Près de 200'000 personnes ont défilé samedi à Budapest, selon les organisateurs, une affluence sans précédent pour la marche des fiertés en Hongrie, face aux mesures d'interdiction du Premier ministre nationaliste Viktor Orban.
«Nous estimons entre 180'000 et 200'000 le nombre de personnes présentes. Il est difficile d'évaluer le nombre exact car il n'y a jamais eu autant de monde à la Pride de Budapest», a déclaré à l'AFP la présidente de l'événement, Viktoria Radvanyi. Le maire écologiste de Budapest, Gergely Karacsony, a également salué une mobilisation record. «Merci, Viktor Orban, d'avoir fait la promotion d'une société plus tolérante», a-t-il ironisé sur Facebook.
La police a interdit la semaine dernière ce rassemblement, une régression inédite des droits LGBT+ dans l'UE justifiée par la «protection des enfants». Mais les organisateurs et la mairie écologiste ont décidé de le maintenir, estimant qu'un tel évènement municipal ne nécessitait pas d'autorisation officielle.
A Paris, une marche contre «l'internationale réactionnaire»
Faire résonner jusqu'à Washington et Budapest des slogans dénonçant «l'internationale réactionnaire»: la «marche des fiertés» annuelle de Paris pour la défense des droits des personnes LGBT a débuté samedi après-midi dans une tonalité très politique. «Nous sommes dans un contexte menaçant, politiquement terrible. Pour la première fois depuis des années nos droits sont réellement en danger», a affirmé la présidente de SOS Homophobie, Julia Torlet, micro à la main près du musée du Louvre.
«Il est nécessaire de nous rassembler, tous, lesbiennes, queers, intersexe, trans, gay...», a-t-elle ajouté. «Une internationale réactionnaire arrive sous nos yeux, aux Etats unis, en Hongrie, en Italie, en Russie», a lancé le représentant de l'association Aides, mot d'ordre – «contre l'internationale réactionnaire» également repris sur la banderole de tête du cortège où figuraient de nombreux drapeaux et ballons arc-en-ciel.