Hauts patrimoines
La France rejette la taxe Zucman proposée par la gauche

L'Assemblée nationale a rejeté vendredi la taxe Zucman sur les hauts patrimoines, proposée par la gauche. Cette mesure visait à imposer un impôt minimum de 2% sur les fortunes dépassant 100 millions d'euros, inspiré des travaux de l'économiste Gabriel Zucman.
Publié: 31.10.2025 à 17:56 heures
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Dernière mise à jour: 31.10.2025 à 18:08 heures
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Des manifestants brandissent des pancartes, à Paris, le 12 juin 2025.
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

L'Assemblée nationale a largement rejeté vendredi la taxe Zucman sur les hauts patrimoines proposée par la gauche, un rejet anticipé par le PS, qui continue de demander des mesures alternatives de justice fiscale dans le projet de budget.

Le PS, La France insoumise, les communistes et les écologistes avaient proposé un impôt minimum de 2% sur les patrimoines de plus de 100 millions d'euros, inspiré des travaux de l'économiste Gabriel Zucman. L'Assemblée a également rejeté une version de compromis proposée par le seul PS, proposant un impôt minimum de 3% à partir de 10 millions d'euros, mais en excluant les entreprises innovantes et familiales.

La «taxe Zucman» a été rejetée par 228 députés contre 172, et sa version dite «allégée» par 228 députés contre 171. «Je suis très content (...) que la droite républicaine ait fait ce pour quoi on est là: on est contre les augmentations d'impôts qui vont tuer de l'emploi et tuer de l'activité économique», s'est réjoui juste après le vote le patron des députés LR, Laurent Wauquiez.

«La pente n'est pas la bonne»

Cela «démontre qu'il n'y a absolument rien à négocier avec un pouvoir macroniste qui depuis le début, depuis qu'ils ont perdu les élections, décide d'appliquer leur programme», a de son côté grincé la cheffe de file des députés LFI, Mathilde Panot.

De son côté, le député socialiste Arthur Delaporte s'est dit «très inquiet parce que la pente prise n'est pas la bonne». Mais «il y a encore d'autres amendements qui arrivent, notamment sur le rétablissement de l'ISF. Donc le débat sur les recettes potentielles n'est pas fini», a-t-il souligné, alors que le Premier ministre Sébastien Lecornu, présent vendredi après-midi dans l'hémicycle, y «reviendra plus tard sur les suites à donner à ce débat», a fait savoir son entourage.

Dans leurs prises de parole, les députés de gauche ont souligné la part croissante en pourcentage du PIB des plus grandes fortunes, et la plus faible imposition des ultra-riches par rapport à la moyenne des Français. «Le patrimoine des 500 premières fortunes de France représentait l'équivalent de 6% du PIB en 93, 43% aujourd'hui», a souligné le patron des députés PS, Boris Vallaud.

Par ailleurs, «le taux d'imposition des milliardaires est de 30% quand celui des Français est en moyenne de 50%», a-t-il poursuivi. Des nombres contestés par la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin. Se fondant sur les données de la World Inequality Data Base, celle-ci a affirmé que les 1% les plus aisés «détenaient 26% du patrimoine en 2025 et 27% en 2023». Elle a également mis en garde contre le risque d'exil fiscal des plus grandes fortunes, et sur celui de l'inconstitutionnalité de la taxe Zucman, plébiscitée par les Français.

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