mars prochain, lors de play-off dont le tirage au sort aura lieu jeudi. «Nous nous excusons auprès des fans», a soufflé Gennaro Gattuso après la lourde défaite 4-1 contre la Norvège.

Tout n’est pas noir – mais loin d’être rose

Une nation du football en crise? Oui… mais il faut nuancer. Les qualifications manquées doivent être replacées dans leur contexte. En 2018, l’Italie est tombée sur une Espagne intouchable dans son groupe. En 2022, Jorginho a raté deux penalties contre la Suisse — un seul aurait suffi pour offrir la première place aux Azzurri. Et cette fois, l’Italie a dû défier la meilleure équipe du deuxième chapeau: la Norvège d’Erling Haaland et Martin Ødegaard.

Mis à part les deux revers face aux Scandinaves, les Italiens ont dominé leurs adversaires… avec toutefois une grosse frayeur contre Israël (5-4). Et rappelons-le: il y a trois ans, l’Italie était championne d’Europe. La lumière n’a pas totalement disparu.

Le vrai problème: une génération orpheline

Reste une évidence: les Azzurri n’ont plus leurs monuments d’hier. Où sont les Andrea Pirlo, Francesco Totti, Paolo Maldini, Pippo Inzaghi ou Fabio Cannavaro? Des joueurs capables de renverser un destin à eux seuls. Aujourd’hui, seul Gianluigi Donnarumma tutoie ce niveau mondial. Alessandro Bastoni, Nicolò Barella ou Federico Dimarco sont excellents… mais pas tout à fait de cette trempe.

Une formation à la dérive

Le mal est profond: les clubs de Serie A donnent trop peu de place aux jeunes Italiens. Les talents partent tôt à l’étranger, disparaissent des radars de la Nazionale et reviennent plus tard, quand on attend d’eux des performances immédiates. Un cercle vicieux parfaitement résumé par un chiffre alarmant.

En 2023, les U19 italiens ont été champions d’Europe. Deux ans plus tard, les joueurs de cette génération devraient s’aguerrir au plus haut niveau. Or, parmi les 20 participants à la finale, seuls 4 évoluent aujourd’hui en Serie A. Cher Ndour, auteur de 16 matches avec la Fiorentina, attend toujours un appel en A.

Pio Esposito, la flamme à préserver

Heureusement, il existe des exceptions. Comme Pio Esposito (20 ans), la pépite de l’Inter, unique représentant de cette génération déjà testé chez les Azzurri. Trois buts en cinq sélections: il icnarne la promesse d’un avenir radieux.

Et si le destin de l’Italie en mars reposait sur ses épaules? Les tifosi veulent encore y croire – parce qu’une Coupe du monde sans la Squadra Azzurra ne devrait jamais devenir une habitude.

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