Volonté de se suicider
Kurdes tués à Paris: le suspect voulait tuer des «étrangers»

L'homme de 69 ans soupçonné d'avoir tué trois Kurdes, vendredi à Paris, a reconnu lors de sa garde à vue ressentir une «haine des étrangers pathologique» et voulait d'abord tuer des étrangers à Saint-Denis, a annoncé dimanche la procureure de Paris Laure Beccuau.
Publié: 25.12.2022 à 13:20 heures
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Dernière mise à jour: 25.12.2022 à 19:20 heures
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Des manifestants kurdes brandissent les portraits des victimes à Paris. Le tueur vouait une «haine pathologique» aux étrangers.
Photo: TERESA SUAREZ

Le suspect de l'assassinat de trois Kurdes vendredi à Paris a reconnu ressentir une «haine des étrangers pathologique». Il a quitté dimanche l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police et sera présenté lundi à un juge d'instruction en vue d'une éventuelle mise en examen.

L'homme avait été libéré de sa garde à vue samedi pour des raisons de santé et qui a été conduit à l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police, s'est décrit comme «dépressif» et «suicidaire», précisant avoir «toujours eu envie d'assassiner des migrants, des étrangers» depuis un cambriolage à son domicile en 2016, a précisé Laure Beccuau.

Il considère ce cambriolage «comme déclencheur d'une 'haine des étrangers devenue complètement pathologique'», a-t-elle rapporté dans un communiqué.

Le suspect, un conducteur de train retraité de nationalité française, a violemment frappé ses cambrioleurs. Il a été condamné le 30 juin dernier à douze mois d'emprisonnement pour des violences avec armes, condamnation dont il a fait appel.

L'homme en veut à «tous les migrants»

Le jour des faits, il s'est «d'abord rendu tôt le matin à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), muni de son arme et de ses munitions, pour commettre des meurtres sur des personnes étrangères», relate la procureure.

Arrivé sur place, il a renoncé «compte tenu du peu de monde présent et en raison de sa tenue vestimentaire l'empêchant de recharger son arme facilement», a-t-elle ajouté, précisant qu'un titre de transport et les premières exploitations de la vidéoprotection corroboraient ce déplacement.

Revenu au domicile de ses parents à Paris, il «décide ensuite de se rendre à pied rue d'Enghien où il sait que se trouve le centre kurde, connaissant ce quartier» proche.

Le sexagénaire a indiqué en vouloir «à tous les migrants» et expliqué «s'en être pris à des victimes qu'il ne connaissait pas, précisant en vouloir aux Kurdes pour avoir 'constitué des prisonniers lors de leur combat contre Daesh (l'organisation Etat islamique, ndlr) au lieu de les tuer'», détaille Laure Beccuau.

L'intention de se suicider

L'homme a précisé «ne pas avoir fixé à l'avance le nombre de victimes mais avoir eu l'intention d'utiliser toutes les munitions et de se suicider avec la dernière balle», selon la procureure.

Lors de son interpellation dans un salon de coiffure où il avait été maîtrisé avant l'intervention de la police, ont été découverts son arme, «quatre chargeurs contenant au total 14 munitions, une boîte de 25 munitions».

Il a également reconnu que «son seul regret est de n'avoir pas pu se suicider, ajoutant s'être toujours dit que s'il se suicidait un jour, il 'emporterait des ennemis dans la tombe', précisant que par 'ennemis', il entendait 'tous les étrangers non européens'», a expliqué Laure Beccuau.

(ATS)

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