«C'est le procès de la liberté d'expression!»
Prison avec sursis requise contre les cyberharceleurs de Brigitte Macron

Dix personnes sont jugées à Paris pour le cyberharcèlement de Brigitte Macron, visée par une rumeur la disant transgenre. Le parquet requiert jusqu’à un an de prison avec sursis et 8000€ d’amende. Verdict attendu le 5 janvier 2026.
Publié: 29.10.2025 à 01:31 heures
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Le parquet requiert jusqu'à 12 mois de sursis et 8000€ d’amende contre les cyberharceleurs de Brigitte Macron.
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

«J'ai confiance en la justice!». Plusieurs prévenus jugés à Paris pour avoir cyberharcelé Brigitte Macron, cible d'une infox présentant l'épouse du président français comme une femme transgenre, ont fait valoir une dernière fois mardi soir leur droit à la «liberté d'expression» et à la «satire».

Néanmoins, des peines de prison de trois à 12 mois avec sursis et des amendes allant jusqu'à 8000 euros ont été requises mardi par le ministère public devant le tribunal correctionnel contre les 10 cyberharceleurs présumés de la femme d'Emmanuel Macron. La décision doit être rendue le 5 janvier 2026.

La réponse des avocats

Les réquisitions les plus lourdes ont été prononcées à l'encontre de trois prévenus: la médium Amandine Roy, le galeriste Bertrand Scholler et Aurélien Poirson-Atlan, alias Zoé Sagan, désignés comme des «instigateurs» de l'infox, selon le procureur Hervé Tétier. Les sept autres ont été qualifiés par le magistrat de «suiveurs» qui se sont «laissés aller» depuis «leur canapé.»

«Une petite médium du fin fond de l'Anjou (une région de l'ouest de la France, ndlr) est dans le viseur» de Brigitte Macron, s'est étonnée l'avocate d'Amandine Roy, parlant d'"acharnement judiciaire» contre sa cliente. La médium, contre laquelle une peine de six mois de prison avec sursis assortie de 4000 euros d'amende a été requise, avait été relaxée le 10 juillet dans un procès pour diffamation l'opposant à Brigitte Macron et son frère.

Principale prévenue dans l'affaire, elle est l'autrice d'une vidéo virale publiée en 2021 affirmant que Brigitte Macron n'aurait jamais existé et que son frère Jean-Michel Trogneux aurait pris son identité après une transition de genre. C'est le «procès de la liberté d'expression», a plaidé de son côté Luc Brossollet, l'avocat d'Aurélien Poirson-Atlan contre lequel 12 mois de prison avec sursis et 8000 euros d'amende ont été requis.

Sur le «qui-vive» en permanence

Plus tôt, il avait interrogé la fille de Brigitte Macron, Tiphaine Auzière, couverture de magazines people à l'appui, sur la «médiatisation outrancière» du couple présidentiel, justifiant ainsi les commentaires sur leur vie privée. Très attendue au second jour du procès devant une salle comble, Tiphaine Auzière a déploré la «dégradation des conditions de santé» de sa mère.

«Ce tourbillon (de messages) qui ne s'arrête jamais a un impact croissant sur (ses) conditions de vie», a détaillé l'avocate de 41 ans, ajoutant qu'elle en avait d'abord «sous-estimé l'ampleur». L'épouse du président est sur le «qui-vive» en permanence, de peur que son image ne soit «détournée», a-t-elle encore expliqué, en l'absence de sa mère à l'audience.

Cette riposte judiciaire en France, doublée d'une plainte aux Etats-Unis, intervient après quatre ans de messages haineux mettant en doute le genre de la femme d'Emmanuel Macron, des messages largement relayés par les réseaux complotistes et d'extrême droite.

Le couple présidentiel a en outre engagé cet été des poursuites contre Candace Owens, une Américaine auteure d'une série de vidéos vue plusieurs millions de fois, intitulée «Becoming Brigitte» ("Devenir Brigitte"). Au yeux d'Aurélien Poirson-Atlan, applaudi par la salle à la fin de son interrogatoire, cette podcasteuse d'extrême droite est un «phénomène de société», «une dinguerie» qui sera plus tard «étudiée dans les écoles de journalisme».

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