«Urgent report rentrée au mardi 2 septembre». Dans les Bouches-du-Rhône et le Var, les directeurs d'établissements scolaires ont dû prévenir à la hâte les parents que la rentrée était décalée sur décisions préfectorales en raison d'intempéries annoncées.
Météo France a placé 10 départements, de l'Isère au Var, en vigilance orange orages et/ou pluies-inondations pour lundi, jour de rentrée pour tous les écoliers du pays. Car, sur le Sud-Est du pays, «dimanche soir, un épisode méditerranéen se met en place avec des orages violents caractérisés par de très fortes intensités pluvieuses», indique l'agence météorologique dans son dernier bulletin, précisant que cela va «perdurer dans la nuit et jusqu'en fin de journée de lundi».
Et «une aggravation du niveau de vigilance pour le paramètre «pluie/inondation» ne peut être totalement exclue pour la journée de lundi si un système orageux peu mobile venait à se mettre en place», prévient l'agence météorologique. Celle-ci s'attend à «des cumuls de plus de 80mm parfois en moins de 3 heures», accompagnés d'"une forte activité électrique, de grêle et de rafales de vent localement fortes».
Dimanche soir, seules les préfectures des Bouches-du-Rhône et du Var avaient annoncé le report de la rentrée. Toutefois, dans le Vaucluse, la mairie de Pertuis, limitrophe des Bouches-du-Rhône, a aussi décidé de la décaler d'une journée pour «tous les établissement scolaires et d'enfance» de la ville en raison de prévisions de précipitations pouvant atteindre 100 mm dans la nuit.
«Une bonne décision»
Dans les Bouches-du-Rhône comme le Var, la décision concerne les écoles, collèges et lycées. Les crèches ainsi que les universités ne sont non plus pas épargnées.
«On considère que c'est une bonne décision au regard de l'événement climatique annoncé. On demande depuis longtemps que le principe de précaution soit appliqué», a réagi Sébastien Fournier, co-secrétaire départemental du SNUipp-FSU, principal syndicat de l'enseignement primaire.
«On avisera lorsque l'alerte sera levée. Lors du dernier épisode très pluvieux, début octobre, une cinquantaine d'écoles avaient subi des dégâts», rappelle cet enseignant des quartiers Nord de Marseille. Sur les mails des parents, les messages d'urgence arrivaient dimanche après-midi comme cette directrice d'une école du 8e arrondissement de Marseille demandant à chaque parent de: «confirmer la réception de ce mail avec le nom et prénom de votre enfant?».
Réactions mitigées des parents
«C'est une sage décision» mais «elle engendre des conséquences, et on attend que les autorités compétentes nous disent comment on fait pour garder nos enfants quand on travaille», estime de son côté Christophe Merlino. Ce dernier est le président de l'association de parents FCPE des Bouches-du-Rhône.
«Depuis des années, la FCPE demande un congé spécifique pour événements climatiques exceptionnels», rappelle-t-il. Il dit craindre que «des parents qui doivent travailler laissent à la maison des élèves d'école primaire, ou même de 5e ou 6e, avec les risques d'accident domestique que ça pourrait comporter».
Sur des groupes Whatsapp de parents marseillais, les réactions oscillent entre «quelle angoisse» pour ceux qui se retrouvent à devoir trouver une solution au dernier moment à d'autres qui se réjouissent. «Tant mieux, je ne voulais pas faire la rentrée sous la pluie.» Les enfants eux semblaient plutôt ravis d'avoir un rab d'une journée de vacances, même si la Ville de Marseille a interdit la baignade sur les plages et fermé l'ensemble des parcs et jardins.
«Ça chamboule tout le monde»
«Ça chamboule tout le monde, pas tous les parents vont pouvoir poser leur journée pour garder les petits», explique Véronique Iorio, présidente de la PEEP 13, Fédération des Parents d'élèves de l'Enseignement Public. Localement, enseignants et parents se souviennent de la matinée catastrophe du 4 octobre 2021.
Les parents avaient alors été prévenus quelques minutes avant l'heure de rentrée de 8h30 qu'il fallait garder les enfants à la maison. Ce jour-là Météo-France avait placé les Bouches-du-Rhône en vigilance rouge et les dégâts avaient été importants dans la deuxième ville de France.