En football, il suffit qu’un joueur s’enflamme après une victoire pour que ses propos soient aussitôt déterrés et retournés contre lui à la première défaite. Après un début rêvé dans ces qualifications pour la Coupe du monde, ne pourrait-on pas, pour une fois, simplement savourer l’instant présent – sans évoquer immédiatement les obstacles à venir?
Non, répondent en chœur Dan Ndoye, Nico Elvedi, Denis Zakaria et le directeur de l’équipe nationale Pierluigi Tami, tous prudents au moment d’analyser le 3-0 de la Nati face à la Slovénie. Ils saluent le départ parfait, mais rappellent aussi que la route est encore longue. «Il reste quatre matches importants», souligne Nico Elvedi. «Tout peut encore arriver.» Murat Yakin, lui aussi, est resté très calme.
Manuel Akanji est enthousiaste
Manuel Akanji, lui, ne cache pas sa satisfaction. Peu avant minuit, dans la zone d’interview, le défenseur de 30 ans rayonne: «Un goal average de 7-0, six points – c’est exceptionnel.»
Et il a raison. Car cette équipe suisse a su répondre présente dès le coup d’envoi, là où elle avait souvent attendu les grandes compétitions pour se montrer à son meilleur niveau. Cette fois, même devant un Parc Saint-Jacques rempli au tiers, la Nati a affiché une intensité et une concentration que l’on n’avait pas vues lors des qualifications pour le dernier Euro.
Selon Manuel Akanji, le déclic est venu d'une prise de conscience collective: «Nous savions que cela comptait dès le début, que chaque but pouvait être décisif.» Le voyage aux États-Unis en juin dernier a également renforcé la confiance du groupe. «Nous avons gagné nos deux matches avec la manière, et nous avons pu progresser collectivement. Ce stage a été très utile pour ces deux matches de septembre», ajoute-t-il.
Sa prochaine mission: trouver une maison à Milan
Quelques minutes plus tard, Manuel Akanji s’éclipse. Direction l’hôtel, avant de chercher un logement à Milan, sa nouvelle ville depuis son prêt à l’Inter. «Je dois d’abord trouver une maison ou un appartement», sourit-il.
Surtout, il espère retrouver du temps de jeu, inexistant jusqu’ici à Manchester City cette saison. «J’espère que ça va changer», dit-il, motivé par ce nouveau départ en Serie A. Et quand on lui demande si la Suisse peut aussi s’imposer en Suède, la réponse fuse, sans hésitation: «Bien sûr!»