Arrivé alors que Servette était en perdition, Jocelyn Gourvennec a redonné une certaine forme d'élan aux Grenat. Mais la lourde défaite 3-0 contre Bâle dimanche montre que le chantier reste ouvert.
Un rapide regard au classement de Super League pourrait faire croire que le changement d'entraîneur n'a eu aucun impact. Et pourtant, si les Grenat sont retombés à l'avant-dernière place ce dimanche, c'est bien plus le témoin de l'extraordinaire densité de la première division suisse que d'un bis repetita de l'ère Thomas Häberli à la sauce Gourvennec.
Un classement trompeur
En effet, après huit journées de championnat, seuls 8 points séparent les Genevois, 11es, du leader Thoune, alors que l'écart atteignait déjà 11 points la saison dernière au même moment. De plus, il faut se rappeler d'où Servette revient.
Alors que les Genevois espéraient jouer la Ligue des champions, l'équipe dirigée alors par Thomas Häberli s'était inclinée 3-1 le 30 juillet face à Plzen à domicile, alors que Servette pouvait se contenter d'un nul après sa victoire 1-0 à l'extérieur, au 2e tour préliminaire de la C1. Le coach suisse sera débarqué moins d'une semaine après.
Un effectif traumatisé à reconstruire de zéro
Lors de sa présentation à la presse au lendemain de sa nomination à la tête du Servette FC, le 11 août, Jocelyn Gourvennec s'était dit satisfait d'avoir pu observer «des sourires à l'entraînement». C'est dire si le Breton a dû reprendre une équipe traumatisée en partant de zéro, ou presque.
Malgré son expérience de près de 250 matches, dont de nombreux en Ligue 1, Gourvennec n'est pas parvenu à redresser la barre face à Utrecht pour se qualifier en Europa League, ni contre le Shatkar Donetsk pour atteindre la Conference League.
Privé d’Europe
Privés d'automne européen, les Grenat ont également été éliminés de la Coupe de Suisse par Yverdon le 20 septembre (1-0), ne laissant aux Genevois que le championnat pour sauver une saison débutée sous les pires auspices.
Après un point arraché à Lucerne puis une défaite sévère face au FC Zurich (2-1), le SFC a enfin connu la joie du succès en championnat en remportant l'enjeu à Sion le 17 septembre (2-0), puis même de confirmer face à la lanterne rouge Winterthour samedi dernier 4-0 pour un deuxième blanchissage.
Un rebond vite freiné par le FC Bâle
Alors que le secteur offensif semblait être rodé avec deux doublés (Mraz face à Sion, Ayé face à «Winti"), la mécanique Grenat a montré ses limites ce dimanche face à un FC Bâle décomplexé après sa victoire 2-0 jeudi face à Stuttgart en Europa League.
Battu 3-0 à domicile par les Rhénans, les Grenat ont été mis sous pression après 5 minutes et l'ouverture du score rhénane. Habituellement très expressif sur le bord du terrain, le coach du FCB Ludovic Magnin est resté étrangement calme. Et pour cause: Servette n'a rien cadré pendant une mi-temps. Inoffensifs ballons au pied, les Genevois en viennent à douter et commettent des erreurs, que les Bâlois exploitent sans états d'âme.
Un Servette qui manque encore de mordant
Si Jocelyn Gourvennec a su redonner vie à un Servette en état de mort cérébral début août, son effectif manque de fougue et de réalisme offensif. De retour de blessure, le défenseur Grenat Théo Magnin a conclu en zone mixte après la rencontre «qu'il avait manqué le but de la révolte», peu avant que son entraîneur ne déclare que son équipe «a beaucoup de travail à faire sur le côté offensif».
Retrouver de l'inspiration dans le camp adverse pour et trouver le remède à une confiance en dents de scie: telle est la mission de Gourvennec et de Servette lors des deux prochaines semaines de trêve internationale, avant de retrouver le championnat à Thoune le 18 octobre.
Preuve que rien n'est joué, c'est YB qui était à la 11e place après 8 journées durant le championnat 2024/25, avec seulement 6 points. Les Bernois avaient ensuite effectué une magnifique remontada pour terminer au 3e rang.