Restrictions sur les réseaux sociaux et les ventes de couteaux: après le décès d'une surveillante poignardée mardi par un élève de 14 ans lors d'un contrôle des sacs devant un collège dans le nord-est de la France, l'exécutif français a promis des actions.
Le Premier ministre François Bayrou a promis d'interdire «tout de suite» la vente aux mineurs de tous les couteaux, en direct à la télévision mardi soir. Il a également annoncé le contrôle de l'âge de celui qui recevra le colis. Dans le même temps sur une autre chaîne, le président français, Emmanuel Macron a assuré qu'«un jeune de quinze ans ne pourra plus acheter un couteau sur internet».
Ces décisions sont intervenues quelques heures après qu'une assistante d'éducation a été mortellement poignardée par un collégien de 14 ans devant son établissement, lors d'un contrôle de sacs. Le collégien «qui n'avait pas d'antécédents judiciaires», a été immédiatement maîtrisé par les gendarmes présents, a rapporté le procureur.
Des contrôles aléatoires de sacs dans les établissements scolaires ont été mis en place en France après une rixe en mars qui a provoqué la mort d'un adolescent de 17 ans devant un lycée du département de région parisienne. Le contrôle de sacs de mardi était «prévu de longue date», a précisé le rectorat, soulignant qu'il n'y avait «pas de difficultés particulières» dans cet établissement.
Entre le 26 mars et le 23 mai, 6000 contrôles en France ont entraîné la saisie de 186 couteaux, et 587 conseils de discipline ont eu lieu au total pour détention de couteaux, selon le ministère de l'Education nationale.
Interdiction des réseaux sociaux
Outre l'interdiction de la vente de couteaux, le Premier ministre a souhaité que le gouvernement travaille à «l'expérimentation» de portiques de détection d'armes à l'entrée des établissements scolaires, une piste jugée irréaliste par de nombreux professionnels de l'éducation, et dont son ministre de l'Intérieur a relativisé mardi l'efficacité.
Emmanuel Macron a également affirmé mardi que la France interdira les réseaux sociaux aux enfants de moins de quinze ans si, d'ici «quelques mois», cela n'est pas fait au niveau européen. L'agression a déclenché l'émoi, notamment au sein des responsables politiques et de la communauté éducative.
La cheffe de file de l'extrême droite française Marine Le Pen a déploré la «banalisation de l'ultraviolence, encouragée par l'apathie des pouvoirs publics à y mettre fin» tandis qu'à gauche, le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a appelé à «veiller à la santé mentale» des jeunes, en particulier des garçons, qui «s'enfoncent» dans la violence.
Les représentants de parents d'élèves et de professeurs ont quant à eux demandé un meilleur encadrement et déploré une fois de plus le manques d'infirmières et de médecins scolaires. En Angleterre et au Pays de Galles, les actes de délinquance impliquant l'usage d'une arme blanche connaissent une hausse constante depuis 2011, selon le gouvernement britannique. Ils ont augmenté de plus de 40% sur cette période.
Dix adolescents ont péri dans des attaques au couteau l'année dernière à Londres, selon la police, dix-huit en 2023. Au coeur de ces drames, parfois des guerres de territoires liées au trafic de drogue, parfois des insultes ou même une erreur d'identité.