A trois jours des commémorations des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, l'ex-compagne de Salah Abdeslam, Maëva B.*, a été doublement mise en examen lundi pour une clé USB remise à son ex-compagnon et un projet d'attentat déjoué. Elle a été incarcérée.
Le parquet national antiterroriste français (PNAT) a ouvert deux informations judiciaires distinctes, d'une part, sur cette clé USB qui aurait été illégalement connectée à l'ordinateur de Salah Abdeslam, condamné à la perpétuité incompressible pour les attentats du 13 novembre 2015, et, d'autre part, sur un projet d'attentat de son ex-campagne.
Dans ce dernier dossier, trois protagonistes dont Maëva B. ont été mis en examen lundi en début de soirée pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et incarcérés, a indiqué une source judiciaire à l'AFP.
Maëva B. est apparue brièvement en présence de quelques journalistes avant le prononcé d'un huis clos lors d'une audience devant une juge des libertés et de la détention (JLD) qui a prononcé son placement en détention provisoire.
«Radicalisation» et «fascination»
Plus tôt lundi, le PNAT a indiqué dans un communiqué avoir découvert «plusieurs discussions ou recherches relatives à l'élaboration d'un projet distinct d'action violente, sans lien avec Salah Abdeslam», sur «les supports numériques saisis au cours de la perquisition réalisée au domicile de Maëva B.» dans le cadre d'une enquête ouverte dès janvier sur cette clé USB illicite qui aurait été remise au seul membre vivant des commandos meurtriers.
Le PNAT a précisé que cette femme, placée en garde à vue pendant six jours, une durée exceptionnelle possible seulement en cas de péril d'attentat imminent ou pour les nécessités de la coopération internationale, présenterait une «radicalisation certaine et une fascination pour le djihad». Elle «était séparée» d'Abdeslam et «n'entretenait plus de relations depuis avril» avec lui.
Elle a «reconnu avoir acquis une clé USB, l'avoir chargée de propagande djihadiste et fait remettre à Salah Abdeslam au cours d'un parloir», a souligné le parquet. A la suite de ces découvertes, «une mineure de 17 ans» et «un homme de 20 ans, nouvel époux religieux» de Maëva B., interpellés dans l'Hérault et en Isère, ont été placés à leur tour en garde à vue vendredi.
De la propagande islamiste
L'administration pénitentiaire avait signalé le 17 janvier au PNAT la découverte, deux jours plus tôt, «de traces de connexions de quatre clés USB entre décembre 2024 et janvier 2025 sur l'ordinateur légalement détenu par Salah Abdeslam» en détention.
Les analyses ont révélé des documents numériques qui pour «la plupart ont trait à la propagande officielle d'organisations terroristes, Etat islamique ou Al-Qaïda», a souligné le PNAT. Selon la directrice générale de la sécurité intérieure Céline Berthon, Salah Abdeslam, toujours «radicalisé», «n'est pas mis en cause dans un projet d'attentat».
*Nom anonymisé