A peine qualifié pour la Coupe du monde, Granit Xhaka s'y voit déjà. Interrogé sur son adversaire favori pour le tirage au sort, qui aura lieu le 5 décembre à Washington, le capitaine de la Nati n'hésite pas. «Nous avons déjà souvent eu le Brésil. Et nous avons une facture ouverte avec l'Argentine. Alors je choisis l'Argentine. Mais je ne sais pas si on peut dire que c'est vraiment l'équipe que l'on souhaite affronter...» Assis à côté de lui, Murat Yakin rigole. «Je ne sais pas si j'ai envie de jouer contre l'Argentine pour être honnête!»
L'Argentine, une bonne idée, vraiment?
L'atmosphère était évidemment à la bonne humeur ce mardi peu avant minuit dans la salle de presse du stade Fadil Vokrri, après l'officialisation -attendue- de la qualification de la Nati pour la Coupe du monde 2026. Murat Yakin a-t-il un tirage préféré? Il s'amuse là aussi de la question. «Peut-être que les autres équipes n'ont pas envie de tomber contre nous, non?» Grâce au match nul (1-1) à Prishtina, la Nati termine l'année 2025 invaincue, ce qui est forcément une fierté monumentale. Tout comme le fait d'aller, encore une fois, à la Coupe du monde. Une performance loin d'être anodine pour un pays comme la Suisse.
«Notre groupe de qualifications n'était pas simple, et les attentes étaient grandes. Mais nous avons abordé chaque rencontre avec confiance, dès la première contre le Kosovo à Bâle. Et ensuite, je dois dire que même le match nul en Slovénie était un bon résultat, puisqu'il nous a permis de nous présenter ici au Kosovo dans une position extrêmement favorable», relevait à juste titre Murat Yakin. Une défaite à Ljubljana, et la Suisse aurait en effet été sous pression ce mardi à Prishtina, ce qui n'était pas le cas avec ses six buts d'avance au coup d'envoi.
La Nati n'y va pas juste pour participer
«Et maintenant, nous y sommes. Nous sommes qualifiés. Et nous ne voulons pas juste nous rendre aux Etats-Unis en juin prochain, nous voulons y jouer un rôle en vue. Lequel? Il est trop tôt pour le dire. Mais ce groupe est ambitieux», enchaîne le sélectionneur, rejoint par Granit Xhaka. «Les attentes montent envers nous depuis l’extérieur, mais aussi de l’interne» assure le capitaine.
Les deux hommes, d'ailleurs, se sont présentés ensemble devant la presse, faisant passer un beau message d'unité et de respect mutuel, comme pour enterrer définitivement le souvenir de septembre 2023, lorsqu'ils étaient apparus divisés. La Nati venait de faire match nul (2-2) au même endroit et Granit Xhaka s'était emporté contre la qualité des séances d'entraînement. Ce mardi, tout n'était que bonheur et félicité.
Granit Xhaka, futur entraîneur
«Granit est un leader exceptionnel, toujours à fond à chaque entraînement. Nous avons beaucoup parlé lui et moi, mais j'ai aussi échangé avec Manuel Akanji et Remo Freuler, les leaders de l'équipe. C'était important que je reçoive des feedbacks. Je prends les décisions, mais c’est important de parler», a détaillé le sélectionneur. Avant de parler spécifiquement de son capitaine. «Granit veut être entraîneur un jour et il le sera.»
Mais pour l'heure, le patron s'appelle encore Murat Yakin, dont le contrat a été officiellement et automatiquement prolongé ce mardi à 23h, grâce à la qualification pour le Mondial. Le voilà désormais lié à l'ASF jusqu'à l'été 2028. «Bien sûr que je suis heureux. J'ai apprécié notre qualification, mais pas seulement elle: la manière dont nous avons joué m'a plu. Je suis très heureux d'être le sélectionneur de cette équipe de Suisse.»
«Des discussions honnêtes et ouvertes»
Un bonheur visiblement partagé par Granit Xhaka. «Pour chaque joueur, c’est un privilège d’avoir Murat comme entraîneur. Comme homme, comme entraîneur, il nous fait du bien. En tant que capitaine, mais comme chaque joueur, je suis content qu’il continue», s'est réjoui le Bâlois, heureux de pouvoir échanger avec son sélectionneur et que son avis compte. «Nous avons des discussions honnêtes et ouvertes, comme après la dernière édition de la Ligue des Nations. Nous prenions trop de buts, nous n'avions pas la bonne mentalité. On a parlé, on a échangé et nous avons remporté ce groupe de qualifications en jouant bien et en étant costauds défensivement. On l'a fait. On y est.» Ensemble.