Des élèves qui ne savent pas lire. Des élèves qui ont de la peine à écrire sans fautes. En Suisse. En 2025. On croit rêver.
Une récente étude montre que seuls 41% des élèves romands atteignent les compétences requises pour l’apprentissage de l’orthographe en français. Une autre révèle qu’un quart des élèves ne peut pas écrire correctement dans la langue nationale de sa région ni comprendre un texte de niveau standard. Pour un pays qui vise l’excellence, c’est lamentable.
Se remettre en cause
Parents et enseignants sont de plus en plus nombreux à s’interroger sur l’efficacité de notre système scolaire. On peut laisser aller. Ou oser se remettre en cause.
L’école joue un rôle prépondérant dans la cohésion de la société et de l’économie. Elle a pour vocation de donner à nos enfants, issus de milieux différents, des bases solides qui les aident à s’épanouir et à grimper l’échelle sociale. C’est ce qu’ont fait avec succès des générations d’enseignants, contribuant ainsi à la prospérité de la Suisse. Mais le modèle s’est grippé.
Effort, curiosité et esprit critique
A force de vouloir parler de tout, on s’éloigne de l’essentiel. Il est temps de recentrer l’école sur ses missions fondamentales. Redonner le goût de l’effort, susciter la curiosité, stimuler la réflexion et l’esprit critique, apprendre à prendre ses responsabilités et à se préparer à relever les défis de demain.
Au moment où l’intelligence artificielle s’immisce de plus en plus dans notre quotidien, il est indispensable de renforcer les compétences de base que sont la lecture, l’orthographe et le calcul. Privilégier l’apprentissage des langues nationales. Il n’y a rien de ringard à maîtriser les matières fondamentales. Bien au contraire. Elles sont la clef pour garantir l’égalité des chances et leur sera utile toute leur vie.
Il faut cesser la bagarre stérile autour des notes. Les notes, c’est simple, c’est clair. Un instrument nécessaire pour évaluer les progrès de l’élève. Pour voir dans quel domaine il a besoin d’être soutenus pour s’améliorer. Pour développer la résilience. La concurrence existe dans la vraie vie. Les échecs font partie du parcours. Il faut apprendre à les surmonter et à en tirer les enseignements.
Influence de ChatGPT
Quant aux smartphones, ils n’ont rien à faire dans les classes. A Köniz dans le canton de Berne, l'interdiction des téléphones portables dans les écoles a été généralisée. La nouvelle réglementation est louée à la fois par les enseignants, les parents et même les enfants. La preuve qu’il est possible de survivre sans son téléphone greffé sur la main pendant quelques heures.
A l’heure où l’influence de ChatGPT ne cesse de s’étendre, l’utilisation judicieuse des outils numériques doit être enseignée et adaptée en permanence aux connaissances scientifiques.
Il faut se tourner vers l'avenir
Il est préoccupant que la majorité de nos enfants passe plus de temps sur les réseaux sociaux qu’à faire leurs devoirs. Une dépendance qui peut les rendre influençables, vulnérables. L’école doit rester une boussole qui leur sert de point de repères et aiguise leur esprit critique. Ce qui implique que la transmission de la matière enseignée soit aussi neutre que possible. L’enseignement idéologique et le matériel woke n’ont pas leur place dans les classes.
Les fondamentalistes non plus. Personne ne peut se placer au-dessus des autres au nom de son identité culturelle ou religieuse ni rejeter notre société plurielle et ouverte. Enfin, le personnel enseignant mérite le respect. De la part des enfants et des parents.
Une école de qualité est impérativement tournée vers l’avenir. Surtout en Suisse, terre d’innovation Il n’est pas question de revenir à l’école de grand papa. Mais un recentrage sur les fondamentaux, qui ont fait le succès la Suisse, s’impose.