Service militaire, le retour
Macron veut renvoyer les jeunes Français dans les casernes

Le président français a confirmé ce jeudi 27 novembre la mise en place d'un service «purement militaire» et «volontaire» d'ici l'été prochain. 3000 jeunes majeurs seront concernés en 2026.
1/5
Emmaneul Macron est, en France, le chef des armées.
Photo: Getty Images
Blick_Richard_Werly.png
Richard WerlyJournaliste Blick

Emmanuel Macron est le premier président de la République française à ne pas avoir effectué son service militaire. Est-ce pour cette raison qu’il semble tellement convaincu de l’intérêt d’un retour de cette conscription, qui permettrait à l’armée de disposer d’un supplément de recrues chaque année, en plus des engagés professionnels? Sa décision est en tout cas prise. Il l’a confirmé ce jeudi 27 novembre lors d’un déplacement en Isère. Un nouveau «service purement militaire» et «volontaire» sera mis en place dans le pays dès l’été 2026.

Né en décembre 1977, le chef de l’Etat élu en 2017 et réélu en 2022, a fait de la souveraineté et de la puissance européenne son leitmotiv. Il est aussi le premier à avoir imposé le respect budgétaire des lois de programmation militaires depuis le début de sa présidence. Les armées sont d’ailleurs les seules à pouvoir compter, en 2026, sur un budget en hausse de 6,1 milliards d’euros (pour atteindre 57 milliards d’euros) alors que le pays fait face à une dette record de plus de 3 300 milliards d’euros.

Mais pourquoi vouloir renvoyer les jeunes dans les casernes? Pour raviver l’esprit de défense, répond-on à l’Elysée, où l’on avance deux chiffres: 10'000 volontaires par an attendus d’ici 2030, puis 50'000 par an par la suite. Dans un premier temps, ils ne seront en revanche, garçons et filles, que 3000 en 2026.

Le pays doit «accepter de perdre ses enfants»

La mesure est assurée d’être populaire. Plus de 80% des Français interrogés, dans les sondages, approuvent le retour du service militaire et se disent nostalgiques (surtout chez les plus de 50 ans) de l’époque où la France disposait d’une armée de conscrits. C’est en 1996 que Jacques Chirac, alors président – lui-même vétéran de la guerre d’Algérie durant laquelle il fut officier – décida l’abandon de la conscription pour une armée de métier aujourd’hui forte de 200'000 hommes.

Problème: la technologie, clé des opérations de combat comme on le voit tous les jours en Ukraine, ne dispense pas d’un effectif nombreux. Il faut «tenir» en cas de menace, et pouvoir déployer des troupes expérimentées dans d’autres pays européens si besoin. D’où le besoin d’effectifs. D’où, aussi, le besoin de resserrer les rangs de la nation autour de son armée. Le 19 novembre, le chef d’Etat-major français Thierry Mandon avait suscité la polémique en estimant que le pays doit «accepter de perdre ses enfants» en cas de guerre.

Le nouveau service militaire français durera dix mois. Il nécessitera un budget supplémentaire de plus de 2 milliards d’euros. Une initiative diversement appréciée dans les rangs de l’armée où l’on s’interroge sur la logistique (logement, fourniture de matériel…) et sur l’encadrement de ces jeunes. Pour rappel, Emmanuel Macron quittera l’Elysée en mai 2027 au plus tard. Il n’aura donc connu que la première promotion de son nouveau service militaire. Si les problèmes surviennent, ses successeurs devront les gérer.

Articles les plus lus